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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Des salons de quilles risquent de se retrouver dans le dalot

Photo Stevens LeBlanc
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Diane Tremblay | Journal de Montréal

2022-02-21T21:18:57Z
2022-02-21T22:24:56Z
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Les mois à venir s’annoncent difficiles pour les propriétaires de salons de quilles au Québec, lesquels craignent de ne pas avoir la capacité financière pour passer à travers la prochaine saison creuse.

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Depuis lundi, les salons de quilles peuvent rouvrir leurs portes à 50% de leur capacité. Ce moment était attendu avec impatience pour les propriétaires, qui sont évidemment soulagés de reprendre leurs activités, mais ils sont aussi très inquiets face à l’avenir.  

Pour plusieurs, la situation est même critique, selon le président de l’Association des propriétaires de salons de quilles du Québec, Bobby Wilky.  

«Nous sommes autour de 150 salons de quilles au Québec et il y en a une dizaine, minimum, qui ont fermé depuis le début de la pandémie. Le dernier confinement a fait très mal. Si on n’a pas de soutien durant l’été, j’ai bien peur qu’il y en ait d’autres qui ne seront pas en mesure de repartir la roue.» 

La situation est critique, selon le président de l’Association des propriétaires de salons de quilles du Québec, Bobby Wilky.
La situation est critique, selon le président de l’Association des propriétaires de salons de quilles du Québec, Bobby Wilky. Photo courtoisie

Fermés depuis le 20 décembre, les salons de quilles ont déjà perdu plusieurs semaines d’activités qui sont irrécupérables.  

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«C’est sûr que lorsqu’on a fermé au beau milieu de la saison, cela nous a fait beaucoup plus mal que ce que les gens pourraient penser. C’est durant cette période-là qu’on accumule de l’argent pour passer à travers la période estivale. L’été, ça représente 1% ou 2%, gros maximum, de notre chiffre d’affaires», ajoute de son côté Stéphane Lépine, propriétaire de la salle de quilles Montmorency, à Québec. 

«Pour plusieurs salons, la situation est vraiment critique. On est vraiment les oubliés. Tous les propriétaires actuellement se sentent mis de côté», dit-il.   

L’entreprise familiale Quilles G Plus possède sept salons de quilles dans la région de Montréal.  

«L’année passée, on n’a pas eu de saison. Cette année encore, on a été fermés deux mois. La plupart des ligues ne reprendront pas leurs semaines. Alors, oui, ça va être très difficile pour l’industrie», a affirmé Stéphane Gratton, copropriétaire.  

Écoutez l’entrevue de Mario Dumont avec David Wilky sur QUB Radio :

Problème d’identité  

Tout au long de la pandémie, les salons de quilles ont été ballotés d’une catégorie d’activité à l’autre par le gouvernement, mais on sent que les propriétaires sont à bout de patience.  

«Depuis le début, on fait à la convenance du gouvernement. Dans les deux dernières années, on a été ouvert l’équivalent de six mois durant la haute saison. Lors du premier confinement, on a été fermé de la mi-mars à la fin juin. Pour nous, rouvrir en juin, c’est comme dire aux stations de ski: “Vous pouvez ouvrir en plein été”», a déclaré M. Wilky. 

Après avoir été classés dans le même groupe que le billard et les fléchettes, les salons de quilles ont été mis avec les centres récréatifs. C’est pourquoi ils ne peuvent ouvrir qu’à 50% de leur capacité jusqu’au 14 mars, à moins d’un changement.  

D’ailleurs, M. Wilky ne s’explique pas ce flou entourant l’identité de ce sport, puisque même le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur reconnaît le Regroupement des quilles du Québec dans sa longue liste de fédérations sportives.  

«Ils ne devraient pas avoir de misère à nous caser, mais pourtant c’est le cas», dit-il.  

Quoi qu’il en soit, les propriétaires de salons de quilles durcissent le ton.  

«Notre fédération sportive a rencontré le ministère des Sports pour demander des explications, et celles qui nous ont été fournies sont loin d'être satisfaisantes», a-t-il ajouté. 

Pour protéger les PME qui sont menacées dans cette industrie, l'APSQQ demande donc au gouvernement provincial de contribuer en offrant des subventions ou des crédits d’impôt pour assurer la relance des salons de quilles.  

De plus, ils demandent au gouvernement fédéral de prolonger au-delà du 7 mai les programmes de subvention des loyers et de subvention salariale. 

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