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L'article provient de Le Journal de Québec

Décès en CHSLD: un courriel alarmant envoyé à Québec

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TVA Nouvelles

2021-12-08T02:48:04Z
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Le 19 mars 2020, la directrice générale de l’Association des établissements privés conventionnés en CHSLD a évoqué un «scénario catastrophe» dans un courriel destiné au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

• À lire aussi: Front commun pour réclamer une enquête publique sur la gestion de la pandémie

Dans cet avertissement acheminé à la sous-ministre adjointe responsable des Aînés, Natalie Rosebush, Annick Lavoie a prévenu que «certains CISSS et CIUSSS contactés refusent d'approvisionner alors que nous faisons partie du réseau de la santé».

«Nul besoin de rappeler le scénario catastrophe advenant un cas de COVID-19 dans un CHSLD.»

Le manque d’approvisionnement et d’équipement étant important, le virus s’est introduit dans bon nombre de ces institutions peu après cette communication.

«Je recevais de l’information de la part de mes membres sur le terrain. Ils m’ont dit ‘on est rendu à la limite de ce qu’on peut faire avec l’équipement de protection individuel que l’on a. On a appelé différents CISSS, CIUSSS et ils en ont pas à nous offrir’», a aconté à l’émission «Le Bilan», mardi soir.

Puis, Mme Lavoie a reçu un appel d’une travailleuse dépassée qui sonnait, certes tardivement, l’ultime alarme qui dépeignait une désorganisation inquiétante dans le réseau.

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«Je me souviendrai toujours de l’appel d’un membre que j’ai reçu à 20h30 et qui me disait ‘je n’en ai pas assez pour passer la nuit’.

«Personne ne pouvait rien faire.»

Solidarité  

Heureusement, la solidarité qui coexiste entre établissements a permis de ralentir l’hémorragie. Mme Lavoie a fait un «appel à tous» dans l’ensemble du réseau des établissements privés conventionnés. 

Une demi-heure plus tard, un centre a répondu «j’en ai pas beaucoup, mais je vais t’en envoyer cinquante par taxi».

«Une autre personne de Québec m’a dit ‘je vais descendre à quatre heures cette nuit t’en livrer’. On a réussi avec le groupe à s’en sortir.

«Mais effectivement, au niveau des CISSS, des CIUSSS et du ministère, on n’avait pas les réponses satisfaisantes pour nous aider.»

Dans les jours qui ont suivi, le MSSS a répondu qu’il aviserait les CISSS et les CIUSSS qu’ils doivent fournir leurs partenaires. 

«Mais la réponse était toujours la même. Ils disaient qu’ils n’en avaient pas. On avait un problème, car ils ne pouvaient nous donner ce qu’ils n’avaient pas.»

Courriel sans réponse

Mme Lavoie soutient que la ministre Marguerite Blais n’a jamais donné suite à sa correspondance.

«Le courriel était adressé à Madame Rosebush. Je présume que le cabinet de Mme Blais envoyait le message de nous répondre.»

Ce n’est que lorsque le drame du CHSLD Herron soit exposé, quelques semaines plus tard, que le problème de pénurie a été constaté à grande échelle.

«On a tendance à l’oublier, mais à l’époque on était comme dans une situation de guerre. C’est-à-dire que les équipements de protection individuels qui arrivaient par avion étaient volé directement sur le tarmac.»

Rappelons que mardi, les partis d’opposition ont fait front commun pour réclamer une enquête publique indépendante sur l’ensemble de la gestion de la pandémie par le gouvernement Legault.

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