Des journées de travail qui ne finissent plus pour les travailleurs des entreprises d’élagage
Les entreprises d’élagage et d’abattage d’arbres de la grande région de Montréal croulent sous la demande
![Le travail ne manque pas pour les élagueurs. De six heures le matin à la tombée de la nuit, les employés de Service d’Arbres Stéphane multiplient les interventions, souvent physiques.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F68545962_49570179445245-a90a-4902-a9c5-5f33f1915d67_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
![Photo portrait de Martin Jolicoeur](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FMartin_Jolicoeur3abbedfe-de7e-4efd-b018-2977d8a94218_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Martin Jolicoeur
Voitures écrasées, rues et ruelles bloquées, toitures et fenêtres de maisons défoncées... À n’en pas douter, les travailleurs des entreprises d’élagage d’arbres de la grande région de Montréal sont parmi ceux qui dorment le moins depuis trois jours.
• À lire aussi: Sans électricité, une cabane à sucre se la joue «rustique»
• À lire aussi: Verglas: «ce qui reste, c’est un travail de ramassage», affirme le porte-parole de Montréal
![](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F68547219_495767f0ff15f8-1e20-4591-8bda-c9ea0da1a9d0_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Service d’entretien d’arbres Viau
Tandis que les monteurs de ligne d’Hydro-Québec tentent de rétablir le courant, ces professionnels de la grimpe et de la scie mécanique vivent depuis mercredi, 14 à 18 heures par jour, au rythme des urgences – petites et grandes – qu’a entraînées la dernière tempête de verglas.
« On est occupé sans bon sens », nous confirmait hier matin le propriétaire de Service d’entretien d’arbres Viau, Sylvain Trépanier. On vient de finir une job sur Papineau, on repart sur une autre dans Ahuntsic, et il y a encore 150 autres qui nous attendent, partout en ville. Notre cas n’est pas particulier, précise-t-il ; tout le monde dans l’industrie est loadé. »
Plus vite !
La pluie verglaçante de mercredi a laissé Montréal et ses banlieues dans un piteux état. En plus du fait que des millions de citoyens soient sans lumière ni chauffage, les villes de la région se sont retrouvées couvertes de branches et d’arbres parfois centenaires, dont chacun cherche à se débarrasser, rapidement autant que faire se peut.
« Je veux bien, mais le téléphone n’arrête pas de sonner, affirme Jean-Philippe Nadeau, un autre entrepreneur spécialisé dans les travaux d’élagage et d’abattage, actuellement frappé par une avalanche de demandes de service.
« On fait de notre mieux pour faire vite, explique le propriétaire des Entreprises J. Nadeau. Mais les appels sont si nombreux, qu’on n’arrive plus à répondre à la demande. Avant de venir à bout de notre liste d’attente, nous en aurons pour une grosse semaine, sinon plus. »
Danger à l’horizon
Cette pression de faire rapidement, pendant des quarts qui s’étirent ces jours-ci des petites heures du matin à la tombée de la nuit, n’est pas sans risque pour les travailleurs de cette industrie, encore très peu ou pas réglementée.
Aux dangers d’accidents liés à la fatigue, à la pluie, au froid et à la présence nombreuse de fils électriques, se sont ajoutées sur l’île de Montréal hier des bourrasques de vent dépassant les 60 km/h.
![Photo Martin Jolicoeur](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F68545954_49569764b76ff0-16d6-48b8-a0c7-d0705bb92c5b_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Josée Séguin, présidente du conseil d’administration de la Société internationale d’arboriculture – Québec, qui regroupe les professionnels de l’industrie, prie la population de se montrer patiente à l’endroit de ces professionnels, dont le métier compte, dit-elle, parmi les trois plus dangereux qui soit.
Des clients exigeants
L’une des menaces les plus sérieuses à la sécurité des élagueurs concerne les fils de haute tension se trouvant près des arbres ou jonchant le sol parmi les branches à déchiqueter.
« À moins de trois mètres, on ne touche pas à ça, explique M. Nadeau. Des clients le prennent mal lorsqu’on leur dit d’appeler Hydro en raison de la proximité de fils. Mais ça ne change rien, on ne prend pas ce risque. »
Sylvain Trépanier, dont l’entreprise est chargée des services d’élagage de l’Office municipal d’habitation de Montréal, partage la même philosophie. « Les gars, ce sont comme mes enfants. Pas question que je les mette à risque. »