Des «condoléances à l’auto» pour un complexe funéraire montréalais
Maxime Deland | Agence QMI
En temps de pandémie, les commerces doivent s’adapter. C’est exactement ce qu’a fait un complexe funéraire montréalais, qui offre désormais un service de «condoléances au volant».
«On est les seuls au Québec à faire ça», dit la directrice générale du Complexe funéraire Aeterna, Lucie Marsolais.
En pleine pandémie de COVID-19, les salons funéraires doivent eux aussi respecter les mesures mises en place par le gouvernement pour freiner la propagation du virus.
Ainsi, lorsqu’une personne décède, la salle où le corps est exposé ne peut accueillir qu’un petit groupe de gens à la fois.
«Dans le monde funéraire, il faut qu’on s’adapte à ce qui se passe en ce moment dans le monde. Il faut être créatif, il faut être en mode innovation», explique Mme Marsolais.
C’est en regardant les nouvelles télévisées que l’idée lui est venue, il y a deux semaines. «Je voyais des images de gens aller parler à leurs parents, leurs grands-parents à travers les fenêtres, se rappelle-t-elle. Je me suis dit: pourquoi pas nous?»
Lucie Marsolais a ensuite présenté son idée aux membres de son équipe, qui y ont tout de suite vu une possibilité très intéressante à offrir aux gens endeuillés.
La configuration du complexe et son terrain de stationnement en U rendaient l’idée possible.
Jusqu’à maintenant, une famille s’est prévalue de l’offre de «condoléances à l’auto» plus tôt cette semaine.
«Ça a vraiment fonctionné, lance Mme Marsolais. Il y avait tellement de monde. J’ai arrêté de compter après la 425e voiture. C’était très triste, les gens pleuraient dans leur voiture.»
Les gens endeuillés faisaient la file et immobilisaient leur voiture devant la vitrine du complexe funéraire, alors que de l’autre côté, le cercueil du défunt s’y trouvait.
«Dans le fond, tout ce que ça prend, c’est le défunt, le cercueil, la photo, l’arrangement floral et un arrière-plan pour cacher la réception», indique la directrice générale du complexe situé près de l’intersection des autoroutes 15 et 40.
Toutefois, les gens qui ont perdu un proche atteint de la COVID-19 ne peuvent bénéficier de ce nouveau service offert.
«La triste réalité, c’est qu’une personne qui meurt de la COVID-19 ne peut pas être exposée nulle part. Elle ne peut pas être embaumée non plus», laisse tomber Lucie Marsolais.
Cette dernière assure que «tout est mis en place» pour que les règles sanitaires imposées par le gouvernement soient respectées à la lettre lors des «condoléances à l’auto».