Confinement ultra-strict à Shanghai: des habitants craignent de mourir de faim

Pénurie de nourriture, manifestations et confinement strict: la ville de Shanghai est frappée par la plus importante vague de contaminations à laquelle elle ait fait face depuis le début de la pandémie et la grogne se fait de plus en plus ressentir dans la population. Tour d’horizon.

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Il faut d'abord savoir que Shanghai applique une stratégie «zéro COVID». Depuis 2020, la capitale économique chinoise imposait des confinements dès que de nouveaux cas de COVID-19 apparaissaient. À ces confinements s'ajoutaient un filtrage rigoureux aux frontières et des quarantaines à l'arrivée. 

Mais voilà que, depuis mars, Shanghai est l’épicentre de la pandémie au pays. Plus de 20 000 cas ont été rapportés en moyenne dans les derniers jours. Pour renverser la vapeur (et stopper la progression du variant Omicron), Pékin a décidé d'imposer un confinement strict aux quelque 25 millions d'habitants.

Personne n’a donc le droit de sortir de chez lui, sauf pour se faire dépister quotidiennement. Les habitants ne peuvent même pas quitter leur domicile pour acheter de la nourriture. 

Pour assurer le respect du confinement et répondre aux besoins de la population confinée, plus de 38 000 professionnels de la santé et 2000 militaires auraient été dépêchés dans la ville, selon les médias locaux.

Révolte au sein de la population      

Mais le confinement ne fait pas que des heureux. Des manifestations ont même eu lieu au cours des derniers jours à Shanghai, signe que la révolte s’est installée au sein de cette population qui n'a pas l'habitude de descendre dans les rues.  

Certaines vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des gens qui implorent des travailleurs communautaires pour de la nourriture. Certains affirment être en train de mourir de faim, alors que d'autres se battent pour des légumes. 

Face à la grogne, certaines mesures ont été allégées dans certains quartiers de Shanghai. 

Que se passe-t-il si une personne est déclarée positive?  

Une personne qui est déclarée positive à la COVID-19 est vite déplacée par les autorités vers des centres d'isolement. En tout, 60 000 lits de fortune seraient prêts à accueillir des patients et 70 000 autres places devraient bientôt s'ajouter. 

Cette mise en quarantaine obligatoire est aussi de mise pour les enfants et les bébés. Une femme a déclaré à CNN avoir été séparée de sa fille de 2 ans, positive à la COVID-19 et placée dans un de ces centres. 

Les animaux comptent également parmi les victimes collatérales de ce confinement. Des images diffusées sur les réseaux sociaux, reprises par CNN, montrent un chien tentant de rattraper son maître, transporté par bus vers un centre d’isolement. Un agent de prévention dans une tenue de protection poursuit alors l'animal dans la rue en le frappant mortellement avec une pelle.

L’économie mise à mal  

Alors que le ministère chinois de la Santé martèle que la méthode «zéro COVID» est la seule politique permettant d’éviter une submersion des hôpitaux, l’économie locale en prend pour son rhume.

Puisque personne ne peut sortir de son domicile, les petites entreprises et les commerces sont durement touchés par le confinement. 

L’économie mondiale est aussi perturbée. Le port de Shanghai étant sur pause, les chaînes d’approvisionnement mondiales sont menacées. 

− Avec les informations de l’AFP et de CNN