Des problèmes chez les Chiefs
Stéphane Cadorette
Les Chiefs, contre toute attente, se retrouvent dans une position qu’ils n’ont pas occupée depuis la sixième semaine d’activités, en 2015. Ils sont actuellement locataires du sous-sol de leur division.
Mettons cartes sur table tout de suite : les Chiefs ne boucleront pas leur saison dans cette fâcheuse position. N’empêche qu’après quelques années de domination, les signes de vulnérabilité commencent à pointer.
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L’attaque demeure très productive, même si lors des deux derniers matchs, elle a été négligente avec le ballon. Six revirements en deux parties, ce n’est évidemment pas une recette à succès.
À la deuxième semaine, les Chiefs ont échappé une avance de 11 points au quatrième quart face aux Ravens. Dimanche dernier contre les Chargers, l’attaque a inscrit 24 points malgré quatre revirements, signe que les Chiefs misent encore sur une solide force de frappe.
Les points semblent toutefois plus difficiles à aller chercher cette saison. Ils sont inscrits de manière plus construite, méticuleuse, par rapport aux nombreux jeux explosifs du passé.
À l’image du Super Bowl
On dit souvent que la NFL est une ligue où les tendances à succès sont imitées. Lors du dernier Super Bowl, les Buccaneers ont disputé un match défensif impeccable face aux Chiefs en utilisant deux maraudeurs en profondeur sur 89 % de leurs jeux. La stratégie a eu pour effet de limiter les jeux explosifs.
Cette saison, tout indique que d’autres équipes ont pris des notes. Selon ESPN, les Chiefs affrontent deux maraudeurs en zone profonde sur 82 % de leurs jeux. Pour donner une idée, les défensives adoptent cette façon de faire dans une proportion beaucoup plus basse de 64 % face aux autres équipes du circuit.
Les rivaux des Chiefs tentent à tout prix de limiter les gros jeux et cette stratégie semble fonctionner, même s’il est pratiquement impossible de museler complètement Patrick Mahomes et ses receveurs.
Défensive poreuse
La grande différence toutefois cette saison, c’est la piètre tenue de la défensive. Les signes de progrès lors des deux dernières saisons semblent évaporés.
À ce jour cet automne, les adversaires des Chiefs ont voyagé 13 fois dans la zone payante et ont inscrit des touchés à 12 reprises. Une passoire!
Il faut dire que l’essentiel des ressources a été investi à l’attaque durant les dernières saisons, à commencer par le porteur de ballon Clyde Edwards-Helaire, en première ronde, en 2020.
Cette année, leur premier choix a été transigé afin d’obtenir le joueur de ligne offensive Orlando Brown. Le joueur autonome de choix a été le garde Joe Thuney.
En défensive lors des derniers repêchages, les choix n’ont pas réellement porté fruit. Quoique le secondeur intérieur Nick Bolton, choix de deuxième tour le printemps dernier, amène de l’espoir.
Les Chiefs continuent de miser sur leur attaque intimidante pour les sortir du trou. C’est un choix logique compte tenu de l’alignement, mais avec les carences en défensive qui ressurgissent, la mission est de plus en plus difficile.
Les Chiefs vont vraisemblablement s’extirper de leur torpeur, mais il ne faudra pas tarder. Avec les Raiders (3-0), Broncos (3-0) et Chargers (2-1), la division Ouest de la conférence américaine ne rigole plus.