[PHOTOS] On a demandé à 3 Milléniaux et un X de tester le Monopoly pour Milléniaux et devinez s'ils ont trouvé ça drôle
Frédéric Guindon et Philippe Melbourne Dufour
Récemment, les entreprises de conception de jeux de société Hasbro et Parker Brothers ont fait paraître une énième incarnation du jeu mythique Monopoly.
Cette version-ci s'adresse strictement à la génération née entre la fin des années 1970 et la fin des années 1990.
Les stupides milléniaux.
La génération mal aimée.
Ceux qui passent leur temps sur leurs téléphones de poche, et à manger des avocats entre deux cafés cinquième vague hors de prix saupoudrés d’un peu de justice sociale.
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Pour Monopoly, il est terminé le temps où l’on gagne en ayant absorbé les richesses des autres pour ériger des empires immobiliers.
C’est maintenant celui qui est le plus riche en «expériences» qui remporte la partie. D’ailleurs, sur la boîte du jeu, on peut lire «Oubliez les propriétés. Elles sont hors de prix de toute façon».
Même notre ironie fait mal.
Étant donné que l’équipe du Sac de chips est constituée, à l’exception d’un membre né en 1974, de gens issus de la génération millennale (anciennement connue sous le nom de génération Y), nous avons décidé de tester pour vous cette nouvelle édition pour voir si elle existe pour plaire au milléniaux, ou pour se moquer d’eux, comme dans un mauvais sketch du Bye bye.
Voici le récit de notre partie:
Tout d'abord, comme dans toute bonne partie de Monopoly, les joueurs commencent par choisir le petit pion qui va les représenter sur la plaquette de jeu.
Mais au lieu de la brouette, du dé à coudre et du chapeau haut de forme, on a plutôt le choix entre un emoji de monsieur Monopoly, une bicyclette (probablement un fixed gear), un appareil photo vintage, des lunettes soleil, un emoji de bonhomme qui pleure de rire, et le dernier, mais surtout pas le moindre, un hashtag.
Dans notre cas, Frédéric, 39 ans (un vieux Millénial), a choisi l’appareil photo; Caroline, 33 ans, a opté pour le hashtag; Philippe, 32 ans, a pris l’emoji qui rit aux larmes; et Stéphane, le doyen non-millenial né dans les années 70, a jeté son dévolu sur les verres fumés.
Ensuite, on passe aux choses sérieuses: l’argent.
Anciennement, au Monopoly, quand le but était de devenir un magnat de l’immobilier, on recevait une bourse de 1500 dollars pour nous aider à bâtir notre empire.
Maintenant, étant donné qu’on ne fait que visiter des lieux pour en parler sur les réseaux sociaux, on a plutôt droit à une allocation de 200 dollars.
D'ailleurs, les coupures sont beaucoup plus petites. On retrouve des 5$, des 20$ et quelques 100$, ornés de cafés, d’avocats et de feuilles de plante.
Mise en place
La disposition de la plaquette de jeu ressemble au jeu classique.
On retrouve les mêmes quatre coins, soit: le go, la prison, le stationnement gratuit et le «allez en prison».
Par contre, le jeu contient moins de cases.
On en retrouve 32 dans la version pour millénariaux, plutôt que les 40 présentes sur un jeu classique.
Les 22 avenues sont remplacées par 16 «expériences» que les joueurs peuvent «visiter» (au lieu d’acheter, comme c’était le cas auparavant).
Parmi les «expériences», on note un bistro végétalien, un studio de yoga, un festival de musique ainsi que le sous-sol de vos parents.
L'aqueduc et les impôts sur le revenu disparaissent, tandis que les chemins de fer sont remplacés par des vélos en libre-service. Ceux-ci vous permettent de vous rendre, moyennant la somme de 10$, sur la case de votre choix entre celle où vous êtes et la prochaine case de vélo libre-service.
Les cartes «chance?» et «caisse commune» sont de retour et elles fonctionnent de la même façon, à la différence que les textes ont été mis à jour et sont plus drôles.
Il y a aussi des jetons «expérience» qui se trouvent au centre de la planche de jeu, mais nous y reviendrons plus tard.
Pour débuter la partie, contrairement à l’ancienne version où le joueur réussissant le plus haut score en lançant un dé obtenait le privilège de jouer en premier, dans cette version de Monopoly, c’est la personne qui a la plus grosse dette qui a l’honneur de lancer le bal.
C’est donc Frédéric qui a été le premier à brasser les cubes d’ivoire. (Désolé Fred)
Lorsqu’il tombe sur une case qui n’est pas encore «explorée», un joueur a le choix de payer pour la découvrir ou de ne rien faire. S’il choisit de payer, il prend la carte associée au lieu, et ensuite, chaque fois qu’un autre joueur tombe sur cette case, il doit payer un montant au détenteur de la carte.
Lorsque cela arrive, les deux individus impliqués dans la transaction doivent également piger un jeton «expérience».
Les jetons doivent faire face vers le bas et leur valeur est seulement dévoilée plus tard. Ils comportent une valeur entre -3 et +5 qui revêt toute son importance à la fin de la partie.
Puisqu’il y a moins de cases et qu’il n’y a pas de maisons ou d’hôtels, le jeu se déroule beaucoup plus rapidement.
La joute prend fin lorsque toutes les cartes ont été acquises par des joueurs.
Contrairement aux anciennes versions du jeu, les cartes «chance?» et «caisse commune» stimulent de façon majeure le déroulement de la partie.
Les sommes d’argent et les jetons «expérience» impliqués influencent beaucoup le résultat final.
En tout et partout, notre partie a duré une quarantaine de minutes. Ça ne sert à rien de vous expliquer de long en large les tribulations de la partie, mais voici quelques points forts.
Frédéric est tombé sur la case «Allez en prison» sur son deuxième double consécutif, ce qui a fait en sorte qu’il avait le droit à un troisième brassé des dés. Il a roulé deux 4 qui lui ont permis de sortir de prison instantanément, mais qui l’ont aussi forcé à y retourner derechef. #LOL
Dans les cartes «chance?» et «caisse commune», on peut aussi voler des «expériences» à des collègues de jeu. Des amitiés se sont brisées au cours de la partie.
Une fois que toutes les cartes liés à des lieux ont été acquises, chaque joueur additionne le pointage inscrit sur chacune de celles qu’il possède.
Ensuite, on ajoute (ou soustrait) à ce total les valeurs des jetons «expérience» accumulés.
Le résultat de ce calcul est votre score final. Le joueur avec le plus haut pointage se voit décerné le titre de vainqueur de la partie.
Contre toute attente, c’est le seul joueur qui était en âge de voter au référendum de 1995 qui a remporté la partie.
Bravo Stéphane, même si tu es un *stie de visage à deux faces.
Impressions finales
Ce jeu, bien qu’assez différent, au final, du Monopoly classique, est définitivement amusant.
En raison de la durée du jeu, on considère qu’on a ici affaire à une version légère du vrai Monopoly, qui pourrait, en effet, plaire davantage aux milléniaux, à leur déficit de l’attention et à leurs fréquentes crises d'anxiété.
Quant à savoir si on y rit des milléniaux ou AVEC les milléniaux, on pense que c’est les deux, à condition bien sûr d’avoir un peu d’auto-dérision.
Donc servez-vous un grand verre de kombucha et attaquez la plaquette sans trop de crainte.
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Si tout ça vous a plutôt envie de jouer au Monopoly classique, c'est ici.
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