Vachon, Angle, Rousey: des Jeux olympiques à la lutte professionnelle!
Patric Laprade
Qu’ont en commun Mad Dog Vachon, Kurt Angle, Bad News Brown et Ronda Rousey, à part le fait qu’ils aient tous œuvré dans le monde de la lutte professionnelle?
Je vous le donne dans le mille : ce sont tous d’anciens Olympiens.
Je profite du début des Jeux olympiques de Pékin afin de vous parler de ces Olympiens qui sont devenus lutteurs et lutteuses professionnels. Malheureusement, je n’ai trouvé aucun lutteur ayant participé aux Olympiades d’hiver. J’imagine que le chemin est moins direct entre le curling et la lutte!
Toutefois, il l’est davantage avec la lutte amateure, les arts martiaux ou l’haltérophilie. Sans dresser une liste exhaustive de tous les Olympiens qui ont fait de la lutte, je vous propose une sélection de certains d’entre eux, regroupant cinq catégories : les Jeux olympiques de Montréal, la filière québécoise, les légendes, les lutteurs actuels et le futur.
Les Jeux olympiques de Montréal, le berceau de futurs lutteurs
Les Jeux de la XXIe Olympiade, qui ont eu lieu à Montréal en 1976, sont probablement l’événement sportif le plus prestigieux présenté à Montréal. Ces Jeux seront à tout jamais remémorés pour les performances de Nadia Comaneci en gymnastique et de la médaille d’or en boxe de Sugar Ray Leonard, qui allait devenir l’un des meilleurs boxeurs de tous les temps.
Ce qui est moins connu des Jeux de Montréal est le fait que pas moins de cinq athlètes qui y participaient ont fait de la lutte à un moment ou un autre de leur carrière. Si le boxeur Leon Spinks, qui avait remporté l’or chez les mi-lourds, et le judoka Shota Chochishvili n’ont participé qu’à quelques combats, trois sont devenus lutteurs à temps plein.
Bad News Brown
Le plus connu des amateurs de lutte est sans contredit Bad News Allen ou Bad News Brown, comme il s’appelait à la WWF. Allen Coage de son vrai nom, un Américain, a remporté une médaille de bronze en judo dans la catégorie des plus de 93 kilos.
Entraîné par Antonio Inoki à la fin des années 1970, Coage a connu du succès dans les années 1980 à Calgary pour Stampede Wrestling, luttant sous le nom de Bad News Allen, faisant même quelques apparitions pour Lutte Internationale.
Puis en 1988, sous le nom de Bad News Brown, il s’en alla à la WWF pour une courte période de deux ans. On se souviendra de lui pour avoir remporté une bataille royale à WrestleMania IV, après avoir trahi Bret Hart. Ce dernier avait alors brisé en deux le trophée remis au gagnant.
Brad Rheingans
Un autre lutteur américain, mais cette fois-ci dans la catégorie des 100 kilos, Brad Rheingans avait terminé quatrième à Montréal avant de faire le saut chez les professionnels. Il a lutté principalement pour l’AWA, mais aussi avec la WWF et New Japan.
Cependant, c’est comme entraîneur qu’il a connu plus de succès, ayant entraîné plusieurs futurs champions du monde, tels que Vader, les Nasty Boys, Jerry Lynn, JBL, de même que le fils du regretté Curt Hennig, Joe.
Yoshiaki Yatsu
Le dernier Olympien est un Japonais du nom de Yoshiaki Yatsu, qui faisait partie de l’équipe de lutte de son pays. Il est devenu professionnel en 1980 avec New Japan, puis en 1984, il faisait le saut pour All Japan. Il a remporté plusieurs titres en équipe, entre autres avec Jumbo Tsuruta, et était considéré à un moment de sa carrière comme l’une des cinq plus grosses vedettes au Japon. Il a aussi lutté pour la WWF et pour World Class.
