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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Des groupes d’élèves plus nombreux en cas de pénurie de profs

Les syndicats d’enseignants déplorent l’instabilité que peut engendrer une telle mesure

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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2022-01-18T12:24:17Z
2022-01-18T21:10:04Z
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Québec prend les grands moyens pour juguler la pénurie appréhendée d’enseignants en raison du variant Omicron : les règles encadrant la formation des groupes d’élèves sont suspendues, si bien qu’un enseignant pourra prendre en charge des classes beaucoup plus nombreuses en l’absence de suppléant.

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Il s’agit de l’une des dispositions contenues dans l’arrêté ministériel qui est entré en vigueur le 15 janvier, qui permet aussi de modifier considérablement la tâche des enseignants. 

Au cabinet du ministre de l’Éducation, on confirme que cet arrêté permettra de «réunir deux groupes» d’élèves au besoin, afin «d’éviter les bris de services» en cas de pénurie d’enseignants. 

Son attaché de presse, Florent Tanlet, explique qu’une telle mesure a été prise dans l’intérêt des élèves, puisqu’elle permettra de garder les jeunes sur les bancs d’école plutôt que de les renvoyer à la maison par manque de personnel.  

Ces dispositions sont toutefois dénoncées haut et fort par les syndicats d’enseignants, qui s’inquiètent de leurs impacts sur la stabilité et la sécurité dans les écoles. 

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Des élèves pourraient être parachutés d’un groupe à l’autre, ce qui pourraient être considérablement déstabilisants pour eux puisque les profs n’enseignent pas tous les mêmes notions en même temps, explique-t-on. 

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) se questionne par ailleurs sur les risques de jumeler ainsi des groupes d’élèves, surtout au primaire où les groupes sont plus stables, alors que le variant Omicron est hautement contagieux. 

«Alors que nous souhaitions ce retour en classe et avions besoin de mesures rassurantes, cet arrêté insensé et incohérent vient déstabiliser le milieu, faisant fi des recommandations que nous avions faites la semaine dernière pour un retour sécuritaire. Est-ce que les écoles et les centres sont encore des lieux stables propices à l'apprentissage, comme les enseignants le veulent, ou est-ce qu'ils sont devenus des locaux supervisés permettant de l'occupationnel? Si on voulait plus de stabilité pour la santé mentale et psychologique des élèves, comme le premier ministre l'exprimait, il faudra repasser », a fait savoir sa présidente, Josée Scalabrini, par communiqué lundi en soirée. 

Du côté des directions d'école, on considère que cette avenue représente une «alternative intéressante» au manque de personnel. «Mais il faudra l'utiliser de façon intelligente. Il ne faudra pas commencer à former des groupes beaucoup trop nombreux», précise Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement.

À distance en dernier recours

En dernier recours seulement, des élèves pourraient être renvoyés à la maison pour suivre l’enseignement à distance, selon les directives gouvernementales en vigueur pour le retour en classe. 

«Lorsque l’organisme a réalisé toutes les mesures de son plan de contingence et ne peut plus assurer la présence d’un intervenant scolaire dans une classe, il pourra la basculer en enseignement à distance», peut-on lire dans un document transmis au réseau scolaire.  

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