Guerre en Ukraine: des actifs russes dans les fonds de Desjardins
Jean-Michel Genois Gagnon | Journal de Québec
Alors que la pression est de plus en plus forte sur les compagnies afin qu’elles coupent leurs liens avec la Russie, les institutions financières, elles, ont toujours dans leurs fonds communs et fonds négociés en Bourse des actifs d’entreprises russes.
Ainsi, certains des portefeuilles de Desjardins, notamment de marchés émergents, comprennent des actions des géants russes Gazprom, Lukoil et Sberbank, selon un document de 2021.
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Actuellement, Desjardins n’a voté aucune politique de désinvestissement concernant les entreprises dont le siège social est en Russie. La direction dit être « très sensible à la situation » et suivre « de près » cette guerre.
« Depuis le tout début, Desjardins se conforme aux réglementations en place incluant les sanctions économiques imposées par le gouvernement et va continuer de le faire tant qu’elles seront en vigueur », a indiqué dans un courriel transmis au Journal la porte-parole Chantal Corbeil.
L’exposition de la coopérative au marché russe est de 0,004 % de ses actifs.
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La BN et BMO aussi peu exposées
Du côté de la Banque Nationale (BN), la direction a déjà pris la décision de réduire son exposition aux actifs sur les marchés russes en raison de l’invasion de l’Ukraine.
« Nous prenons en continu les décisions d’investissement dans le meilleur intérêt des clients et, dans ce contexte, nous avons décidé de réduire encore davantage les positions existantes », a avancé la porte-parole Marie-Pierre Jodoin, précisant que ces actifs étaient déjà « extrêmement limités ».
La BN précise toutefois que les contraintes de liquidités actuelles dues au fait que plusieurs bourses mondiales ont suspendu les transactions pour ces titres « font qu’il peut être plus difficile de mettre en œuvre ces décisions ».
À la Banque de Montréal (BMO), la direction mentionne que ses actifs russes détenus au nom des investisseurs et des porteurs de parts sont principalement dans des fonds négociés en bourse. Ils représenteraient toutefois moins de 0,01 % de l’actif global de BMO Gestion mondiale d’actifs.
Au 31 mars 2021, BMO avait des actifs dans Sberbank et Gazprom.
« Nous continuons à surveiller l’évolution des sanctions gouvernementales ainsi que d’autres mesures touchant le marché et nous apporterons des ajustements au besoin pour nous y conformer », a dit BMO.
– Avec la collaboration de Philippe Langlois