La filière québécoise
Peu de Québécois ont participé aux Jeux olympiques avant de devenir lutteurs. On n’en compte que trois. Un quatrième, le Montréalais Sammy Berg, de son vrai nom Samuel Burke, a toujours affirmé faire partie de l’équipe de natation canadienne aux Jeux de 1948 à Londres. Toutefois, aucun document officiel ne mentionne sa présence. Il est fort possible qu’il ait fait partie de l’équipe de réserve et que les noms des réservistes n’aient pas été conservés avec les années.
Dans la même lignée, Édouard Carpentier a toujours dit qu’il avait lui aussi participé aux Jeux de Londres, comme réserviste dans l’équipe de gymnastique de la France. Cependant, tout comme Berg, on ne trouve son vrai nom, Édouard Wieczorkiewicz, nulle part.
Du nombre, Maurice «Mad Dog» Vachon est certes le plus connu. Mais il n’est pas le premier Québécois ni le premier lutteur olympien francophone à avoir eu un impact au Québec.
Harry Madison
Le premier Québécois à avoir participé aux Jeux olympiques avant de devenir lutteur professionnel est un dénommé Harry Madison.
L’une des vedettes de l’époque de la p’tite lutte, comme on l’appelait à cause du poids de ses lutteurs comparativement à ceux du Forum, il avait participé aux Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles, terminant quatrième en lutte de style libre dans la catégorie des 87 kilos. Il avait d’ailleurs battu Yvon Robert aux essais canadiens en 1932 pour ainsi sécuriser sa place au sein de l’équipe olympique.
Il a perdu son premier match face à l’éventuel gagnant de la médaille de bronze, l’Australien E.R Scarf en 2 minutes 26 secondes, puis son second match face à l’éventuel médaillé d’or, Pete Mahringer des États-Unis, en 14 minutes 44. Reconnu pour lutter pieds nus, le natif de Verdun fut par la suite entraîné au réputé camp Maupas avant de commencer sa carrière professionnelle, qui se produira sur trois décennies.
Ses premiers combats répertoriés datent de 1933 à Terre-Neuve, mais c’est surtout à Montréal qu’il s’était fait connaître, luttant entre autres pour les promoteurs Lucien Grégoire et Gerry Legault. Un vrai dur à cuire, il avait remporté le titre des mi-lourds de Montréal à plusieurs reprises.
Henri Deglane
Tenu au Vélodrome d’hiver de Paris du 6 au 10 juillet 1924, Henri Deglane a remporté la médaille d’or olympique en lutte gréco-romaine. Il devenait ainsi le premier Français à remporter l’or en lutte et est immédiatement devenu un héros national.
Devenu lutteur professionnel, il traversera l’Atlantique pour faire ses débuts à New York en 1927, puis à Montréal en 1928. Depuis le décès du promoteur George Kennedy en 1921, la lutte au Québec battait de l’aile. L’arrivée de Deglane a revigoré cette industrie locale.
Non seulement Deglane était un excellent lutteur, mais il pouvait parler la langue de la majorité des amateurs. En l’espace de six mois, les foules, qui avoisinaient les 2000 personnes, se situaient maintenant entre 5000 et 10 000 spectateurs.
Il a aussi remporté le titre mondial d’AWA du promoteur de Boston Paul Bowser, qui s’occupait aussi de présenter des combats à Montréal, devenant ainsi le premier lutteur de l’histoire à remporter l’or olympique et un titre mondial à la lutte professionnelle. Son nom sera aussi associé à tout jamais avec le tout premier Montreal Screw Job en 1931, une ruse du promoteur Bowser afin de récupérer le titre mondial.
C’est en raison de la popularité de Deglane que le Forum de Montréal a commencé à présenter de la lutte. Les années 1930 ont également vu la création de nombreuses petites promotions en marge du Forum, avec des poids légers et des lutteurs locaux qui, pour la grande majorité, ne pouvaient pas lutter au Forum. Et la beauté de ceci est que Deglane était l’idole d’Yvon Robert, l’homme qui a amené la lutte au Québec à des niveaux jamais atteints.
