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L'article provient de Le Journal de Montréal

Des antimasques s’en prennent violemment à une employée d’épicerie

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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2021-06-28T23:11:28Z
2021-06-29T01:40:52Z
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Des policiers ont ouvert une enquête après avoir reçu des images d'une violente agression verbale de la part d’un couple qui refuse de porter le masque et qui s’en prend à une employée d’épicerie en Abitibi-Témiscamingue.  

«Esti de conne», «ferme ta gueule», «une vraie tache»... Voilà quelques insultes encaissées par une employée d’un Super C qui demandait simplement à un couple de mettre un couvre-visage à l’intérieur du commerce où elle travaille. 

Les deux amoureux antimasques ont filmé leur triste spectacle, avant de le diffuser sur Facebook la semaine dernière. Dans la séquence vidéo de 4 min, l’employée contacte le 911 pour signaler les deux tourtereaux aux policiers.

Mike Dkoto / Facebook
Mike Dkoto / Facebook

Le couple dénigre violemment la jeune femme en riant d’elle et de son accent. «Elle parle comme une poule», dit en s’esclaffant un homme qui s’identifie sur les réseaux sociaux comme «Mike Dkoto» et qui est à l’origine de cette séquence avec sa copine.    

  • Écoutez la revue de l'actualité de Danny St Pierre et Carl Marchand sur QUB radio:    

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Mike Dkoto / Facebook
Mike Dkoto / Facebook

«On est en train d’enquêter et de faire les vérifications nécessaires à Rouyn-Noranda. Les gens dans la vidéo et les témoins vont être interrogés. Notre Bureau d’enquête fera le suivi au cours des prochains jours», confirme le lieutenant Benoît Richard, de la Sûreté du Québec (SQ). 

Mike Dkoto / Facebook
Mike Dkoto / Facebook

«Si des infractions sont commises, des constats seront ensuite remis», ajoute M. Richard.  

  • Écoutez la chronique de Sophie Durocher au micro de Danny St Pierre sur QUB radio:   

«C’EST DÉPLORABLE»

Geneviève Grégoire, cheffe des communications chez Metro, déplore cette situation survenue dans leur commerce en Abitibi-Témiscamingue après 15 mois de pandémie.

«C’est clair que l’on condamne ce qu’on voit dans cette vidéo. L’employée ne fait qu’appliquer les règles sanitaires. Si les clients ne veulent pas porter le masque dans l’épicerie, ils peuvent se faire livrer leur commande», affirme Mme Grégoire.

Selon elle, ce genre d’événement est très rare dans leurs commerces et doit être dénoncé. 

EMPLOYÉE INSTRUMENTALISÉE

Jean-François Belleau, directeur des relations gouvernementales au Conseil canadien du commerce de détail, ne mâche pas ses mots à l'endroit du couple antimasque. 

«Si on veut contester le port du masque, l’endroit le plus efficace, c’est devant l’Assemblée nationale, pas devant le rayon des fruits et légumes. Ce n’est pas la jeune fille insultée qui prend les décisions sur la pandémie, c’est au Parlement que ça se passe», critique M. Belleau.

  • Écoutez l’entrevue de Jean-François Belleau, directeur des relations gouvernementales au Conseil canadien du commerce de détail

«C’est déplorable que des individus tentent d’instrumentaliser une simple employée d’épicerie pour faire valoir un point de vue qui fait pourtant consensus dans la société. Les Québécois sont en faveur des mesures sanitaires et du masque», conclut-il. 

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