Des «patriotes»
Denise Bombardier
Ils crient leur amour du Canada et espèrent le libérer de ceux qui le gouvernent.
« F...k Trudeau » résume leur vision politique, qu’ils affichent sur leurs drapeaux barbouillés de slogans.
Ils haïssent les scientifiques, qui auraient inventé la COVID-19 pour les dominer et leur implanter une micropuce dans le cerveau.
Pour la première fois de leur vie, ils se sentent puissants à Ottawa. Ils prétendent qu’ils vont occuper la capitale le temps qu’il faudra.
Ils défient la politique sanitaire, qu’ils traitent de « tyrannique » et de « dictatoriale ». Car ils violent les mots qu’ils utilisent à contresens ou en en ignorant le vrai usage.
Les milliards de dollars investis dans l’éducation démontrent avec brutalité que l’élévation générale du niveau de la scolarité à travers le pays depuis des décennies ne transforme pas nécessairement la population en citoyens éduqués.
- Écoutez la chronique de Denise Bombardier au micro de Richard Martineau sur QUB radio :
Instrumentalisation
Si bien que les démagogues et autres populistes, parfois bardés de diplômes, ne cherchent qu’à les instrumentaliser dans leur désir pervers de s’emparer du pouvoir.
Notre Beauceron, Maxime Bernier, qui à l’époque où il était ministre des Affaires étrangères avait oublié chez sa maîtresse sexy sa mallette contenant des documents confidentiels, n’est plus distrait du tout. Samedi, euphorique, il jubilait, entouré de futurs électeurs ravis d’être à ses côtés.
Ce n’est certes pas le traitement que les « patriotes » appliquent aux journalistes circulant sur la colline du Parlement.
Pendant ce temps, le premier ministre et sa famille se terrent dans une safe house, comme on en voit dans les séries d’espionnages. Ce qui prouve bien qu’Ottawa occupée court de vrais dangers. Et ce, malgré les propos de politiciens naïfs ou obséquieux qui tentent de transformer les manifestants en gentils garçons et filles, victimes du mépris des élites ennemis de leur liberté.
L’armée est en état d’alerte, et les camionneurs et leurs amis en colère s’en donnent à cœur joie en dansant sur la place de la Confédération devant le grand cénotaphe.
Que le peuple se défoule. N’est-ce pas l’expression de la démocratie, comme au Capitole à Washington en janvier dernier peut-être ?