Découvrez les coups de coeur télé de Denis Gagné
Marie-Hélène Goulet
Cinquante semaines par année depuis 18 ans, Denis Gagné contribue à améliorer les habitudes alimentaires des Québécois grâce à L’épicerie. Les goûts télé de ce grand consommateur de produits locaux montrent qu’il les aime autant au petit écran que dans son panier!
Quel est votre premier souvenir télé?
Mes parents regardaient — en anglais — The Honeymooners, avec Jackie Gleason. Je l’écoutais en cachette du haut de l’escalier. En fait, mes parents regardaient si souvent la télévision en anglais que je suis devenu bilingue dès le primaire. Mes premiers souvenirs d’émissions francophones remontent aux Sentinelles de l’air et à La Ribouldingue.
Quelle émission vous a passionné à l’adolescence?
J’avais un sentiment d’amour-haine pour Au-delà du réel. C’était une série américaine en noir et blanc qui racontait des invasions de fourmis géantes, d’oiseaux ou d’araignées. Je la regardais, mais je faisais des cauchemars chaque fois.
Quel est votre dernier coup de cœur à la télévision québécoise?
L’écriture de Trop est vraiment intelligente. J’ai aussi adoré les séries Lâcher prise, Fragile, Faits divers, C’est comme ça que je t’aime, Victor Lessard, Les Honorables, Série noire, Les Invincibles... Bref, on fait de bien bonnes séries, ici!
De quelle série avez-vous regardé passionnément tous les épisodes?
Six Feet Under reste pour moi LA série des séries. Chaque épisode présente un décès et ce qui s’ensuit tout en racontant en parallèle l’histoire de la famille un peu étrange qui dirige le salon funéraire. C’est vraiment un grand classique. Je regarde aussi passionnément tous les épisodes des séries d’ici.
Quel méchant avez-vous préféré détester?
Marc Laveau, dans la troisième saison de Faits divers, est un méchant de calibre mondial. Stéphane Demers a fait toute une composition! Tristan Rabeau, dans Les Honorables, est aussi une vraie tête à claques.
Quelle a été votre première apparition à la télévision?
C’était en 1984, dans une émission de Télé 7 à Sherbrooke intitulée Les samedis animés. Entre les dessins animés du samedi matin, j’apparaissais déguisé en un personnage différent chaque semaine — un pompier, un policier, un éleveur de chevaux... J’ai enregistré ainsi toute une série de capsules jeunesse. Dès cette année-là, j’ai aussi animé Nuit blanche, le premier show de vidéoclips au Québec, trois ans avant l’ouverture de MusiquePlus. Je suis donc le plus vieux VJ vivant du Québec!
Quelle série québécoise vous a le plus marqué?
Ça reste Omertà. À l’époque, c’était complètement nouveau, dans ce genre de série, d’entendre notre langue et de voir notre milieu. Plus récemment, il y a eu Aveux, de Serge Boucher, qui était solide!
Quel est votre plaisir coupable à la télé?
Un souper presque parfait, parce qu’en mangeant, c’est toujours drôle, même s’il est dangereux de s’étouffer! Par ailleurs, comme la rénovation est ma deuxième passion, je rigole beaucoup en regardant les émissions de rénovation mal doublées. C’est parfois tellement arrangé avec le gars des vues que les réactions des participants aux dévoilements sont vraiment drôles.
Outre les séries de fiction, quelle émission vous passionne?
Infoman qui, depuis ses débuts, est une émission vraiment pertinente. Jean-René Dufort et son équipe finissent par capter un côté de la politique qui est caché en coulisses. J’ai un grand respect pour ce qu’ils font. Sous le couvert de l’humour, Jean-René brasse les politiciens en tabarouette!
Qui vous fait immanquablement rire au petit écran?
Ceux dont l’humour est la profession, par exemple Martin Matte dans Les beaux malaises, et ceux qui sont drôles par accident, comme les politiciens surpris pendant qu’ils font un «ménage nasal» ou qu’ils piquent un roupillon à l’Assemblée nationale.
Quel animateur vous a impressionné?
Louis-Josée Houde, pour l’ensemble de son œuvre au Gala de l’ADISQ. Non seulement il est drôle, mais il est aussi pertinent, proche des musiciens et vif d’esprit. Je reproche parfois aux animateurs des galas de ne pas prendre en compte ce qui vient de se produire, tandis que Louis-José en profite pour «puncher» et continue d’animer la soirée avec aisance.
Si vous pouviez animer n’importe quelle émission sur la planète, laquelle choisiriez-vous?
Comme je suis un passionné d’architecture et de design, je rêverais d’animer une émission comme The World’s Most Extraordinary Homes, sur Netflix. L’architecte Piers Taylor et l’actrice Caroline Quentin se promènent partout sur la planète et visitent des maisons magnifiques. Ça, ça me ferait plaisir! J’aimerais tout autant animer Les tribulations culinaires de Phil (Somebody Feed Phil), une autre émission de Netflix, dans laquelle un auteur de sitcoms américaines visite la planète. Sous prétexte de goûter aux spécialités locales, il nous fait découvrir des gens extrêmement touchants, la culture du pays et son contexte politique. C’est un peu plus près de ce que je fais présentement.
Comment la façon des consommateurs de faire leur marché a-t-elle évolué depuis que vous animez L’épicerie?
Une chose n’a pas changé, malheureusement: le premier critère d’achat des gens est le prix. Ce qui a changé, toutefois, c’est qu’à prix égal ils consultent la valeur nutritionnelle des produits avant de choisir. Les consommateurs ont maintenant conscience que ce n’est pas parce que l’emballage leur montre une canneberge que le premier ingrédient sera du jus de canneberge et non du jus de pomme ou de raisin. L’achat local et les notions éthiques et environnementales sont aussi de plus en plus au cœur de leurs priorités.