Des humoristes s’ouvrent sur leurs problèmes de santé mentale dans ce nouveau documentaire
DIMANCHE 20 H, NOOVO
Christine Fortier
Dans le documentaire Le clown est triste des humoristes s’ouvrent sur leurs problèmes de santé mentale. Dans leurs témoignages touchants et lucides, ils donnent tout son sens à l’expression «l’humour est le meilleur des remèdes».
• À lire aussi: Tirant sa révérence en décembre, Lise Dion trouve difficile de dire adieu
• À lire aussi: Votre horaire télé et cinéma sur les plateformes ce mois-ci
Au début du documentaire, Christelle Paré, chercheuse pour le groupe de recherche sur l’industrie de l’humour, mentionne que l’expression «le clown est triste» est probablement plus vieille que le stand-up lui-même. Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que les humoristes ne sont pas à l’abri des enjeux de santé mentale et que plusieurs d’entre eux ont choisi l’humour pour combattre leurs démons.
Dans Le clown est triste, Jean-François Mercier, Simon Gouache, Cathy Gauthier, Mario Jean, Maude Landry, Coco Belliveau et Erich Preach lèvent le voile sur leurs vulnérabilités. Louise Richer et des étudiants de l’École nationale de l’humour, de même que Shany Bergeron-Roy, une travailleuse sociale qui intervient à l’école, partagent aussi leurs points de vue et ressentis sur le sujet.
Dans une de ces interventions, Christelle Paré fait état de l’évolution des contenus en humour et de la plus grande ouverture de la société par rapport à la santé mentale. Elle souligne qu’on les comprend mieux et qu’on n’a jamais autant tout dit. Cette évolution, Louise Richer l’observe également. Elle explique que depuis les débuts de l’école qu’elle a fondée, les enjeux de santé mentale sont partie prenante de l’approche pédagogique.
Rire pour aller mieux
Au début et à la fin du documentaire, on entend des extraits du monologue Le bonheur, d’Yvon Deschamps. Durant leurs interventions, Jean-François Mercier, Coco Belliveau et Cathy Gauthier y font écho en avouant, entre autres, qu’ils n’ont pas le bonheur facile. Selon le premier, être malheureux force à voir les choses en profondeur et non pas juste en surface. «Ce qui est vraiment cool, c’est que quand il m’arrive quelque chose de négatif, je peux le transformer en quelque chose de positif. Je peux m’en servir pour faire un numéro», souligne-t-il. Ses collègues partagent ce sentiment. Maude Landry croit même qu’on peut rire de n’importe quel sujet si on trouve le bon angle: «L’important, c’est que les gens rient, pas qu’ils sachent que ça vient d’une place sombre.»
À tour de rôle, Coco, Cathy, Simon, Jean-François, Mario, Erich et Maude décrivent sans fausse pudeur les impacts de l’anxiété, du trouble de la personnalité limite, de la dépression ou du manque d’estime de soi sur leur vie et leur processus créatif. Qu’on se rassure toutefois, lorsqu’ils abordent des sujets sensibles en spectacle, c’est parce qu’ils vont mieux, indique notamment Coco Belliveau. De son côté, Cathy Gauthier affirme que parler de dépression dans un de ses spectacles lui a permis de se rendre compte que tous les humains se ressemblent.
L’humour réparateur
Dans la dernière partie du documentaire, il est question du rôle thérapeutique de l’humour, de l’impact de la popularité sur la santé mentale des artistes et de l’importance d’aller chercher de l’aide quand on ne va pas bien. S’ils sont encore aujourd’hui submergés par les émotions lorsqu’ils relatent les moments difficiles qu’ils ont traversés, les humoristes interrogés constatent tous que parler de leurs problèmes n’a eu que des retombées positives.
Le clown est triste est également présenté sur Crave et noovo.ca.