Passeport vaccinal: des militants veulent encore bloquer des ponts
Francis Pilon | Journal de Montréal
Les autorités policières surveillent de près des manifestants qui comptent bloquer des ponts à la grandeur de la province dans le but de s’opposer au passeport vaccinal la semaine prochaine.
«On est au courant de cette manifestation. C’est sûr qu’on va être présent aux différents endroits pour voir si des infractions criminelles seront commises», a indiqué au Journal Ann Mathieu, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).
Des centaines de personnes ont déjà confirmé sur Facebook leur participation à l’événement du 15 octobre nommé «Blocage camionneurs, autos, routes, ponts Québec et Montréal».
À Montréal, les ponts Jacques-Cartier et Samuel-De Champlain sont ciblés par les manifestants. Dans la Capitale-Nationale, ce sont les ponts de Québec et Pierre-Laporte qui risquent d’être bloqués par la foule.
«N’hésitez pas à rouler 60 km/h sur les autoroutes partout au Québec pour créer un grand trafic», peut-on aussi lire dans la description de l’événement.
Selon Ann Mathieu, les manifestants et les organisateurs pourraient commettre des infractions en vertu du Code criminel ou du Code de la sécurité routière.
«Par exemple, sauf en cas de nécessité, nul ne peut immobiliser un véhicule routier de manière à rendre une signalisation inefficace ou à gêner la circulation», rappelle la porte-parole de la SQ.
FAIRE PRESSION
Mathieu Gagnon, 22 ans, est le principal organisateur de cette grande manifestation.
«La manif va se rendre jusqu’en Abitibi et ça se peut qu’Ottawa embarque aussi éventuellement. [...] On fait ça pour s’opposer au passeport vaccinal. On veut se faire entendre par François Legault», explique M. Gagnon.
L’organisateur, qui avoue ne pas être vacciné contre la COVID-19, insiste pour dire qu’une voie de circulation «d’urgence» sera mise en place sur les ponts bloqués pour laisser les autorités circuler.
Le jeune homme affirme aussi que les ponts seront bloqués avec l’aide de camionneurs jusqu’à ce que le gouvernement change son fusil d’épaule sur le passeport vaccinal ou qu’il tienne un débat public à ce sujet.
Le Journal a d’ailleurs constaté que les manifestants s’organisent depuis quelques semaines pour cet événement. Des rencontres «zoom» ont entre autres été organisées par plusieurs d’entre eux au Québec.
OPÉRATION COÛTEUSE
Policier retraité
L'inspecteur du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) à la retraite, André Durocher, soutient que cette opération pour surveiller les manifestants risque de coûter cher aux contribuables.
«La SQ, les policiers de Québec, de Montréal et de Longueuil vont sûrement devoir tous travailler en collaboration si la manifestation a lieu. Ça prend de la planification et beaucoup d’effectifs. L’enjeu surtout pour les policiers, c’est d’analyser si le droit de manifester empiète ici sur la sécurité publique et les impacts que ça peut avoir», indique M. Durocher.
Pour l’instant, le SPVM confirme n’avoir reçu aucune demande d’assistance de la part de la SQ dans cette affaire.