Tragédie à Laval: des minutes angoissantes dans l’attente de nouvelles
Des pères et des mères se sont rués vers la garderie où le drame s’est joué pour récupérer leurs enfants
Antoine Lacroix
Des dizaines de parents d’enfants qui fréquentaient la garderie où la tragédie s’est produite mercredi se sont précipités aux abords du périmètre de sécurité dans l’espoir d’obtenir des nouvelles sur leur état de santé.
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L’angoisse, mais aussi l’incompréhension, se lisait sur tous les visages des pères et des mères, réunis dans le stationnement de l’école du Parc, à 400 mètres des lieux du drame.
De nombreux parents sanglotaient. D’autres tentaient de les réconforter, les étreignant avec force. Plusieurs tentaient de comprendre ce qui a poussé le suspect à passer à l’acte.
L’amie de la fille de Julie Labossière, qui se trouvait dans le même local qu’elle, est morte sous l’impact.
« Je ne pense pas que ma fille a réalisé à quel point c’est grave », a affirmé, sous le coup de l’émotion, Mme Labossière.
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Un cri déchirant les cœurs
Vers 10 h, les enfants de la garderie ont finalement pu être amenés à l’école primaire après avoir été évacués en autobus par les secours.
Tous habillés dans leur petit manteau d’hiver, ils se laissaient porter par des intervenants à l’intérieur, pendant qu’un pompier lançait des directives.
« Ne vous inquiétez pas, nous allons nous en occuper comme si c’étaient nos propres enfants. [...] Un seul parent ou tuteur légal peut rentrer », a-t-il lancé d’une voix assurée.
Quelques minutes ont passé. Un puissant cri de douleur et de désespoir a résonné dans l’école, venant briser le cœur de tout le monde à l’extérieur, laissant présager qu’une maman venait de se faire informer d’une terrible nouvelle.
Plus loin, un homme semblait sous le choc de ce qu’il venait de vivre, les mains enflées, ensanglantées. Des parents lui proposaient de mettre de la neige sur ses blessures, mais il a décliné.
« Le gars n’était pas bien, il n’était pas là », a-t-il affirmé aux gens venus le remercier d’avoir aidé à maîtriser le suspect.
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Des éducatrices au sang-froid
Une femme qui a aidé les enfants dans les minutes qui ont suivi le drame a souligné le sang-froid des éducatrices de la Garderie éducative Ste-Rose.
« Je leur lève mon chapeau. Elles avaient déjà toutes emmené les enfants dans un autre local, en sécurité, plus loin de l’accident », a raconté Geneviève Hamel.
Elle décrit une scène chaotique, « en cris et en pleurs », où chaque minute comptait pour s’occuper des enfants blessés.
« J’ai demandé ce que je pouvais faire pour aider et elles m’ont donné des vêtements en me disant : “ça c’est à un tel, ça à un tel”. Il fallait les habiller pour les évacuer », a expliqué la résidente du secteur, qui souligne que les enfants ont été « très bien encadrés ».
« Une fois au gymnase, les cris s’étaient apaisés », ajoute Mme Hamel.
– Avec Camille Payant et l’Agence QMI
Une communauté sous le choc
« Je n’étais pas capable de rester là, c’était trop difficile. Les enfants criaient, pleuraient, ils étaient tous dans une salle. »
– Une voisine de la garderie
« J’étais plein de laine minérale, on s’est couchés sous l’autobus, on a essayé de faire ce qu’on pouvait. »
– Un homme qui est allé porter secours
« Come on, man, il a des enfants. Tu rencontres des gens, tu penses qu’ils sont corrects et ils virent fous comme ça. Je ne l’ai jamais vu agir anormalement. »
– Nader Abousaid, deuxième voisin de l’accusé
« Ça nous traumatise. Ce sont des personnes que l’on connaît depuis 2016. Dans ma tête, c’est impossible. J’arrive pas à croire encore. [...] Je n’ai rien de mal à dire sur lui. C’est un bon gars rangé à son affaire. ».
– Thanh-Ry Lang, voisin et ami de l’accusé
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