Hommage à l’ado tué par balle à Montréal: des jeunes craignent pour leur sécurité
Olivier Faucher, Agence QMI
- Des jeunes du quartier Saint-Michel à Montréal ont rendu hommage à l’adolescent tué en pleine rue dimanche.
- Thomas Trudel, âgé de 16 ans, a été victime d’un meurtre gratuit dans l’arrondissement de Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension.
- Des jeunes craignent maintenant pour leur sécurité.
Les discours des autorités n’ont pas rassuré des jeunes du quartier Saint-Michel à Montréal venus rendre hommage, mardi, à l’adolescent mort par balle dimanche, et ils craignent pour leur sécurité.
«De base, Saint-Michel, ce n’est pas un quartier sûr, on va se le dire. De savoir que quelqu’un qu’on connaît s’est fait tuer pour aucune raison, c’est inquiétant et stressant», pense Jennifer Conserve, qui était une camarade de classe de Thomas Trudel. L’adolescent de 16 ans a été victime d’un meurtre gratuit par arme à feu dimanche soir dernier sur la rue Villeray dans l’arrondissement Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension.
Elle et une centaine de personnes, dont de nombreux jeunes, sont venues déposer fleurs et chandelles mardi soir lors d’une cérémonie forte en émotion dédiée au jeune homme sur les lieux du drame.
Plusieurs de ceux à qui Le Journal a parlé cherchaient encore à expliquer le troisième meurtre d’un adolescent cette année à Montréal et ont dit craindre pour leur propre sécurité.
«Ça fait peur»
«Avec le meurtre de Thomas, je n’ai même pas le goût de sortir, mentionne Billy Ho, un élève de la cinquième secondaire de la même école que Thomas. Avant, je faisais de l’exercice, mais avec le meurtre dans le quartier, ça fait peur.»
«Ça me stresse un peu juste de marcher [dehors], soutient Hugo Paré, qui a connu la victime à l’école primaire. Dans ton quartier, t’es censé être en sécurité. J’aurais peur qu’une personne veuille me faire du mal ou veuille me tuer.»
Quelques heures plus tôt, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et le directeur du Service de police de la Ville de Montréal, Sylvain Caron, sont également venus se recueillir sur les lieux du crime et y déposer des fleurs.
«Je n’ai pas de mots pour décrire ce qui se passe actuellement. C’est un événement de trop, encore une fois», a exprimé M. Caron, lors d’un point de presse conjoint avec la mairesse, durant lequel il a assuré que tous les efforts étaient déployés pour trouver le meurtrier.
«Frustrée» par Ottawa
De son côté, Mme Plante n’a pas caché son impatience envers la gestion du dossier des armes à feu par le fédéral.
«Si chaque fois qu’on en retire une [arme], il y en a 10 qui rentrent [au pays], à un moment donné... c’est surtout frustrant.»
«[Des armes], il en restera toujours en circulation. Alors il faut travailler à la source avec les jeunes, a soutenu M. Caron. Pourquoi, alors, on est rendu qu’aujourd’hui, en 2021, les jeunes se procurent des armes à 16 ans, à 15 ans ou à 18 ans?»