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L'article provient de Le Journal de Montréal

Port du masque: déjà un an, et ce n'est pas fini

Les experts défendent toujours leur utilité malgré le nombre peu élevé de nouveaux cas

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Étienne Paré

2021-07-14T05:00:00Z
2021-07-14T14:55:15Z
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Un an presque jour pour jour après que le masque est devenu obligatoire au Québec, les experts sont convaincus qu’il est encore trop tôt pour lever ce règlement malgré le ras-le-bol des citoyens. 

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« Tant qu’on n’aura pas atteint l’immunité collective, ça doit rester dans notre arsenal contre le virus », prévient l’épidémiologiste Nimâ Machouf.

  • Écoutez l'entrevue du microbiologiste-infectiologue à l’Hôpital général juif, Karl Weiss, avec Vincent Dessureault sur QUB Radio:

Elle est particulièrement inquiète par l’arrivée du variant Delta. D’ailleurs, la flambée des cas associés à cette mutation a forcé Israël en juin à faire marche arrière en imposant de nouveau le port du masque à l’intérieur. 

« On en a pour quelques mois comme ça, mais pas des années », tente de rassurer la Dre Machouf, qui ressent elle aussi un certain épuisement dans la population.    

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  • Écoutez l'entrevue de Danny St Pierre avec Dr. Mathieu Simon, pneumologue, Intensiviste, Chef des soins intensifs à l’IUCPQ, sur QUB radio:    

Tannés du masque 

Des antimasques ont même défié les règles dans les derniers jours, alors que plusieurs ont pris plaisir à publier sur les réseaux sociaux des photos d’eux sans couvre-visage dans des commerces. 

Les serveuses de bar comme Véronique Gauthier, du bar Chez Stanley, à Québec, devront garder leur masque au travail pour un bout de temps encore.
Les serveuses de bar comme Véronique Gauthier, du bar Chez Stanley, à Québec, devront garder leur masque au travail pour un bout de temps encore. Photo coutoisie

Si plusieurs magasins ont désapprouvé leur action, quelques-uns semblent les avoir laissés faire.

Loin d’appuyer ce mouvement de désobéissance, l’homme d’affaires Peter Sergakis, qui est propriétaire de plusieurs bars, est bien placé cependant pour comprendre cette hâte de voir tomber les masques. 

« Tant qu’il y aura le masque obligatoire, c’est certain qu’on ne pourra pas rouvrir les discothèques », se désole M. Sergakis.

Il se dit favorable à une preuve vaccinale qui permettrait d’aller danser sans restriction. 

L’homme d’affaires montréalais Peter Sergakis demande depuis longtemps des assouplissements.
L’homme d’affaires montréalais Peter Sergakis demande depuis longtemps des assouplissements. Photo Pierre-Paul Poulin

Les coiffeuses sont, elles aussi, impatientes de retourner à la normalité. 

« Ce n’est pas agréable pour personne. C’est sûr qu’avec l’humidité et la respiration, beaucoup ont développé des problèmes d’acné », rapporte Sabrina Durocher, gérante du salon Le Barbu Sportif à Greenfield Park. 

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Sabrina Durocher, gérante du Barbu sportif, à Greenfield Park, est impatiente de travailler sans masque.
Sabrina Durocher, gérante du Barbu sportif, à Greenfield Park, est impatiente de travailler sans masque. Photo Agence QMI, Mario Beauregard

Pas d’allégement à court terme 

Pour l’heure, trois provinces de l’Ouest ont abandonné le port du masque obligatoire. Des États américains ont même pris cette direction dès le printemps. 

« Au début, on se sentait quand même jugé quand on l’enlevait à l’épicerie, mais il y a rapidement eu un effet d’entraînement. Après quelques semaines, je dirais qu’il n’y avait plus qu’entre 5 et 15 % des gens qui le portaient encore », témoigne Carl Tremblay, un Québécois installé au Texas depuis 10 ans. 

Ici, le ministère de la Santé a réitéré hier que l’abolition du masque n’était pas dans ses plans pour le moment. 

« Même quand ce ne sera plus obligatoire, des gens vont quand même continuer de le porter pour se protéger des autres virus, prédit Nimâ Machouf. À cause du masque et du lavage de mains, il n’y a pas eu d’influenza et de gastro cet hiver ! »

La preuve, selon elle, que ce petit bout de tissu est aussi efficace dans la lutte contre la COVID-19.

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