Dernier droit vers la finale du Bocuse d'Or pour l'équipe canadienne
Geneviève Quessy
Les trois Montréalais qui représenteront le Canada à la finale du Bocuse d'Or, un concours considéré comme les Olympiques de la gastronomie, entrent dans le dernier droit de leur entrainement en vue de la grande finale qui se déroulera en janvier, en France.
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L'équipe s'est qualifiée pour cette finale en remportant la médaille d'argent au Bocuse d'Or Amériques, en juillet dernier, au Chili. Depuis, Samuel Sirois, le chef cuisinier de l’équipe, Léandre Legault-Vigneau, qui agit en tant que commis (assistant), et Gilles Herzog, leur entraîneur, se retrouvent six jours par semaine, dès 6 h30 du matin, dans la cuisine qui leur est dédiée à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), à Montréal.
Cette cuisine, qui porte le nom de Centre national Bocuse d’Or Canada, est conforme en tout point à celle où ils devront performer les 22 et 23 janvier prochains à Lyon, lors de la finale mondiale.
Le Bocuse d'Or est un des concours parmi les plus prestigieux du monde de la gastronomie. Il a été fondé en 1987 par le chef français Paul Bocuse décédé en 2018. Tenue tous les deux ans, cette compétition vise à élire le meilleur chef au monde.
Ce n'est pas la première fois que des candidats canadiens et même québécois réussissent à participer à la finale, mais c'est la première fois que l'équipe canadienne bénéficie d'un entrainement aussi professionnel, grâce à l'encadrement de Chefs Canada offert depuis 2020 et à l’appui de plusieurs partenaires, dont l'ITHQ et Tourisme Montréal.
«Ce qu'on bâtit aujourd'hui va servir pour les futurs candidats. On veut qu'il reste des traces, ne pas repartir à zéro à chaque fois. On s'est reposé un peu après le Chili, mais on est reparti pour un beau sprint jusqu'au mois de janvier», a dit, jeudi, lors d’une présentation devant des journalistes invités, l’entraîneur Gilles Herzog, qui est aussi professeur à l'ITHQ.
Chaque jour, après leur jogging matinal ensemble, les coéquipiers s'entrainent à créer un plat qui impressionnera les juges, à Lyon, sur un thème qui vient de leur être dévoilé il y a trois semaines.
«Aller jogger ensemble est une façon de souder nos liens, d'ajuster notre rythme, d'apprendre à nous synchroniser. Le sommeil est également hyper important, ainsi que le fait de passer une journée par semaine en famille», a expliqué le chef Sirois, qui, lui aussi, comme M. Herzog, est professeur à l'ITHQ.
En plus d'être conseillés sur leur hygiène de vie, ils bénéficient des services d'une firme de design spécialisée en produits alimentaires, Rico Studio. «Ils nous aident à planifier nos plats en fonction de créer une harmonie visuelle, incluant le choix de la vaisselle», détaille Samuel Sirois.
Pour assurer les coûts liés à la participation de ses «athlètes» au Bocuse d’Or, Chefs Canada tient diverses activités, dont un souper-bénéfice qui aura lieu au Modavie, un bistro du Vieux-Montréal, le 17 novembre.
Le partenaire Tourisme Montréal a par ailleurs remis une bourse de 23 000 $ à un des membres de l’équipe, Léandre Legault-Vigneau. «La gastronomie est de plus en plus importante pour nous», a souligné Yves Lalumière, le président-directeur général de l’organisme en remettant la bourse à M. Legault-Vigneau, jeudi.