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Verrons-nous des nouveaux variants de la COVID-19 apparaître jusqu’à la fin des temps?

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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2022-04-12T20:52:14Z
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Alors que le Québec traverse sa sixième vague et que deux nouveaux sous-variants d’Omicron sont surveillés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a lieu de se demander si la pandémie va finir un jour. Faut-il s’attendre à voir des variants (et sous-variants) apparaître jusqu’à la fin des temps?

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Il n’y en aura peut-être pas «jusqu’à la fin des temps», indique Alain Lamarre, immunologue et virologue à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), mais il faut s’attendre à ce que le virus de la COVID-19 continue de muter et que d’autres variants émergent. C’est dans sa nature.

Mais comme le processus de sélection naturelle s’applique aussi aux variants d'un virus, certains infectent moins et meurent de leur belle mort, alors que d’autres s’avèrent plus contagieux et peuvent donc se répliquer partout dans le monde.

«C’est dans la biologie du virus. Quand il se réplique, il fait des erreurs pouvant mener à l’apparition de variants. Certains sont éliminés, mais d’autres se trouvent avec un avantage par rapport à d’autres, soit en termes de transmission ou en termes d’évasion de l’immunité», explique-t-il.

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L’avenir difficile à prévoir  

La nature imprévisible des mutations fait en sorte que c’est très difficile de prévoir ce qui nous attend dans les prochains mois et années, note Benoit Barbeau, professeur au Département de sciences biologiques de l’UQAM et virologue.

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«La question est: à quel point est-il capable de rester infectieux, transmissible? Après coup, c’est à savoir à quel point ces changements peuvent le rendre mieux équipé à résister à la réponse immunitaire chez une personne vaccinée et qui vient d’être infectée», dit-il. 

Une étude publiée récemment pourrait laisser entrevoir une certaine lueur d’espoir, mentionne le virologue. Des signes de limitation dans la capacité de changer du virus commenceraient en effet à être observés. «Tant et aussi longtemps qu’on ne verra pas ce qui va se passer sur le terrain, on ne pourra pas l’établir», prévient toutefois Benoit Barbeau.

La vaccination est la clé  

Sachant cela, comment faire pour que les variants suffisamment contagieux pour se répandre à grande échelle ne causent pas de vagues d’infection importantes? C’est toujours la même ritournelle: la clé est, encore et toujours, la vaccination à l’échelle planétaire. 

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«Le meilleur moyen, le plus efficace, c’est vraiment la vaccination et je pense que tant qu’il y aura des endroits sur la planète où on a une couverture vaccinale insuffisante, le virus va continuer de circuler, de muter et de venir embêter les pays où la vaccination est avancée», confirme Alain Lamarre.

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Alors que près de 65% de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19, cette proportion tombe à 14,8% pour les pays à faibles revenus, selon une compilation des données de Our World in Data. 

La mainmise des pays riches sur les précieuses doses explique principalement ces disparités dans les couvertures vaccinales.

«Ça ne veut pas dire qu’une fois que la population entière va être vaccinée qu’on n’aura pas de variants, ça va sûrement arriver, mais à moindre niveau. Plus on est capable de vacciner à l’échelle planétaire, plus on aura une emprise sur le virus, sans pour autant dire qu’on aura réussi à le vaincre complètement», précise à son tour le professeur.

Repenser le vaccin  

Les deux experts sont d’accord pour dire qu’il est temps de développer de nouveaux vaccins adaptés aux variants, car ceux actuellement administrés sont basés sur la souche originale du SRAS-CoV-2, qui n’est même plus en circulation.

«Au lieu d’avoir comme cible toujours la protéine de surface, qui, elle, mute beaucoup, on pourrait choisir d’autres régions du virus qui sont plus constantes d’un [variant] à l’autre pour induire une protection à plus grande échelle», suggère Alain Lamarre.

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Mais, comme François Legault se plaît à le répéter, il faut apprendre à vivre avec le virus et ses mutations, ajoute Benoit Barbeau. 

«Il faut être conscient qu’il circule, adopter des comportements différents quand on fait face à une vague, mais, surtout, s’assurer qu’on utilise les outils qu’on a à bon escient. Il faut repenser la composition et la méthode d’administration des vaccins pour avoir une plus grande représentativité des différents variants», conclut-il. 

— Avec Geneviève Abran

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