Des mesures «urgentes» nécessaires pour sauver le système de santé
Agence QMI
Des mesures doivent être urgemment adoptées par les gouvernements pour éviter l’effondrement du système de santé, ont conclu des organisations de la santé de partout au pays lors d’un colloque tenu mardi soir.
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Menée par l’Association médicale canadienne (AMC) et l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC), la réunion, qui réunissait près d’une quarantaine d’organisations locales en santé et en enseignement, a permis de dresser un tableau lapidaire de l’état du réseau.
Épuisement et détresse du personnel, manque criant de main-d’œuvre, stagnation de la campagne de vaccination, quatrième vague qui prend de l’ampleur, immense retard dans les chirurgies; la liste de griefs et d’enjeux soulevés est longue.
«L’épuisement est palpable dans l’ensemble du pays [...]. On voit l’exode, pas juste ici au Québec, des travailleurs qui ont quitté le réseau de la santé. C’est partout la même chose et c’est important de trouver des solutions», a commenté le Dr Abdo Shabah, urgentologue et porte-parole de l’AMC, en entrevue à QUB radio, mercredi.
Les différentes organisations réclament donc que les gouvernements, tant fédéral que provinciaux, prennent des «mesures décisives urgentes» pour régler la pénurie de personnel, «s’engagent immédiatement à prévenir à tout prix l’effondrement des systèmes de santé en adoptant des mesures de santé publique plus fermes» et offre du soutien psychologique aux travailleurs de la santé à bout de souffle.
Le Dr Shabah a aussi appelé à la collaboration de la population, donnant en exemple l’Alberta où les Forces armées canadiennes (FAC) sont obligées de soutenir le réseau de santé en raison du manque de respect et de l'assouplissement des mesures sanitaires - elles ont depuis été renforcées - qui a permis à la pandémie de se propager rapidement.
Malgré la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau, le porte-parole de l’AMC a affirmé que la vaccination obligatoire des employés en contact avec les patients doit primer.
«Des infirmiers ou infirmiers malades vont venir simplement surcharger le réseau. On connaît les statistiques sur la contagion que ça peut amener. Clairement, on ne veut pas que des travailleurs de la santé viennent contaminer les patients», a plaidé le Dr Shabah.
«Pour que notre système de santé traverse la quatrième vague, les gouvernements et les organisations sanitaires doivent collaborer de toute urgence pour soutenir nos travailleurs de la santé. Sans eux, il n’y a pas de soins de santé», a rappelé de son côté le président de l’AIIC, Tim Guest, par communiqué.