Des politiciens apportent leur soutien à leurs homologues menacés
Jean Houle | TVA Nouvelles
La ministre Andrée Laforest et le député sortant Sylvain Gaudreault ont apporté leur appui aux députés victimes de menaces et de vols au cours des dernières heures.
Selon eux, les élus, allant du municipal au national, devraient être en mesure de faire leur travail sans s'attirer des menaces de mort.
«Moi, on m'a déjà écrit que je mériterais de me faire casser la gueule...», a confié le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault.«Ça ne m'a pas ébranlé dans mes convictions, mais c'est sûr que ce n'est pas agréable».
La ministre des Affaires municipales et responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, a dû apprivoiser la présence d'un garde du corps dans son entourage, alors qu’elle a accédé au conseil des ministres en 2018.
«Ma première réaction a été de me dire "Oh! la! la! J'espère qu'il ne m'arrivera rien... Est-ce que c'est si dangereux d’être ministre?"», a-t-elle raconté jeudi, à l'inauguration de son local de campagne.
Du temps où il était lui-même ministre dans le cabinet Marois, Sylvain Gaudreault avait vu ses gardes du corps repousser des manifestants trop près de lui.
«Ça démontre que la SQ accorde de l'importance à ces choses-là», a-t-il souligné.
Entre 2007 et 2022, il a constaté que le mépris d'une partie de la population envers les politiciens s'exprimait avec de plus en plus de hargne. Il l'avait d'ailleurs souligné en confirmant son départ de la politique, en mars dernier.
«Quand on lit des choses sur Facebook ou par courriel, ça peut être blessant», a fait savoir la ministre Laforest, qui, heureusement, n'a jamais fait l'objet de menaces.
«Un candidat se lance en politique dans le but de servir la communauté, alors on ne mérite pas de menaces», a-t-elle dit en faisant allusion à tous les candidats de l'élection présente.
À titre de ministre des Affaires municipales, madame Laforest est bien au fait des menaces reçues par des maires et mairesses à travers le Québec. Elle rappelle que son gouvernement a créé la loi 49, qui permet à des élus de porter plainte directement à la Commission municipale et à la SQ.
Sylvain Gaudreault, lui, prône un rehaussement de la sécurité auprès des députés en campagne électorale.
«La sécurité, c'est ce qui garantit la démocratie...», a-t-il soutenu.