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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Deux employés d’un CHSLD témoignent de la détresse de leurs patients

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Raphaël Brouillette | TVA Nouvelles

2022-01-25T02:25:34Z
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Des employés du CHSLD de Trois-Rivières ont témoigné anonymement, lundi, de la détresse que ressentent leurs patients, qui ne peuvent plus voir leurs proches en raison des mesures de contrôle de la pandémie.

François et Chantale (noms fictifs) ont accepté, sous le couvert de l’anonymat, d’exposer la réalité dans les milieux de soins en mode cinquième vague. Ce qu’ils voient, ce sont des aînés en détresse psychologique de façon quotidienne.

«On voit du monde qui pleure, des gens qui disent qu’ils s’ennuient. Un résident m’a dit "tu ne gères pas un milieu de soin, tu gères une prison". Il y en a qui n’ont pas la capacité de comprendre et se demandent ce qu’ils ont fait de mal pour mériter ça. C’est un sentiment crève-cœur, c’est atroce», ont-ils raconté à TVA Nouvelles.

Chantale est émotive quand elle parle de la réalité actuelle dans son CHSLD. Il faut dire que les visiteurs ne sont pas admis pour l’instant. Seul un proche aidant peut visiter un résident. «Il y en a qui nous expriment le désir de vouloir mourir. J’ai vu des résidents pleurer. J’en ai aussi entendu qui me disaient "venez me débarrer la porte, je n’ai rien fait de mal". C’est triste ».

Le constat est si déchirant que François remet même en question sa profession. «Si j’avais à vivre ces situations-là encore bien des années à dire aux gens de rester dans leurs chambres, de voir du monde qui ont de la peine, du monde anxieux, c’est sûr que je ne resterais pas. Et pourtant, j’aime mon métier. Mais c’est trop difficile.»

Les solutions ne sont pas simples selon eux, mais ils souhaitent mettre en lumière l’enjeu de la solitude alors que l’attention est tournée vers le contrôle des éclosions dans les CHSLD.
Selon François, davantage de gens, peut-être des bénévoles, devraient être admis dans les établissements «Ils sont triplement vaccinés. Le danger n’est pas là, mais bien dans le fait que [les patients] ont besoin de socialiser, de parler et d’être écoutés.»

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