«Ma fille est décédée»: cette mère déplore que les cours de conduite de camion ne soient toujours pas obligatoires au Québec

Francis Halin et Denis Therriault
Des milliers de «camionneurs au rabais», dont plusieurs sont originaires d’Asie du Sud-Est, sillonnent nos routes au volant de poids lourds. Souvent mal payés, peu formés et au volant de camions laissant parfois à désirer, ils posent un risque pour la sécurité routière, dénoncent des responsables de l’industrie.
VALLÉE-JONCTION, Québec | Une mère qui a perdu sa fille dans un violent accident de camion part en croisade afin que les cours de conduite de camion deviennent obligatoires au plus vite pour éviter d’autres drames comme le sien.
+++
-Alexandra Poulin
-26 ans
-Vallée-Jonction
-18 décembre 2024
+++
«Alexandra s’en retournait chez elle dîner avec son chum. C’est aussi bête que ça. Elle arrivait de Sainte-Marie. La lumière était verte», relate Nathalie Poulin, entourée des siens, dans sa cuisine.
«Quand c’est arrivé, ma sœur, David et moi on a eu un texto du cellulaire d’Alexandra, qui disait qu’il y avait eu un impact et que les services d’urgence avaient été appelés», se souvient-elle.




Quelques heures plus tard, elle a reçu la nouvelle qu’aucune mère ne souhaite entendre: sa fille avait succombé à ses blessures.
En bas de la côte, le camion s’est renversé sur la voiture en voulant tourner.
«Quand le chauffeur est débarqué du camion, il ne parlait pas français. C’est la seule chose que l’on sait à l’heure actuelle», avance Nathalie Poulin qui estime que pour avoir provoqué ce type d’accident, il faut vraisemblablement avoir eu une lacune dans la formation.
L’enquête n’est pas terminée.
Cours obligatoires
En plus de la douleur d’avoir perdu un enfant, elle sent naître une colère en elle. Colère de voir que le gouvernement attend trop, selon elle, avant d’agir.
«Le ministère des Transports devrait mettre ses culottes. La Commission des transports du Québec devrait mettre ses culottes. Il faudrait plus de contrôleurs routiers», soupire-t-elle.
Nathalie Poulin pointe aussi du doigt les compagnies qui veulent économiser quelques centaines de dollars sur un voyage en confiant leurs marchandises à des transporteurs broche à foin.

«Si une entreprise propose de faire un voyage pour 1000$, et qu’une autre peut le faire pour 400$, il y a un problème. C’est la même essence et les mêmes assurances, ça veut dire que l’on coupe dans l’entretien et le prix des chauffeurs», dénonce-t-elle.
Au cabinet de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, on répond que les cours de conduite deviendront obligatoires comme prévu au cours de l’année.