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L'article provient de 24 heures

Bannis de TikTok, des musées s’installent sur OnlyFans pour y partager des nus

Photo AFP
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Photo portrait de Raphaël Lavoie

Raphaël Lavoie

2021-10-21T19:06:31Z
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Expulsé de TikTok pour y avoir partagé des nus, un groupe de musées de Vienne s’est tourné vers une autre plateforme un peu plus permissive en matière de nudité: OnlyFans.

L’initiative pour le moins unique a été lancée au début du mois d’octobre par l’office de tourisme de Vienne, de pair avec une campagne publicitaire.

Rejointe par Vice, une porte-parole de l’office, Helena Hartlauer, a expliqué que l’idée était venue à l’organisme après qu’un des musées de la ville, l’Albertina, ait vu son compte TikTok fermé en juillet à la suite du partage d’une œuvre du photographe japonais Nobuyoshi Araki.

Le «problème» avec celle-ci? On y voyait... un sein obscurci. Bannie par TikTok, l’institution avait alors dû se créer un nouveau compte.

Lassée par le fait qu’il était désormais «à peu près impossible» de se servir d’oeuvres présentant de la nudité pour faire la promotion d’expositions sur les plateformes traditionnelles, l’office de tourisme de Vienne s’est donc tournée vers OnlyFans.

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«Évidemment qu’on peut travailler sans ça, mais ces œuvres sont cruciales et importantes pour Vienne. Quand vous pensez à l’autoportrait de Schiele en 1910, il s’agit de l’une des œuvres les plus iconiques. Si elles ne peuvent pas être utilisées sur un outil de communication aussi fort que les médias sociaux, c’est injuste et frustrant. C’est pourquoi nous avons pensé [à OnlyFans]. Finalement une façon de montrer ces choses», a affirmé Hartlauer en entrevue avec The Guardian.

Par ailleurs, en s’abonnant au OnlyFans de l’office de tourisme de Vienne, au coût de 4,99 $ par mois, les curieux n’auront pas seulement droit à une sélection d’œuvres qui en dévoile un peu trop pour les plateformes traditionnelles, mais aussi à un laissez-passer donnant certains avantages à Vienne ou un billet pour l’un des musées participants.

Dénoncer la censure

Cela dit, au-delà d’un outil marketing pour attirer les visiteurs dans les musées viennois, ladite page OnlyFans se veut aussi une offensive dans le but de dénoncer et mettre de l’avant la censure dont peuvent faire l’objet certaines œuvres artistiques sur les principaux réseaux sociaux.

«Contrairement aux artistes qui sont visés par cette censure, l’office de tourisme de Vienne et même les collections d’art l’ont facile. Nous voulons juste poser des questions. Pourquoi avons-nous besoin de ces limites? Qui décide ce qu’il faut censurer? Instagram censure des images et parfois vous ne le savez même pas. Il y a un grand manque de transparence», a critiqué la porte-parole de l’office.

«Notre initiative de marketing n’est pas l’ultime solution à cette relation problématique entre le monde de l’art et les médias sociaux, mais nous voulons nous tenir debout pour nos valeurs et nos croyances. Vienne a toujours été célèbre pour son ouverture d’esprit», a-t-elle conclu.

Comme quoi l’art trouvera toujours un moyen de se frayer un chemin dans l’espace public (ou presque).

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