Des cyclistes dénoncent les failles du système
Agence QMI
Dans un article du «Globe & Mail» publié samedi, des cyclistes ont dénoncé des failles dans le système d’indemnisation pour les victimes d’accidents.
Béatrice Létourneau a découvert les lacunes du système à ses dépens. En juillet 2017, alors qu'elle était âgée 25 ans, un véhicule l'a effleurée alors qu'elle faisait du vélo à Rimouski, au Québec. Elle est tombée et a perdu connaissance.
Elle a complété une demande d’indemnisation auprès de la SAAQ, après avoir été hospitalisée pendant deux semaines. Sa plainte a toutefois été refusée.
«Il n'y a aucune preuve» que l'événement impliquait un véhicule, indique la réponse de la SAAQ à sa demande de révision de dossier, qui s'appuyait partiellement sur un rapport de police, dans lequel l'agent Michel Plourde de la Sûreté du Québec a écrit que la cycliste était «la seule impliquée» dans l'accident.
En raison de cette mauvaise qualification, Mme Létourneau a dû se battre contre la SAAQ pendant des années avant qu'un tribunal ne décide en novembre qu'elle avait droit à une indemnisation.
«Ce n'est pas le seul cas de ce genre», a déclaré la directrice de programme à Vélo Québec, Magali Bebronne.
Elle souhaite que Québec modifie la loi pour permettre l'indemnisation de toutes les victimes d'accidents de la route, même lorsqu'aucun véhicule à moteur n'est impliqué.
La SAAQ ne paie actuellement que lorsqu'elle est certaine qu'un véhicule à moteur a été impliqué, s'appuyant parfois sur des rapports de police démontrant «une certaine nonchalance ou un manque de sérieux» de la part du policier, a noté Mme Bebronne.
Lorsqu'un cycliste signale une infraction, «une enquête est ouverte» et des informations sont recueillies «pour cibler l'automobiliste fautif, surtout si ce dernier n'est pas resté sur les lieux», a écrit le sergent Claude Doiron, porte-parole de la SQ dans un courriel, selon le «Globe & Mail».