Décès de la reine: François Legault suspend sa campagne pour la journée
Le premier ministre sortant offre ses condoléances à la famille royale
Marc-André Gagnon et Agence QMI
TADOUSSAC – «C’est un grand personnage historique qui nous quitte», a souligné le premier ministre sortant François Legault, qui a suspendu sa campagne électorale pour le reste de la journée après avoir appris le décès de la reine Élisabeth II.
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Le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), qui devait faire une annonce aux Dunes de Sable de Tadoussac, jeudi après-midi, est finalement arrivé avec son véhicule de fonction plutôt qu’avec son autobus de campagne.
«Je veux transmettre mes condoléances à la famille royale britannique et au peuple du Royaume-Uni. La reine Élisabeth II a marqué l’histoire depuis son couronnement en 1953. Donc, elle a régné sur son pays pendant presque 70 ans. C’était une femme qui avait le sens du devoir public», a déclaré M. Legault.
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«Elle a soutenu son peuple dans les moments qui étaient durs, et la reine Élisabeth II a marqué les esprits par sa force, par son calme aussi. Elle était pourtant aux premières loges des grands événements du 20e siècle», a-t-il continué.
«Donc, c’est un grand personnage historique qui nous quitte, et j’ai demandé que le drapeau du Québec soit en berne sur tous les édifices du gouvernement pour souligner le décès de la reine Élisabeth II», a conclu M. Legault.
Je veux offrir mes condoléances à la famille royale britannique. S.M. la reine Elizabeth II a marqué l’histoire depuis près de 70 ans. Elle avait le sens du devoir public. Le drapeau du Québec sera en berne sur les édifices publics pour souligner son décès.
— François Legault (@francoislegault) September 8, 2022
Un devoir de respect
Questionné brièvement par les journalistes qui suivent sa campagne électorale, François Legault a expliqué que c’est par devoir de respect qu’il a annulé le reste des activités qui étaient prévues à son agenda aujourd’hui.
Le chef caquiste devait également participer en fin de journée à une activité militante dans une microbrasserie de la Côte-de-Beaupré.
M. Legault a préféré s’abstenir de dicter la marche à suivre pour ses adversaires.
«C’est à eux autres de décider. [...] Je pense que ce n’est pas le temps aujourd’hui de faire un débat sur la monarchie», a signalé le chef de la CAQ.
«Il faut séparer la monarchie de la personne, a-t-il répété. Je pense que, par respect, ce qu’elle a fait depuis 70 ans, c’est quand même exceptionnel, dans des moments qui étaient parfois durs, et je pense qu’on lui doit comme respect au moins de marquer le reste de la journée.»
Pas de suspension pour les autres partis
Outre un bain de foule au marché Atwater à Montréal, la cheffe libérale Dominique Anglade, de son côté, n’avait aucune activité planifiée pour le reste de l’après-midi en raison de l’anniversaire de sa fille.
Figure marquante de l’histoire, la reine Elizabeth II a dédié sa vie au service public. Elle aura traversé plusieurs moments charnières de notre époque, toujours avec grande dignité. Toutes mes pensées accompagnent sa famille et le peuple britannique. #QueenElizabethII pic.twitter.com/AGqRUn2nko
— Dominique Anglade (@DomAnglade) September 8, 2022
«Figure marquante de l’histoire, la reine Élisabeth II a dédié sa vie au service public. Elle aura traversé plusieurs moments charnières de notre époque, toujours avec grande dignité. Toutes mes pensées accompagnent sa famille et le peuple britannique», a déclaré Mme Anglade sur Twitter.
Du côté de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois a décidé de poursuivre ses activités comme prévu. Idem pour le Parti Québécois (PQ).
«Je veux offrir mes sincères condoléances à la famille royale et tout le peuple anglais, a tout de même réagi le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon. Au-delà de nos opinions politiques, il demeure qu’un décès dans une famille et sur le plan humain, c’est un moment où il faut offrir nos sympathies et nos condoléances. C’est quelqu’un qui a marqué l’Angleterre et le reste du monde.»
Pas d’impact pour le PQ
Au moment du décès de la reine toutefois, le chef péquiste terminait une rencontre avec l’Union des producteurs agricoles, à Longueuil, et aucune autre activité n’était prévue à l’horaire, jeudi.
«Nous, on continue notre campagne [...] on a une fois par quatre ans pour soumettre nos idées aux Québécois et Québécoises», a-t-il dit. Si des journées de deuil national étaient décrétées dans les prochains jours, le chef confirme qu’elles n’auraient pas d’impact sur ses activités.
Bien que j’offre aussi mes condoléances à la famille, je m’oppose à ce que la nation québécoise mette son drapeau en berne. F. Legault ne devrait pas traiter la reine d’Angleterre en chef de l’état qcois, ni donner de crédibilité à un régime colonial britannique illégitime au Qc. https://t.co/o6AyrjbJgF
— Paul St-Pierre Plamondon (@PaulPlamondon) September 8, 2022
«Je m’attends à ce que les médias continuent de relayer les propositions et les prises de positions de chaque parti étant donné qu’on a seulement une fois aux quatre ans où on peut se pencher sur notre avenir. L’exercice démocratique demeure très important», a-t-il ajouté.
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Triste nouvelle, dit Duhaime
Selon le chef conservateur, le décès de la reine est une «nouvelle très triste pour tout le monde». «C’est aussi historique: c’est le chef d’État qui a été le plus longtemps sur le trône.»
Néanmoins, Éric Duhaime ne compte pas suspendre sa campagne pour l’instant. Il n’exclut pas de le faire, mais faute d’informations suffisantes, il n’a pas pu s’avancer sur le sujet. Il a également rappelé que le Parti conservateur du Québec «n’a pas de position sur la monarchie».
Interrogé sur son opinion personnelle au sujet de la monarchie, Éric Duhaime a convenu qu’il «n’a jamais été un grand monarchiste», mais qu’il a tout de même un «grand respect pour les institutions».
Enfin, le chef conservateur ne croit pas que le décès de la reine soit une occasion de réfléchir à l’abolition de la monarchie. «Je pense que le moment serait mal vu. Quand quelqu’un vient de mourir, ce n’est pas le temps de commencer à changer les structures.»
– Avec la collaboration de Nicolas Lachance, Annabelle Blais et Gabriel Côté