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Monde

Des milliers de Palestiniens cherchent refuge dans le sud de Gaza

EDITORS NOTE: Graphic content / A Palestinian man rescues a girl from the rubble of a building following an Israeli strike, in Khan Yunis in the southern Gaza Strip on October 14, 2023, as fighting between Israel and the Hamas movement continues for the eighth consecutive day. Thousands of people, both Israeli and Palestinians have died since October 7, 2023, after Palestinian Hamas militants based in the Gaza Strip, entered southern Israel in a surprise attack leading Israel to declare war on Hamas in Gaza on October 8. (Photo by YASSER QUDIH / AFP)
EDITORS NOTE: Graphic content / A Palestinian man rescues a girl from the rubble of a building following an Israeli strike, in Khan Yunis in the southern Gaza Strip on October 14, 2023, as fighting between Israel and the Hamas movement continues for the eighth consecutive day. Thousands of people, both Israeli and Palestinians have died since October 7, 2023, after Palestinian Hamas militants based in the Gaza Strip, entered southern Israel in a surprise attack leading Israel to declare war on Hamas in Gaza on October 8. (Photo by YASSER QUDIH / AFP) AFP
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Agence France Presse

2023-10-14T08:23:10Z
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Des milliers de Palestiniens continuent de fuir à travers les rues dévastées de la ville de Gaza, cherchant refuge plus au sud après une injonction d’Israël, qui se prépare à une offensive terrestre pour anéantir le Hamas, une semaine après l’attaque sanglante lancée par le mouvement islamiste palestinien.

• À lire aussi: L'armée israélienne dit faire des vérifications après la mort d'un journaliste au Liban

Samedi, l'armée, qui a riposté par des frappes intensives sur la bande de Gaza, a annoncé qu'elle avait «liquidé» un haut responsable militaire du Hamas au septième jour de la guerre, qui a déjà fait des milliers de morts. Ce responsable, Mourad Abou Mourad, est, selon elle, «responsable d'une grande partie de l'offensive meurtrière» contre Israël.

La veille, l'armée avait annoncé qu'elle avait mené des incursions au sol dans le territoire palestinien, où 5540 maisons «ont été détruites», selon l'ONU.

Près de 3750 autres logements ont été tellement endommagés qu'ils sont inhabitables, a ajouté, samedi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

«Ce n'est que le début» des opérations israéliennes à Gaza, a prévenu le premier ministre Benyamin Nétanyahou vendredi.

L'armée israélienne a confirmé, samedi, avoir identifié «plus de 120 civils» retenus captifs à Gaza, parmi environ 150 otages enlevés par le Hamas, qui a menacé de les exécuter. Des centaines de personnes restent portées disparues, et des corps sont toujours en cours d'identification.

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«Nous évoluerons probablement vers d'autres opérations de combat importantes», a insisté un porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus.

Au moins 1300 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis l'attaque, qui a traumatisé Israël où elle est comparée aux attentats du 11 septembre 2001.

Environ 1900 Palestiniens, la plupart des civils, dont 614 enfants, selon les autorités locales, sont morts dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre et en état de siège coincé entre Israël et l'Égypte.

Vendredi, le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a annoncé que 13 otages, «dont des étrangers», avaient été tués dans des frappes israéliennes.

Le groupe islamiste, qu'Israël a juré «d'anéantir», avait déjà annoncé la mort de quatre otages dans les bombardements.

«Catastrophe humanitaire»

Samedi, l'armée israélienne s'est félicitée d'un «mouvement significatif» de civils gazaouis évacuant vers le sud, mais elle a accusé le Hamas de tenter de bloquer ces départs.

La veille, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avait accusé le Hamas d'utiliser la population comme un «bouclier».

  • Écoutez l'analyse de Luc Lavoie au micro de Yasmine Abdelfadel sur QUB radio:

Le mouvement islamiste a rejeté cet appel à l'évacuation, qui concerne environ 1,1 million d'habitants sur un total de 2,4 millions.

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Les appels se multiplient de partout dans le monde pour éviter une «catastrophe humanitaire».

«Même les guerres ont des règles», a rappelé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, réclamant un accès humanitaire «immédiat» à la bande de Gaza.

Il a décrit un «système de santé au bord de l'effondrement» et des «morgues qui débordent».

