Des sacrifices importants aux yeux de Martin St-Louis
Jonathan Bernier
Une équipe qui souhaite, un jour, aspirer aux grands honneurs ne se bâtit pas simplement en compilant des statistiques. Jeter les bases d’une culture revêt un cachet encore plus important.
Dans le vestiaire du Canadien, il semble qu’il y ait de plus en plus de joueurs animés du désir de se dépasser pour le bien-être commun. De faire passer les intérêts de l’équipe d’abord. On ignore si Sean Monahan, dont le contrat vient à échéance au terme de la présente campagne, demeurera bien longtemps au sein de l’organisation montréalaise.
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Cela dit, même si son passage devait être éphémère, il aura assurément laissé sa marque dans cette culture que Martin St-Louis et les dirigeants souhaitent inculquer à cette équipe.
Magané par des blessures aux hanches au cours des deux dernières saisons, Monahan n’a jamais songé à accrocher ses patins. Encore jeudi, il a disputé le match même s’il s’est présenté au Saddledome avec le pied droit dans une botte protectrice.
Après la rencontre au cours de laquelle le numéro 91 a récolté deux passes, un collègue a demandé à l’entraîneur-chef du Tricolore ce que les jeunes joueurs de l’équipe pouvaient apprendre en étant témoins d’une pareille détermination.
«Ce que ça leur enseigne, c’est que c’est une ligue difficile. Il faut que tu sois quelqu’un de spécial et de déterminé pour jouer longtemps dans cette ligue. Je crois que c’est ce qu’ils voient», a souligné St-Louis, au terme de cette victoire de 2 à 1.
Des sacrifices contagieux
Dans la même veine, David Savard s’est de nouveau sacrifié en bloquant sept tirs. Depuis le début de la saison, il pointe au deuxième rang du circuit avec 72 tirs bloqués. Joel Edmundson en est un autre qui n’hésite pas à se jeter devant les lancers de l’adversaire.
Les conséquences de tout ça, c’est qu’un jeune de 20 ans comme Kaiden Guhle a choisi de leur emboîter le pas. En fin de match, avec l’avance qui ne tenait qu’à un fil, l’Albertain n’a pas hésité à se placer dans la ligne de tir de Michael Stone. Avec pour résultat qu’il a retraité au vestiaire pratiquement sur une jambe.
Avant de quitter Calgary, le Canadien a fait savoir que la recrue était déjà sur ses deux pieds. Ce qui n’a pas empêché St-Louis de louanger le courage de son jeune joueur.
«Voir des gars se sacrifier pour l’équipe, des gars comme Savard et Edmundson bloquer des tirs, c’est contagieux. C’est bien de constater que nos jeunes sont également prêts à le faire.»
Rôle inattendu pour Wideman
Placer le bien commun avant sa propre personne, c’est également occuper le rôle de 12e attaquant, au pied levé, même si on patrouille habituellement la ligne bleue.
C’est ce que Chris Wideman, laissé de côté dans 10 des 12 matchs précédents, a accepté de faire en l’absence de Brendan Gallagher, blessé au bas du corps.
«On avait besoin d’un gars là ce soir [jeudi]. Est-ce que c’était la situation idéale pour lui? Absolument pas. Mais il a donné tout ce qu’il pouvait et il nous a aidés. Quand on parle de faire passer l’équipe en premier, c’en est un bel exemple», a vanté St-Louis.
Après le match à Calgary, le Canadien a mis le cap sur Edmonton où il a obtenu une journée de congé avant d’affronter les Oilers, samedi soir.