Défilé spontané de la Fierté: «c’est les gens qui marchent, ce ne sont pas les compagnies qui marchent»
Julien Bouthillier
«La fierté corpo doit disparaître», scandait un groupe de militants parmi les milliers de personnes qui ont pris la rue dimanche. L’annulation du défilé officiel de Fierté Montréal a donné naissance à des marches spontanées dans les rues de la métropole.
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Selon plusieurs personnes à qui le 24 heures a parlé, ces regroupements organisés «par les gens, pour les gens» rejoignaient plus l’esprit original de la Fierté que le défilé qui donne une grande place aux chars allégoriques d’entreprises.
«C’est mieux comme ça moi je trouve. [...] C’est les gens qui marchent, ce ne sont pas les compagnies qui marchent», dit Olivier Houde, qui estime que certaines entreprises présentes au défilé habituel n’en font pas assez pour les droits des communautés LGBTQ+ les 364 autres journées de l’année.
Anaïs Gabriel, rencontrée par le 24 heures alors que le contingent descendait la rue Saint-Urbain, préférait elle aussi ce défilé communautaire à celui qui est habituellement organisé. «Je trouve ça tellement mieux! Je trouve que c’est les gens qui l’organisent puis ça fait qu’on est tellement plus proches.»
«Je trouve que c’est important de célébrer les différences de tout le monde, puis on est tous unis, puis ça me fait du bien. Je trouvais que c’était ridicule que ce soit annulé la journée même puis qu’on ne fasse rien», affirme du même souffle Anaïs Gabriel.
Déception
Si certains trouvaient leur compte dans cette mouture improvisée de l’événement, on pouvait lire la déception sur le visage d’autres personnes qui attendaient un défilé en bonne et due forme depuis deux ans.
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«On était prêtes, on s’était toutes pimpées, ça faisait des semaines qu’on avait prévu ça, puis là bien c’est ça... Ça a été annulé à la dernière minute, on est un petit peu fâchées», confie Laurence Rouillard, qui était présente pour démontrer son soutien à un ami membre de la communauté LGBTQ+.
Yannick Audette était lui aussi «décidément déçu». «À voir les commentaires homophobes et transphobes sur les réseaux sociaux sous les publications [annonçant l’annulation du défilé], ça démontre l’importance de ces événements-là pour nos communautés, pour démontrer nos cultures donc je pense que ça aurait été essentiel que l’événement ait lieu.»
Jeremy Selwym, qui vivait sa première Fierté, est quant à lui très satisfait de sa journée et du soutien qu’il sentait autour de lui. «On n’a pas besoin de toute la structure. Tout ça c’est à propos des gens et de l’amour tout simplement!»
Une nouvelle tradition?
Les «leaders» d'une des marches improvisées ont tant apprécié l’expérience qu’ils ont enjoint aux participants de se joindre à eux de nouveau l’an prochain, alors que la manifestation se terminait sur la place des Festivals.
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Cette marche de la fierté «alternative» au grand défilé pourrait-elle devenir une tradition? Reste à voir ce qui en ressortira une fois la poussière retombée.