COVID-19: des milliers de cas de plus en circulation
Agence QMI
Si le Québec ne cesse de battre le record de nouveaux cas quotidiens de COVID-19 ces derniers jours, leur nombre réel serait bien plus élevé que rapporté dans la province, qui ne pourrait voir une accalmie qu’à partir de la mi-janvier, selon l’épidémiologiste Nimâ Machouf.
«Il faut écouler tous les contacts qu’on a eus pendant les Fêtes, ils vont se manifester, les gens vont se faire tester et vont être positifs», a-t-elle indiqué en entrevue dimanche, à LCN.
Affirmant que les données actuelles sont sous-estimées, l’épidémiologiste croit qu’il sera possible de voir une diminution des cas à la rentrée de janvier.
Mme Machouf a cependant reconnu que le Québec n'était pas encore sorti d’affaire, comme en atteste le manque de ressources dans les hôpitaux et dans les centres de dépistage.
«On n’a plus de ressources, plus de personnes à l’hôpital pour s’occuper de tout ça et dans les centres de dépistage c’est la même chose, il faut vraiment qu’on fasse attention», a-t-elle souligné.
«Si on pense qu’il y a 40 000 personnes qui sont infectées par jour, imaginez quel pourcentage de ça sont des gens qui sont dans le système de santé, donc ça veut dire pas seulement des lits d’hôpitaux que ça nous prend, mais ça nous prend du personnel pour faire rouler ces hôpitaux-là», a ajouté la spécialiste.
Et le délestage qui est déjà observé dans la région de Québec ne serait que la pointe de l’iceberg, selon l’épidémiologiste, qui a affirmé que cette tendance se poursuivrait tant que du personnel de la santé serait infecté par le virus.
«Maintenant ce n’est plus rendu qu’il y a du délestage parce qu’il faut réserver les salles de réveil ou les soins intensifs pour les cas de COVID, mais c’est aussi qu’on n’a plus de personnel pour s’occuper du monde», a-t-elle insisté.
La 3e dose pour renverser la tendance?
Québec a soutenu qu'il voulait accélérer la cadence de l’administration de la 3e dose dès le mois de janvier, en la rendant disponible pour la population générale.
Une décision qui permettrait donc de réduire les complications liées à cette infection, et par conséquent le nombre d’hospitalisations et les débordements, selon Nimâ Machouf.
«Si vous regardez parmi les personnes qui sont vaccinées, on va attraper la COVID, mais les dégâts sont beaucoup moins grands et la COVID devient un peu comme un rhume au niveau de l’effet à court terme», a-t-elle expliqué.
L’épidémiologiste a cependant mis en garde contre les effets à long terme du variant Omicron, qu’il n’est pas encore possible d’évaluer.
«Si jamais sur le long terme, on voit qu’il y a autant de COVID longues chez les personnes qui sont infectées par Omicron que chez les autres souches, à ce moment-là, Omicron est comme un cheval de Troie, on a l’impression qu’il est léger, mais au bout du compte on va avoir beaucoup de problèmes chroniques», a-t-elle dit.
La diminution du nombre de contacts reste donc la solution pour réduire le risque de transmission, selon Mme Machouf.