Des architectes étudient un climatiseur créé il y a 3300 ans


Andrea Lubeck
La ville de Yazd, située dans le désert au cœur de l’Iran, est une véritable mine d’or d’ingénierie où l’on retrouve une structure de réfrigération souterraine, un système d’irrigation souterrain et un réseau de coursiers vieux de plus de 2000 ans. Mais ce qui intéresse le plus les architectes et les ingénieurs sont les capteurs de vent, ou «bâdgirs» en persan.
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La ville désertique attire nombre de professionnels et universitaires parce qu’elle compte un grand nombre de capteurs de vent, devenus indispensables pour vivre dans le désert iranien. L’objectif des visiteurs de Yazd: s’inspirer du fonctionnement des bâdgirs pour concevoir une climatisation sans émissions, rapporte la BBC.
Solution économique et écologique
Véritable climatiseur ne nécessitant pas d’électricité pour fonctionner, le capteur de vent s’avère une solution économique et écologique, alors que la climatisation représente 10% de la consommation mondiale d’électricité.

Le vent entre d’abord à la verticale par les ouvertures de la tour, puis descend le long de la cheminée jusqu’à la partie plus fraîche du bâtiment. Il en ressort ensuite pour rafraîchir la zone visée.
Ce mouvement d’air permet également de déposer le sable et les débris dans le bas de la tour. Un bassin d’eau souterrain, parfois situé au pied du capteur de vent, procure un refroidissement supplémentaire. Enfin, l’air chaud, naturellement plus léger, remonte et quitte la cheminée par une autre tour ou ouverture.
Une technologie vieille de 3300 ans
Les premiers capteurs de vent seraient apparus dans l’Égypte ancienne ou en Iran, les plus vieux datant de 3300 ans, selon des chercheurs de l’Université d’État de Weber, dans l’Utah. La technologie aurait été perfectionnée dans l’Empire perse et combinée à des systèmes d’irrigation.

Ses nombreuses tours de capteurs de vent ont d’ailleurs valu à la ville de Yazd d’être inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2017.
On retrouve cependant des variations du bâdgir – bien qu’elles lui ressemblent peu – un peu partout dans le monde, notamment au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Europe.