Le président américain, Joe Biden, a assuré que «la crise humanitaire» à Gaza était «une priorité», plusieurs ONG demandant l'ouverture de couloirs humanitaires.

Quant au président russe, Vladimir Poutine, il a prévenu qu'un éventuel assaut terrestre entraînerait «des pertes parmi les civils absolument inacceptables».

L'évacuation des civils gazaouis demandée par Israël est «totalement impossible à mettre en œuvre», s'est inquiété le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, samedi.

L'Arabie saoudite, qui a fait part de «son rejet catégorique des appels au déplacement forcé» et condamné «le bombardement continu de civils sans défense», a annoncé, samedi, qu'elle suspendait les discussions sur une éventuelle normalisation avec Israël.

La tension est aussi vive à la frontière nord du pays, où l'armée israélienne a annoncé, dans la matinée, qu'elle avait tué «plusieurs terroristes» qui tentaient de s'infiltrer à partir du Liban.

Dans la nuit, elle avait dit avoir frappé une cible du Hezbollah dans le sud du Liban, en réponse à une «infiltration» aérienne et des tirs sur un de ses drones.

Vendredi, le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas, s'est dit «entièrement préparé» à intervenir contre Israël «au moment propice».

Un journaliste vidéo de l'agence Reuters a été tué et six autres journalistes de l'AFP, de Reuters et d'Al-Jazeera ont été blessés dans des bombardements dans le sud du Liban, vendredi.

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En Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, au moins 16 Palestiniens ont été tués dans des affrontements avec les forces israéliennes, pendant des rassemblements en solidarité avec la bande de Gaza.

Des milliers de personnes ont en outre manifesté, vendredi, à Beyrouth, à Bahreïn, en Irak, en Iran et en Jordanie en soutien aux Palestiniens.

Le 7 octobre à l'aube, en plein shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules et par les airs depuis Gaza.

Ils ont tué plus d'un millier de civils, semant la terreur sous un déluge de roquettes lors de cette attaque d'une ampleur inédite depuis la création d'Israël en 1948. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été tuées dans un festival de musique.

Yossi Landau, qui travaille pour l'ONG Zaka, spécialisée dans la recherche des corps, depuis 33 ans, a été témoin d'une scène d'horreur à Beeri, une localité où une centaine de personnes ont été tuées. Il a vu une femme avec le ventre «déchiré, où se trouvait un bébé, encore relié par le cordon, poignardé».

Après l'attaque, l'armée israélienne a affirmé avoir récupéré les corps de 1500 combattants palestiniens.

Fuir vers le sud ou rester?

L'armée israélienne, qui pilonne la bande de Gaza en riposte, a appelé tous les civils de la bande de Gaza à «évacuer leur domicile vers le sud, pour leur propre sécurité».

Par milliers, portant leurs baluchons, ils fuient par tous les moyens, à pied, à moto, en voiture, entassés sur des remorques, des charrettes, à travers les rues jonchées de gravats, bordées d'immeubles en ruine.

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Ici, un enfant garde serré dans sa main son oreiller. Là, une femme a rassemblé tout ce qu'elle a pu sauver dans un sac porté à l'épaule.

Des tracts en arabe, largués par des drones israéliens, appellent les habitants à quitter «immédiatement leur maison».

La bande de Gaza, territoire de 362 kilomètres carrés, est soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir. L'Égypte contrôle sa seule ouverture sur le monde, le point de passage de Rafah, qui est actuellement fermé.

Soumise à un «siège complet» depuis le 9 octobre, l'enclave est désormais privée d'approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël. Et le fracas des explosions est incessant.

«Jusqu'à quand va-t-on vivre sous les bombes avec la mort partout?» lance Oum Hossam, 29 ans, les joues couvertes de larmes, qui cherche un refuge avec ses quatre enfants après la destruction de sa maison.

D'autres habitants refusent de partir, faute de moyens ou pour ne pas céder: «L'ennemi veut nous terroriser et nous forcer à l'exil, mais on résistera», affirme l'un d'eux, Abou Azzam.

Plus de 423 000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer, selon l'ONU.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a assimilé un tel «déplacement» à une «deuxième Nakba» («Catastrophe», en arabe), le nom donné à la fuite de quelque 760 000 Palestiniens à la création de l'État d'Israël.

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