Maurice «Mad Dog» Vachon
Avant de devenir champion de l’AWA au Minnesota pour Verne Gagne, avant de devenir ce héros local qui a vaincu le vilain Killer Kowalski en finale du plus gros événement de lutte de l’histoire de la province pour le compte de Lutte Grand Prix au stade du parc Jarry et avant d’être intronisé au Temple de la renommée de la WWE, Maurice Vachon a participé aux Jeux olympiques de 1948 à Londres. Pas sur l’équipe de réserve, pour vrai lui!
Maurice n’a que 18 ans lorsque vient le temps de quitter pour Londres et est le plus jeune de l’équipe de lutte canadienne, alors que tous les autres participants, mis à part un, sont âgés de 30 ans et plus. La seule exception est Fernand Payette, avec qui Maurice est déjà ami.
Les deux s’entraînent ensemble et maintenant les deux vont vivre l’expérience olympique. Payette, de sept ans son aîné, lutte dans la catégorie des mi-lourds, tandis que Maurice compétitionnait dans les poids moyens, c’est-à-dire les 174 livres. À l’instar de Maurice, Payette deviendra lui aussi lutteur professionnel. Toutefois sa carrière fut de courte durée.
Après avoir défilé avec les autres athlètes lors des cérémonies d’ouverture au Stade Wembley, Maurice doit maintenant se préparer, car d’entrée de jeu, il affronte Keshav P. Roy. Bien qu’il s’agisse d’une toute première compétition internationale pour les deux, Roy, mesurant 6 pieds et âgé de 22 ans, arrive à Londres avec une solide réputation.
Ce n’est pas cependant pas assez pour impressionner le Québécois, qui avoue tout de même être nerveux, mais une bonne nervosité. Qui ne le serait pas? Bien que le nombre de secondes ait été avantageusement exagéré avec les années, Maurice ne prend tout de même que 54 secondes pour battre l’Indien. Sa victoire fut l’une des plus sensationnelles de la soirée et les vétérans du matelas n’avaient que de bons mots à son égard.
Son prochain adversaire est le Turc Adil Candemir, âgé de 30 ans et beaucoup plus expérimenté que Maurice. Après une longue bataille, aucun des deux lutteurs n’avait réussi à mettre les épaules de son adversaire au tapis et donc, le verdict réside dans ce que les juges décideront. En effet, un combat qui va à la limite doit être décidé par trois juges, un peu comme un combat de boxe ou d’arts martiaux mixtes aujourd’hui.
Les chances de Maurice sont cependant très bonnes alors que selon l’avis de plusieurs, il avait dominé son adversaire de façon assez décisive pour remporter le combat par décision. La décision est finalement prise et on annonce comme gagnant par décision partagée (2-1)... Adil Candemir! C’est la consternation du côté du clan Vachon. On pose même un protêt sur le combat, mais qui n’ira nulle part. Confrontés devant la cour d’appel olympique, les trois juges ne bronchent pas et la décision demeure.
Mais la défaite de Maurice n’élimine pas ses chances de médailles, car il ne s’agit pas d’un tournoi par élimination. Pour être éliminé, il faut accumuler cinq mauvais points. Par exemple, une victoire par chute n’ajoute aucun point, mais une défaite par décision partagée ajoute deux points. Donc pour son prochain combat, seule une défaite par décision unanime éliminerait automatiquement Maurice de la compétition, mais une victoire, par chute ou par décision, lui assurerait de continuer et de s’approcher d’une médaille.
Son prochain adversaire est un Finlandais du nom de Paavo Sepponen. Âgé de 24 ans, Sepponen a remporté ses deux premiers combats. Mais l’inexpérience de Maurice voit enfin le jour. Fatigué physiquement et mentalement après la sévère douche froide de la veille, le jeune Maurice n’arrive pas à se relever de sa défaite et se fait dominer par son adversaire, si bien que les juges donnent une victoire unanime au Finlandais et, cette fois-ci, pas de controverse, la victoire est méritée.
