Des écoles cherchent déjà du personnel
Dominique Scali
Le «délestage» dû au manque de personnel commencera dès aujourd’hui dans certaines écoles. Plusieurs sont même déjà à la recherche de parents volontaires, une mesure censée être de dernier recours.
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«Il y a des gens qui reviennent, des gens qui partent [en isolement]. Ça va être une gestion quotidienne [...] pour au moins les deux prochaines semaines», estime Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement.
Grâce à une plateforme interne mise en ligne vendredi, les directions qui font partie de son association peuvent inscrire en temps réel le nombre d’employés qu’il leur manque.
Une centaine de directeurs y avaient inséré leurs données hier. Pour la plupart, il ne manquera que deux ou trois personnes. Mais dans certaines écoles, on s’attend à ce que le nombre d’absents monte à sept ou à huit employés, observe M. Prévost.
7 absents sur 12
En Montérégie, une école est déjà à la recherche de parents volontaires pour remplacer les sept éducatrices en service de garde qu’il manquera à l’heure du dîner, illustre M. Prévost.
Le Journal a contacté tous les centres de services scolaires (CSS) de la Montérégie. Au moment de publier, le centre concerné n’avait pu être identifié.
Au Saguenay, le Centre de services scolaire du Pays-des-Bleuets avait déjà envoyé vendredi un appel à tous, invitant notamment les parents d’élèves qui voudraient «donner un coup de main».
Les volontaires seront rémunérés et les antécédents judiciaires vérifiés, spécifie-t-on dans l’appel à tous.
Le recours aux parents volontaires est permis par le plan de contingence du ministère de l’Éducation, mais il s’agit d’une mesure de dernier recours, rappelle Florent Tanlet, du cabinet du ministre Jean-François Roberge.
Pour cette première vraie journée de rentrée, M. Prévost ne s’attend pas à des bris de service. Mais à du «délestage», oui. Par exemple, des élèves en difficulté pourraient ne pas avoir accès à leur suivi individuel.
«À partir du moment où on transfère des techniciennes en éducation spécialisée ou des orthopédagogues dans une classe pour donner l’enseignement, c’est sûr qu’on coupe du service quelque part», résume M. Prévost.
Encore dans le brouillard
«La priorité, c’est la sécurité des élèves», explique Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire.
La semaine dernière, les directions d’école de la métropole nageaient dans un brouillard quasi total sur l’absentéisme à venir. «Ça se dissipe peu à peu», mais l’incertitude est encore grande, avoue Mme Legault.
Beaucoup de profs sont toujours en attente d’un résultat à leur test de dépistage PCR réalisé en fin de semaine. De plus, on ignore combien d’élèves seront absents, des parents ayant affiché leur intention de garder leurs jeunes à la maison.
«Nous demandons également aux parents de diminuer le plus possible l’utilisation des services de garde scolaires, et ce, jusqu’à la semaine de relâche», invite d’ailleurs le Centre de services scolaire du Pays-des-Bleuets dans son appel aux parents.
– Avec Daphnée Dion-Viens