COP26: plusieurs centaines de Montréalais manifestent pour la justice climatique
Genevieve Abran
Plusieurs centaines de personnes ont marché dans les rues de Montréal cet après-midi pour réclamer la justice climatique, alors que des manifestations avaient lieu partout dans le monde en marge de la COP26.
«On est au pied du mur», a scandé Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada.
Le porte-parole de l’évènement, qui était organisé par les centrales syndicales du Québec, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements du Québec, du Canada et du monde entier. «Il est temps de se lever les manches et d’en faire davantage», a-t-il insisté.
Avant de s’élancer, les manifestants ont formé une chaîne humaine autour du mont Royal pour rappeler que la collaboration de tous est nécessaire dans la lutte climatique. Ils ont ensuite marché dans les rues de Montréal pour appeler les dirigeants à l’action.
Maintenant ou jamais
«Pour moi, il n’y a pas de plus grande cause que la crise climatique», a mentionné Olivier, un manifestant. Il déplore que l’on se concentre trop sur le développement économique, ce qui nous empêche d’atteindre nos cibles de GES. «Si on a nulle part où vivre, ça sert à rien», a-t-il souligné.
«Nous, on veut plus que du bla-bla-bla», a pour sa part lancé Charles, membre du groupe politique Alternative socialiste. Ses revendications rejoignent celles de Greta Thunberg, qui reproche aux chefs d’État de tenir de beaux discours, sans toutefois agir concrètement pour le climat.
Vendredi, la jeune militante écologiste suédoise a qualifié, devant des milliers de jeunes qui manifestaient à Glasgow, la COP26 d’«échec».
Les dirigeants du monde, dont les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault sont réunis, depuis quelques jours, dans la ville écossaise pour la 26e édition de la Conférence des parties de l’ONU. Ils doivent négocier et s’entendre en matière de lutte aux changements climatiques.
QS demande l’abandon du 3e lien
Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a marché à Montréal. Il était accompagné de ses collègues députés Ruba Ghazal, Alexandre Leduc, Vincent Marissal et Andrés Fontecilla.
«Aujourd’hui, ce qu’on réclame, c’est de prendre enfin au sérieux les changements climatiques», a soutenu M. Nadeau-Dubois. Il demande au gouvernement de François Legault de mettre en place un plan conforme aux objectifs établis par les scientifiques et d’abandonner le projet de troisième lien que son gouvernement souhaite construire à Québec.
«Nous, c’est ce qu’on demande à François Legault aujourd’hui. Être cohérent avec l’urgence climatique, c’est abandonner le troisième lien», a ajouté le chef parlementaire de QS.
Des manifestations étaient aussi organisées à Québec, à Joliette et à Gatineau.
En septembre, des dizaines de milliers de personnes s’étaient par ailleurs réunies à Montréal pour rappeler l’urgence de lutter contre les changements climatiques.
Une manifestation à Glasgow
Quelque 200 événements pour la justice climatique se sont tenus samedi partout dans le monde, de Sydney à Paris en passant par Londres, Nairobi et Mexico, selon la coalition à l'origine de la mobilisation.
Des dizaines de milliers de manifestants ont même bravé la pluie diluvienne et les rafales de vent à Glasgow pour appeler les dirigeants à l’action.
«C'est notre avenir et c'est mon avenir et celui de mes enfants», a dit Jenny, une Norvégienne de 22 ans venue manifester à Glasgow. Elle juge «important» que les militants des pays riches «se battent pour» ceux des pays pauvres, dont certains «n’ont pas les moyens de séjourner aussi longtemps» en Écosse.
Les négociations de la COP26, qui devraient se tenir jusqu'au 12 novembre prochain, reprendront lundi, après un jour de relâche dimanche.
– Avec des informations de l’Agence QMI et de l’AFP