Seul point positif, Maurice termine les Jeux sans s’être fait coller les épaules au tapis, un exploit en soi pour un lutteur de 18 ans à sa première compétition internationale. Maurice termine donc huitième. Deux ans plus tard, il remportera la médaille d’or aux Jeux de l’Empire, l’ancêtre des Jeux du Commonwealth. Mais la lutte amateure n’est pas payante et après avoir été portier dans des bars de Montréal, c’est à la lutte professionnelle que Maurice trouvera sa vraie vocation.
Les légendes
Il y a ces légendes, ces incontournables de la lutte, en provenance de différents pays et ayant lutté à différents moments. Je vous en propose quatre, mais la liste aurait pu être bien plus longue. Des gars comme Ken Patera, Karl Gotch, Dick Hutton et Earl McCready ont tous connu une carrière incroyable, digne de mention. Par souci de concision, j’ai dû les laisser de côté.
Ceux que je ne pouvais laisser de côté, ce sont ceux qui ont marqué notre imaginaire. Ceux qui remportent une médaille avec une blessure au cou, ceux qui ont fait des entrevues qu’on se souvient encore 10 ans plus tard ou ceux qui ont un trophée à leur nom.
Kurt Angle
C’est aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 que Kurt Angle est devenu une vedette. Malgré une fracture à deux de ses vertèbres cervicales, d’une hernie à deux disques et de quatre muscles du cou étirés, ou comme il aimera le dire, avec un «broken freakin neck», Angle a remporté l’or en lutte de style libre dans la catégorie des poids lourds. Deux ans plus tard, il signe un contrat avec la WWF et après avoir été entraîné dans le système de développement de l’époque, il fait ses débuts officiels en 1999.
Angle deviendra une vedette très rapidement, en raison de ses qualités athlétiques, mais aussi à cause de son fort charisme et de ses habiletés au micro. Maintenant considéré comme l’un des plus grands de tous les temps, assurément le plus grand à avoir participé aux Jeux olympiques, Angle sera champion du monde à plusieurs reprises, fera les frais de la finale de WrestleMania et aura des matchs mémorables, entre autres face à Shawn Michaels et Brock Lesnar.
Sa rivalité avec Steve Austin, celle avec Triple H, le fameux camion de lait, sans oublier son célèbre «It’s true, it’s true, it’s damn true!» font partie de la légende. Il a été intronisé au Temple de la renommée de la lutte du Wrestling Observer et de celui de la WWE.
Mark Henry
Avant de signer un contrat de 10 ans avec la WWF, Mark Henry avait lui aussi participé aux Jeux olympiques d’Atlanta, comme haltérophile. Une des étoiles de la délégation américaine, il avait été interviewé par Jay Leno, Conan O’Brien et même Oprah Winfrey avant de se rendre aux Jeux. Toutefois, une blessure l’avait forcé à abandonner, finissant au 14e rang.
C’est alors que sa carrière de lutteur débuta.
Limité dans l’arène, il aura tout de même une longue carrière et gagnera le respect de ses pairs. Son personnage de «Sexual Chocolate», sa fausse retraite en 2011 qui mènera à la conquête du titre de la WWE et sa présence dans la Nation of Domination sont tous des moments pour lesquels on se souviendra de lui longtemps. Il est maintenant à l’emploi d’AEW, principalement comme commentateur, mais aussi comme coach en arrière-scène.
Danny Hodge
L’un des plus grands champions mi-lourds de l’histoire de la lutte, Danny Hodge avait connu une carrière amateure encore plus importante. Il est demeuré invaincu à l’université, remportant le championnat de la NCAA à trois reprises, en plus d’avoir participé à deux Jeux olympiques. En 1952, dans les poids moyens, il avait terminé au cinquième rang, puis, quatre ans plus tard à Melbourne, il avait remporté une médaille d’argent. Le trophée Dan Hodge est l’équivalent pour la lutte du trophée Heisman au football universitaire.
C’est à la fin des années 1950 qu’il fera le saut chez les professionnels. Remportant le titre des mi-lourds de la NWA à sept reprises, il prit finalement sa retraite en 1976. Doté d’une force assez impressionnante, celui qui fut le tout premier lutteur à faire la page frontispice du Sports Illustraded, s’amusait à écraser une pomme avec une seule main, et ce, même s’il était âgé de 80 ans!
