Des centaines de Palestiniens massés à la frontière avec l'Égypte
Agence France Presse
Des centaines de Palestiniens sont massés lundi dans le sud de la bande de la Gaza dans l'espoir d'une ouverture du point de passage de Rafah qui leur permettrait d'échapper à la guerre entre le Hamas et Israël, ont constaté des journalistes de l'AFP.
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Les belligérants ont nié des informations qui faisaient état d'un cessez-le-feu et d'une ouverture du point de passage, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël et qui sépare Gaza de l'Égypte.
Devant les grilles, ils sont pourtant des centaines de Palestiniens à disposer de passeports étrangers, dont de nombreux enfants, à espérer pouvoir passer, pensant qu'ils pourraient être prioritaires.
«Nous sommes à la frontière depuis trois jours», explique à l'AFP Ahmad Al-Qassas, qui détient la citoyenneté allemande. «De plus en plus de personnes viennent ici pour être en sécurité mais on entend toujours des tirs d'artillerie autour de nous. Il n'y a vraiment aucun endroit sûr à Gaza.»
Le terminal de Rafah a été frappé à plusieurs reprises par l'armée israélienne depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante de commandos du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
Israël a exhorté les habitants du nord de Gaza - environ 1,1 million de personnes sur une population totale de 2,4 millions - à fuir vers le sud, affirmant frapper la ville de Gaza (nord) pour y détruire le centre des opérations du mouvement islamiste palestinien Hamas.
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Un million de personnes ont été déplacées en une semaine, d'après l'ONU.
«Les gens reçoivent à peine de l'eau et de la nourriture», a témoigné M. Qassas.
Israël, qui impose un blocus à Gaza depuis plus de 15 ans, et se prépare à une offensive terrestre, a suspendu la semaine dernière l'alimentation en eau, électricité et carburants. La distribution en eau a repris dimanche dans certains secteurs du sud du territoire mais les conditions de vie restent très précaires.
À Rafah, M. Qassas a dit espérer que «la communauté internationale, les ambassades et nos frères égyptiens nous laisseront entrer» en Égypte, pays qui joue traditionnellement le rôle de médiateur entre les belligérants.
«J'appelle tous les pays du monde, la Scandinavie, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Hollande, ces pays devraient s'exprimer pour les droits humains, ils devraient s'impliquer davantage», a estimé Etaf al Rai, citoyenne danoise, à Rafah.
«Je ne vois pas de droits humains ici, je veux traverser, je n'ai même pas de vêtements, je ne suis partie qu'avec un sac», a-t-elle dit à l'AFP.
«Nous sommes à la frontière depuis sept ou huit jours et nous demandons au président (égyptien Abdel Fattah) al-Sissi de trouver une solution pour les citoyens égyptiens. Au moins, ils devraient évacuer les ressortissants égyptiens. Cela fait huit jours que nous dormons à la frontière, ce n'est pas facile, sans aucune aide», déclaré Oussama Abou Samhadana, un Égyptien.
Environ 2 750 personnes, la plupart des civils dont des centaines d'enfants, sont mortes dans les raids de l'armée israélienne qui bombe sans cesse la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon les autorités locales. Plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël lors de l'attaque des commandos du Hamas, d'après des responsables israéliens.