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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Des entreprises d'ici se transforment pour résister aux tarifs

Le détaillant JC Perreault a gonflé ses stocks pour éviter des hausses de prix immédiates à ses clients

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Marie-Laurence Delainey

2025-03-05T22:00:00Z
2025-03-06T00:20:50Z
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Face aux tarifs imposés par Donald Trump, des entreprises répondent en investissant davantage au Québec et en diversifiant leur réseau de fournisseurs et de clients à l’international.

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Le détaillant de meubles et d’électroménagers JC Perreault a choisi d'entreposer le plus de produits possible avant l’entrée en vigueur des tarifs pour éviter que les prix de ses stocks ne soient touchés.

Photo Martin Perreault
Photo Martin Perreault

«On ne peut pas refiler la facture aux consommateurs. [Mes entrepôts] habituellement, sont remplis à environ 50-60%. Là, je suis à près de 95 %», explique Martin Perreault, vice-président chez JC Perreault.

L’entreprise familiale de 500 employés ne veut pas couper les ponts avec ses fournisseurs américains, mais comprend le souhait des clients d’avoir accès à des produits d’ailleurs. «Dans notre industrie, il y a tellement de choix. On a à peu près toutes les marques. Les clients vont bifurquer vers d’autres modèles, on va être capables de suffire à la demande», dit-il, en ajoutant que la clientèle sera en mesure de connaître la provenance des meubles et autres produits.

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Photo Martin Perreault
Photo Martin Perreault
La modernisation à la rescousse

Pas moins de 80 % des exportations de Moderco, qui fabrique des systèmes de cloisons mobiles à Longueuil, vont aux États-Unis. «C’est notre marché de proximité, géographiquement. C’est difficile de se diversifier du jour au lendemain. Oui, on peut aller en Europe, mais on sera beaucoup moins compétitifs. On n’est pas en guerre contre les Américains, on est contre des choses mises en place par le président [...] La relation [avec nos distributeurs] est encore là. C'est devenu des amis», soutient le président, Stephan Julien.

Stephan Julien
Stephan Julien Photo Agence QMI Marie-Laurence Delainey

Le patron a plutôt choisi d’augmenter et de moderniser sa production. Plus de 4,5 millions $ ont été investis dans l’automatisation des procédés avant même l’arrivée de Donald Trump, mais ce ne sont pas les tarifs douaniers qui vont ralentir la cadence. «Ça nous permet d’être très productifs, d’être capables de gérer beaucoup de volume, donc de diminuer la charge fiscale, mais aussi de diminuer tous nos coûts de construction», explique M. Julien.

Trouver des partenaires dans l’Ouest canadien et en Europe, entre autres, demeure la clef pour Groupe Mundial, un regroupement d’entreprises manufacturières établi en Beauce. «Avant l’élection, on avait déjà comme objectif de diversifier les marchés. Je pars à Lyon en fin de semaine. [...] On touche la France, mais on va vraiment vers l’Allemagne, la Scandinavie, et on a regardé quel type de business on veut avoir», explique son président, Louis Veilleux.

Si seulement 10% des exportations de l’entreprise de sous-traitance industrielle sont destinées aux États-Unis, l’homme d’affaires voit tout de même une occasion de transformer ce contexte difficile en opportunité.

«Le plus grand danger qu’on observe présentement au Québec, dans mon secteur industriel, c’est que les gens tombent dans une zone de confort. Et on a la chance d’avoir un Donald Trump qui nous sort de notre zone de confort [...] On ne peut pas se permettre d’être défaitiste», soutient-il.

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