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Des bars et des clubs font la promotion de partys de la «dernière chance»

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Julie Côté et Francis Pilon

2021-12-19T13:49:44Z
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Des bars et des clubs qui invitaient leurs clients à «danser une dernière fois» ce week-end, ont décidé de se raviser dimanche, au moment où le Québec a atteint un nouveau record de cas quotidiens de COVID-19 en raison de la montée du variant Omicron.

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«On vous donne rendez-vous ce dimanche pour le party de la dernière danse des Fêtes», pouvait-on lire sur la page Facebook du bar Le Dagobert, à Québec, qui a finalement décidé d'annuler la dernière soirée de danse permise devant les critiques. 

Samedi, Le Journal a mis la main sur des dizaines d'invitations comme celle-ci sur les réseaux sociaux. 

Plusieurs propriétaires de bars ont ainsi convié les jeunes à faire la fête puisque dès lundi, la danse et le karaoké seront de nouveau interdits au Québec. Déjà, vendredi, des fêtards se déhanchaient sans masque ni distanciation dans les discothèques de la province. 

La discothèque Blvd44, à Montréal, a fait un montagne avec la photo du premier ministre François Legault pour attirer des jeunes à son événement.
La discothèque Blvd44, à Montréal, a fait un montagne avec la photo du premier ministre François Legault pour attirer des jeunes à son événement. Photo tirée de Facebook

«Je trouve ça pas responsable du tout. C’est très égocentrique d’aller dans ces endroits en ce moment. Mais le pire, c’est que ces jeunes vont peut-être aller voir leurs grands-parents pour Noël et propager le virus Omicron qu’on connaît encore très peu», s’inquiète Hélène Carabin, professeure d’épidémiologie des maladies infectieuses à l’Université de Montréal. 

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Mme Carabin précise que les discothèques ce week-end, même avec un masque, «créent des événements de super-propagation» en raison des nouveaux variants.

«Si des Québécois veulent vraiment faire le choix de sortir comme ça ce week-end et ne pas prendre de précautions, ils devraient aussi ne pas avoir de partys de Noël et s’isoler seuls pendant deux semaines. C’est une solution», analyse l’épidémiologiste. 

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Fête qui dégénère   

La hausse vertigineuse des cas de COVID-19 au Québec est toutefois loin d’avoir calmé l’envie de faire le party pour les propriétaires du Kampai Garden, un bar au centre-ville de Montréal.

Samuel Haas / Instagram

L’établissement a décidé d’organiser vendredi une célébration pour le jour de l’An en avance pendant que sa piste de danse est toujours ouverte. 

Sur des images publiées sur Instagram par l'un des propriétaires, Samuel Haas, on voit des centaines de clients danser sans masque, sans distanciation et comme si la COVID-19 avait disparu le temps d’un week-end.

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Samuel Haas / Instagram

«Nous sommes sincèrement désolés du manque de jugement et de sensibilité dont nous avons fait preuve en tenant une dernière soirée pour faire la fête», a toutefois déclaré dimanche à TVA Nouvelles le copropriétaire et directeur des opérations de l’établissement, Philippe Allard Riendeau, qui se dissocie de son collègue propriétaire.

Jouer avec le feu  

«C’est certain qu’il va y avoir des éclosions dans ces lieux-là. Je vois sur la vidéo que les gens n’ont pas de couvre-visage, qu'ils sont assez libertins, assez collés ensemble, et toutes les conditions sont là pour propager le virus», affirme Benoit Barbeau, virologue et professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM. 

Samuel Haas / Instagram

M. Barbeau ajoute que le plus dangereux reste le nombre de personnes qui termineront à l’hôpital après avoir fréquenté le Kampai Garden. «Publiciser ces événements et se pointer là avant les Fêtes, ce n’est pas l’option la plus saine», prévient-il.

Les 3846 cas enregistrés dimanche ne seraient par ailleurs qu’une petite partie des dommages qu’aurait déjà fait le variant Omicron au Québec.

«Les centres de dépistage sont débordés et l’attente peut durer plusieurs heures, ce qui en décourage plusieurs», soutient le docteur Earl Rubin, de l’hôpital de Montréal pour enfants. «Donc quand on dit qu’il y a 3768 nouveaux cas, ça reflète seulement le nombre de gens qui se sont fait tester.»

Legault s’explique  

François Legault a publié sur les réseaux sociaux, hier matin, un message où il avoue avoir passé une semaine difficile, notamment en raison des annonces faites jeudi dernier avant Noël.

«Lors du point de presse, j’ai dit que ce n’était pas un concours de popularité et qu’il fallait mettre l’orgueil de côté quand la santé des Québécois était en jeu. Je sais que j’ai déçu beaucoup de monde et vous pouvez être fâchés contre moi ou contre la situation, c’est normal. Sachez que ça ne me laisse pas indifférent», peut-on y lire.

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