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L'article provient de TVA Nouvelles

Maladie de Kawasaki: des parents inquiets

ÉTIENNE PARÉ/AGENCE QMI
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Étienne Paré | Agence QMI

2020-05-16T21:14:12Z
2023-10-12T23:25:33.413Z
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Alors qu’on croit que la COVID-19 pourrait être à l’origine d’une possible éclosion de la maladie de Kawasaki chez de jeunes enfants, des parents qui sont déjà passés par là ont préféré ne pas renvoyer leurs petits à l’école, craignant de revivre ce calvaire même si les risques sont très minces.

• À lire aussi: Lever le mystère de la nouvelle maladie qui touche les enfants

«Je ne souhaite ça à personne!» a prévenu Geneviève St-Amant, une mère de famille de Québec, avant de raconter son histoire. 

Il y cinq ans, son aîné, alors âgé de 10 mois, a commencé à avoir des plaques et des boutons rouges partout sur le corps. Fiévreux et extrêmement faible, le petit William a été transporté à l’hôpital, où, pendant plusieurs jours, son état n’a cessé de s’empirer avant que les médecins n’avancent un diagnostic. 

«On ne peut jamais être sûr que c’est bien la maladie de Kawasaki, comme il n’y a pas de test. On y va donc par élimination avant de dire que c’est ça. Pendant une semaine, il était rouge de la tête aux pieds. Il avait une conjonctivite dans les deux yeux. Sa langue était rosée. Il n’avait pas la force de manger ni de boire», s’est remémorée Geneviève St-Amant. 

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Son fils a fini par prendre du mieux grâce à des transfusions sanguines. Aujourd’hui, il n’a pas gardé de séquelle, mais il demeure suivi par un cardiologue, comme il reste plus à risque de développer des problèmes cardio-vasculaires. 

Parents prudents 

Quand Geneviève St-Amant a vu qu’il pourrait y avoir un lien entre le coronavirus et une poussée de la maladie de Kawasaki, elle a tenu à poser des questions au médecin de son fils. 

«On m’a dit que la maladie frappe rarement deux fois, mais comme là, ce serait déclenché par la COVID, ça se peut que ce soit différent. On ne sait pas encore. J’ai donc préféré ne pas le renvoyer à l’école en attendant d’avoir plus de réponses», a tranché la mère de famille. 

Kim Gauthier-Fréchette en est venue à la même décision pour son fils de six ans, qui a vaincu la même maladie en 2018. 

Enseignante au primaire, elle assure cependant qu’elle n’est pas contre la réouverture des écoles. 

«Ce que je veux, c’est que les parents soient plus attentifs aux symptômes, s’il est pour avoir une augmentation des cas avec la réouverture des écoles. C’est une maladie qui prend du temps à diagnostiquer et qui peut avoir des conséquences graves. Il ne faut pas avoir peur d’aller à l’urgence rapidement», a-t-elle insisté. 

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Conséquences graves, mais peu de risque 

Les conséquences peuvent en effet être graves, même si la plupart s’en tirent. Dans les derniers jours, en France et dans l’État de New York, quelques enfants sont décédés après avoir éprouvé des symptômes proches de la maladie de Kawasaki. 

«Est-ce qu’on va fermer les piscines parce qu’il y a déjà eu une noyade? Est-ce qu’on va interdire le vélo parce que des gens se font écraser?», a tenu à nuancer le président de l’Association des pédiatres du Québec, Dr Marc Lebel, un farouche partisan de la réouverture des écoles. 

Au CHU Sainte-Justine, où il travaille, on a aussi recensé plus de cas apparents qu’à l’habitude, mais personne n’a eu de complication, a-t-il ajouté. 

On ne pourra probablement jamais établir hors de tout doute que la COVID-19 y est pour quelque chose. Depuis plusieurs années, les médecins croient que la maladie de Kawasaki est déclenchée par une réaction du système après l’exposition à un virus quelconque, ce qui laisse à penser que la COVID-19 pourrait avoir un rôle dans les récentes éclosions. 

Informations sur la maladie de Kawasaki : 

  • Touche en général les enfants de 1 à 8 ans 
  • Risque d’anévrisme dans 25 % des cas si la maladie n’est pas traitée 
  • Affecte de manière plus importante les enfants d’origine asiatique 
  • Commence par une fièvre 
  • S’en suit toutes sortes de symptômes, comme des éruptions cutanées, une conjonctivite, la langue rougie, la bouche sèche 
  • Complications cardiaques 20 % du temps
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