Jumbo Tsuruta
De son vrai nom Tomomi Tsuruta, le Japonais d’origine a participé aux Jeux olympiques de Munich en 1972 en lutte gréco-romaine. Malheureusement, il n’avait obtenu aucune victoire. Toutefois, il avait attiré l’attention du promoteur et lutteur Giant Baba. C’est donc sous le nom de Jumbo Tsuruta qu’il fit ses débuts dans la lutte professionnelle en 1973.
Au cours de sa carrière de 26 ans, il fut l’un des meilleurs lutteurs à avoir foulé une arène. Multiple fois champion au Japon pour All-Japan, il a eu des matchs mémorables face à Harley Race, Riki Choshu, un autre ancien Olympien, Genrichiro Tenryu et Mitsuharu Misawa. Plus près de chez nous, c’est comme champion de l’AWA que nous l’avons connu, alors qu’il avait défendu son titre à Montréal face à Nick Bockwinkel. En mai 1984, le Québécois Rick Martel l’avait défait pour remporter le championnat. En 1996, il était intronisé au Temple de la renommée du Wrestling Observer.
Les vedettes actuelles
Peut-être influencé par toute cette histoire entre les Jeux olympiques et la lutte professionnelle, le lien, même s’il est moins fort qu’auparavant, demeure encore présent aujourd’hui. Certains anciens Olympiens et Olympiennes sont parvenus à se rendre jusqu’à la WWE, tandis que d’autres connaissent du succès dans d’autres promotions d’importance. Mais une seule est devenue une vedette interplanétaire!
Ronda Rousey
La seule femme de toute cette liste, Ronda Rousey avait suivi les pas de sa mère, une ancienne championne mondiale de judo. Après avoir perdu son premier combat aux Jeux de 2004, elle a remporté le bronze aux Jeux de Beijing en 2008. Elle devenait ainsi la première Américaine à remporter une médaille olympique en judo.
Deux ans plus tard, elle devenait combattante d’arts martiaux mixtes. Après des débuts modestes, elle atteindra le statut de vedette en 2012 en devenant la première femme à signer avec l’UFC. Invaincue, elle sera sacrée championne du monde, tout en étant l’une des plus grandes vedettes du box-office à la télé à la carte. Ses victoires rapides à l’aide d’une clé de bras deviendront sa marque de commerce et la raison de son succès.
C’est d’ailleurs la popularité de Rousey qui influencera la mentalité de la WWE de permettre à ses meilleures lutteuses de briller au meilleur de leurs habiletés. Sans Rousey, la fameuse révolution féminine de la WWE n’aurait jamais eu lieu.
Il ne sera donc pas surprenant de la retrouver avec la WWE en 2018, après deux défaites consécutives à l’UFC. Fan de lutte depuis longtemps, elle fera sa première apparition au Royal Rumble, avant de débuter officiellement à WrestleMania, en équipe avec un autre ancien olympien, Kurt Angle, face à Stephanie McMahon et Triple H.
Elle a par la suite remporté le titre féminin de Raw, puis fera les frais de la toute première finale féminine de l’histoire de WrestleMania, face à Becky Lynch et Charlotte Flair. Après une pause de quelques années, elle est revenue la semaine dernière, remportant le Royal Rumble.
Chad Gable
Natif du Minnesota, une terre fertile pour les lutteurs amateurs et professionnels, Chad Gable, de son vrai nom Charles Betts, avait participé aux Jeux olympiques de 2012 à Londres. Dans la catégorie des 84 kilos, en lutte de style gréco-romain, il n’avait cependant pas remporté de médailles.
L’année suivante, il signait avec la WWE. Recrue de l’année dans le monde de la lutte en 2015 et l’un des lutteurs les plus sous-estimés, il a remporté plusieurs titres par équipe, autant à NXT, Raw et SmackDown. Présentement en équipe avec un autre ancien lutteur amateur, Otis, il développe de plus en plus sa personnalité. Doté d’un bon charisme, les experts voient en lui de plus en plus de ressemblances avec Kurt Angle. Il est cependant très mal utilisé à la WWE. Un changement d’air et quelques voyages au Japon pourraient faire de lui l’un des meilleurs.
