Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Dérives à l’école Bedford: Drainville blâme un syndicat de profs

Le ministre de l'Éducation Bernard Drainville.
Le ministre de l'Éducation Bernard Drainville. Photo Stevens LeBlanc
Partager
Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

23 avril à 15h13
23 avril à 16h56
Partager

Le ministre Bernard Drainville accuse un syndicat de profs d’être en partie responsable des dérives à l’école Bedford.

Les consultations sur le projet de loi visant à renforcer la laïcité dans le réseau scolaire ont pris mercredi des allures de règlement de compte entre le ministre de l’Éducation et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Bernard Drainville attendait de pied ferme la présidente de la centrale, qui a demandé le retrait pur et simple du texte de loi lors de son passage en commission parlementaire.

«Est-ce que Mme [Mélanie] Hubert reconnaît que l’attitude et les comportements de l’Alliance [des professeurs de Montréal], qui est un syndicat membre de la FAE, ont contribué au problème de Bedford?» a-t-il lancé à sa vis-à-vis.

Citant des extraits du rapport portant sur la situation qui a perduré pendant des années au sein de l’école primaire de Côte-des-Neiges, Bernard Drainville a soutenu que le délégué syndical était membre «du clan dominant» faisant régner un climat toxique dans l’établissement. Les dénonciations de profs auprès de l’Alliance des professeurs de Montréal sont donc demeurées lettre morte, a pesté le ministre.

«Je ne suis pas l’Alliance des profs et la FAE n’a pas d’interactions avec les centres de services scolaires. Ceci étant dit, l’Alliance des profs n’a pas eu l’occasion de témoigner dans le cadre de l’enquête de Bedford pour expliquer ses faits et gestes», a répliqué Mélanie Hubert.

Publicité

Selon elle, les gestes étaient «condamnables», mais le syndicat n’avait pas toutes les informations en main.

La présidente de la centrale juge que l’attaque du ministre n’est pas justifiée. «C’est assez particulier de blâmer les syndicats de ne pas avoir encadré les employés. Il faut quand même se rappeler que le travail d’encadrement du personnel, ça relève d’abord et avant tout des directions», a-t-elle ajouté.

Contestation de la loi 21

Le ministre Drainville a aussi talonné la présidente de la FAE au sujet de sa contestation de la loi 21 devant la Cour suprême du Canada. Il reproche au syndicat de ne pas avoir eu l’appui de ses membres pour entamer cette procédure.

Mélanie Hubert soutient avoir reçu un mandat du congrès des membres en 2013 en ce sens. La FAE est toujours d’avis que la Loi sur la laïcité de l’État a provoqué une discrimination à l’embauche en interdisant le port de signes religieux aux enseignants.

Dans le cas du nouveau projet de loi visant à renforcer la laïcité, la FAE estime que le gouvernement s’attaque à la profession enseignante en voulant contrôler l’autonomie des profs.

300 000 heures pour évaluer les profs

L’évaluation annuelle obligatoire des enseignants indispose aussi la Fédération des syndicats de l’enseignement de la CSQ. S’il n’est pas contre le fait d’évaluer les profs, le président, Richard Bergevin, estime que c’est une «perte de ressources inutile» dans le contexte actuel.

Il rappelle qu’il y a un peu plus de 100 000 enseignants au Québec qui devront être rencontrés en début, en milieu et en fin d’année.

«On parle d’au moins trois heures par enseignant, souligne-t-il. Ça fait trois [fois] 300 000 heures d’évaluation. Présentement, on n’a pas le temps, dans nos écoles, de faire une démarche de cette envergure-là», renchérit-il.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse jdm-scoop@quebecormedia.com ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité