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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Des enseignants plaident pour deux bulletins par an: le temps d’évaluation nuirait «à l’apprentissage des élèves»

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Dominique Plante

2025-01-26T00:51:06Z
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Le temps consacré à l’évaluation nuirait à l’apprentissage des élèves du Québec, selon une forte majorité des membres de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) qui privilégierait la réduction de trois à deux bulletins scolaires par année.

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Les enseignants restent peu satisfaits de leurs conditions de travail après avoir signé la nouvelle convention collective. Pour tenter de trouver une solution, la FSE-CSQ a concocté un sondage portant sur la question des évaluations.

Une des conclusions est presque unanime: 89% des répondants préfèrent revenir à deux bulletins par année, comme à l’époque de la COVID-19, au lieu de trois.

De plus, environ deux enseignants sur trois ont affirmé que le temps consacré actuellement aux évaluations compromettrait l’apprentissage des élèves. Chez les professeurs du primaire, ce pourcentage augmente à 82%.

Comment l’évaluation peut-elle nuire?

Les examens en soi ne pénalisent pas les jeunes, mais ils peuvent freiner le processus de création du lien que les enseignants établissent avec leurs élèves, selon la vice-présidente du Syndicat de l’enseignement de la Jamésie et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEJAT).

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Photo d'archives JEAN-FRANCOIS DESGAGNES
Photo d'archives JEAN-FRANCOIS DESGAGNES

«C’est d’établir la routine de classe qui va nous permettre d’avoir de bons apprentissages tout au long de l’année scolaire», a expliqué Marie-Millie Dessureault, en entrevue à LCN, samedi.

Selon elle, les professeurs doivent se «précipiter» dans les examens dès la fin du mois d’octobre, ce qui serait trop tôt dans l’année scolaire.

«On perd vraiment en temps de qualité», a-t-elle ajouté. «Ça veut dire qu’on se met à évaluer déjà à la mi-septembre, alors qu’on devrait être encore à créer des liens et à établir la routine et revenir sur les apprentissages.»

Les enfants à besoins particuliers

En ce qui concerne les enfants à besoins particuliers ou éprouvant des difficultés académiques, la vice-présidente précise que d’autres méthodes sont utilisées pour communiquer aux parents les observations et les soucis.

«Le bulletin, ce n’est qu’un seul des outils qui permettent d’assurer un suivi du parcours de l’élève», a souligné Mme Dessureault.

Elle comprend tout de même les parents qui auraient certaines inquiétudes si le nombre de bulletins scolaires passait à deux par année.

«Il y a toujours une rencontre en début d’année scolaire», a-t-elle tenu à dire. «Ensuite, on a toujours une première communication qui est faite pour tous les élèves, où l’enseignant se prononce tant au niveau du comportement que du rendement académique.»

Au total, les professeurs soumettent 10 communications dans l’année scolaire, soit un document par mois, en plus de la rencontre avec les parents qui a lieu généralement en novembre, et les portails tels que Mosaïque, comme autre outil de contact avec les adultes.

Bien que la majorité des enseignants soient favorables à la réduction du nombre de bulletins, la décision revient en fin de compte au ministère de l’Éducation.

«On l’interpelle vraiment, puis on lui [dit], dans le fond, que ce que ça prend, c’est un dialogue avec tous les intervenants», a mentionné Marie-Millie Dessureault.

Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.

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