Un Jour de la Terre pour la justice climatique
Anne-Sophie Poiré
Les personnes qui souffrent le plus des changements climatiques sont les mêmes qui vivent les inégalités sociales. C’est le message qu’ont voulu faire passer les centaines de militants qui ont foulé les rues du centre-ville de Montréal vendredi à l’occasion du Jour de la Terre.
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«Nous exigeons des actions fortes de nos gouvernements; nous exigeons le bannissement des énergies fossiles d’ici 2030; et nous exigeons la taxation de la richesse pour réinvestir massivement dans les programmes sociaux», a scandé dans un mégaphone la coordonnatrice à la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP), Julie Corbeil, à la modeste foule massée devant la Tour de la bourse à la fin de la manifestation, peu après 15h.
Rappelons qu’en 2019, des centaines de milliers de personnes avaient défilé dans les rues du Québec pour demander aux gouvernements d’en faire – beaucoup – plus pour lutter contre la crise climatique.
Les participants s’étaient d’abord rassemblés à 13h30 devant l’hôtel de ville, dans le Vieux-Montréal.
Injustices climatiques
«Le 22 avril, c’est un marqueur de temps planétaire et c’est important qu’on s’en rappelle», a lancé d’entrée de jeu la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.
Les ministres de l’Environnement fédéral et provincial, Steven Guilbeault et Benoit Charrette, étaient tous deux absents de l’événement.
Cette année, la manifestation organisée par Greenpeace, la TROVEP, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) et les élèves du secondaire de Pour le futur a tapé sur le clou des inégalités climatiques.
«La justice climatique ne va pas sans une justice sociale», a fait valoir Manon Massé.
«Les impacts du dérèglement climatique ont déjà un effet différencié sur la population: les hommes et les femmes, les gens de pays insulaires, le Québec, les Premières Nations et leur mode de vie traditionnel. C’est important de mener ces luttes-là ensemble, parce qu’elles sont toutes les deux à la base de la même racine c’est-à-dire l’injustice», a-t-elle ajouté.
La cheffe de la nouvelle formation politique Climat Québec, Martine Ouellet, était parmi les quelques politiciens à participer à la manifestation.
Mais la foule était surtout composée de jeunes réclamant entre autres la fin de l’extraction des énergies fossiles. Le mégaprojet pétrolier Bay du Nord approuvé par Ottawa au début du mois d’avril a largement été dénoncé par les manifestants tout au long de l’événement.
«Un pas en avant, trois pas en arrière, c’est la politique du gouvernement», ont-ils martelé à plusieurs reprises.
Des familles ont également marché dans les rues du centre-ville pour dénoncer l’inaction politique.
«Il faut sauver la planète pour les prochaines générations comme toi», a lancé un jeune manifestant à un enfant d’à peine 5 ans venu manifester avec sa mère.
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Ailleurs au pays
Sous le thème «Guérissons ensemble», le Jour de la Terre a été marqué par des manifestations et des corvées de quartier dans plus de 240 villes du Québec et du Canada.
Des actions coordonnées se sont déroulées à Québec, Joliette, Saguenay, Rouyn-Noranda, Trois-Rivières, Ottawa, et en Montérégie, en plus des corvées de nettoyage dans certains quartiers de Montréal.
À Laval, «Le Grand ramassage du printemps» aura lieu samedi soir, alors que le lendemain on prévoit la corvée de nettoyage des élus dans l’arrondissement montréalais du Plateau-Mont-Royal.
− Avec Martin Patry