Anthony Ogogo
Si dans l’histoire plusieurs boxeurs ont arbitré des combats de lutte ou fait des apparitions ponctuelles, comme Mike Tyson, Floyd Mayweather ou Tyson Fury, peu ont fait le saut à plein temps comme lutteur professionnel.
C’est pourtant le cas d’Anthony Ogogo. Ce dernier a remporté une médaille de bronze pour l’Angleterre aux Jeux olympiques de Londres en 2012 dans la catégorie des poids moyens. Avec une fiche de 11-1 chez les professionnels, Ogogo est devenu malvoyant de l’œil gauche. Malgré plusieurs opérations, sa carrière de boxeur était terminée.
C’est alors qu’en 2019, il débuta sa carrière comme lutteur et attira l’attention de Cody Rhodes, au moment où ce dernier faisait partie des dirigeants d’une toute nouvelle compagnie de lutte, All Elite Wrestling. Cependant, après dix combats, il a dû subir une dixième opération à l’œil. On nous annonçait récemment qu’il était de retour à l’entraînement et qu’il comptait toujours poursuivre sa carrière.
Jeff Cobb
Guam est une île située dans les Philippines. Il s’agit d’un territoire de 165 000 habitants, non incorporé des États-Unis et disposant d’un gouverneur élu et d’un parlement. Guam est donc représentée aux Jeux olympiques, et en 2004, Jeff Cobb en était le porte-drapeau. Ce fut malheureusement son seul moment de réjouissance alors qu’il terminera 21e sur 22 en style libre chez les mi-lourds.
C’est en 2009 qu’il fait ses débuts comme lutteur à Hawaii. Après avoir reçu un essai avec la WWE, il est rapidement engagé par Lucha Underground en 2015, où il jouera le rôle du monstre Matanza Cueto. Mais l’expérience vire au vinaigre et Cobb doit poursuivre la compagnie afin de pouvoir être libéré de son contrat.
C’est alors qu’il fait ses débuts à la PWG, où il deviendra champion du monde et champion en équipe avec Matt Riddle, puis suivront Progress en Angleterre, New Japan, Ring of Honor et AEW. Il est l’un des excellents lutteurs du circuit indépendant et lutte plus régulièrement au Japon.
Le futur
Bien que plusieurs Olympiens dans les dernières années ont mentionné être intéressés à devenir lutteurs, un seul a selon moi le potentiel requis pour devenir une vedette. Si Charles Betts a pris le nom «Gable» en l’honneur de Dan Gable, l’ancien médaillé d’or olympique et l’un des plus grands lutteurs amateurs de l’histoire, le dernier Olympien de ma liste a reçu Gable comme prénom à cause de la même personne, un nom visiblement prédestiné au succès.
Gable Steveson
Un des meilleurs lutteurs amateurs des dernières années, Gable Steveson a remporté le trophée Dan Hodge, le championnat de la NCAA, et en 2021, à Tokyo, la médaille d’or chez les lourds en lutte libre.
Âgé de seulement 21 ans et amateur de lutte depuis qu’il est tout petit, il a signé un contrat avec la WWE tout juste avant de participer aux Jeux olympiques l’été dernier.
Malgré cette entente, il pourra continuer sa carrière amateure. En effet, à la suite d’une décision des tribunaux américains, il est maintenant possible pour un athlète amateur de recevoir une compensation financière pour l’utilisation de son nom, image et propriété intellectuelle.
En remportant sa médaille d’or, il devenait ainsi le deuxième médaillé or olympique dans l’histoire de la WWE. Il a fait une apparition à SummerSlam en août dernier et dans un coup de publicité, a été repêché à Raw en octobre 2021. Avec ses six pieds un pouce et ses 285 livres, en plus d’un solide charisme, le futur est rose pour le natif de l’Indiana. La WWE pourrait avoir frappé un coup de circuit!