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Décès de Jeanette Zacarias Zapata: les combattants étrangers doivent être testés au Québec

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Photo portrait de Marc-Antoine Malo

Marc-Antoine Malo

21 mars à 11h42
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La Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) doit adopter une position plus ferme sur la préparation des boxeurs et des boxeuses venant disputer un combat au Québec, a fait savoir le coroner Jacques Ramsay dans une nouvelle série de recommandations en marge du décès de Jeanette Zacarias Zapata.

Selon lui, des démarches pour modifier la réglementation de la RACJ en matière de sports de combat devraient être amorcées. Il mise particulièrement sur l’évaluation des boxeurs avant de monter dans le ring, qui devrait être mieux supervisée.

La mort de la boxeuse de 18 ans, cinq jours après un combat au Stade IGA face à Marie-Pier Houle le 2 septembre 2021, continue d’avoir un impact au Québec. Ayant obtenu de nouvelles informations depuis le dépôt de son rapport initial à la fin 2023, le Dr Ramsay a ajusté celui-ci afin d’interpeller les autorités compétentes. Ces renseignements proviennent entre autres d’une entrevue réalisée avec la famille de la boxeuse par Radio-Canada dans le cadre de l’émission Enquête.

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Dans le cas de Zacarias Zapata, la jeune femme avait subi un dur K.-O. quinze semaines avant d’affronter Houle. Après ce combat précédent, un médecin a remarqué une inflammation au cerveau et un test radiologique a révélé un traumatisme craniocérébral, apprend-on dans le rapport du coroner.

Même si un arrêt de 45 jours lui a été conseillé, la Mexicaine a repris l’entraînement graduel en juillet et a accepté de se battre à Montréal six semaines plus tard. Toujours aux prises avec de rares étourdissements, elle était néanmoins «on ne peut plus excitée d’avoir cette opportunité de prendre l’avion pour la première fois et de visiter Montréal», a écrit Dr Ramsay.

Un rapport frauduleux

Les échanges interposés entre le camp de Zacarias Zapata et le promoteur québécois, le Groupe Yvon Michel (GYM), ont compliqué les choses. C’est un «matchmaker» qui a recruté la boxeuse auprès d’un promoteur du nord du Mexique. Le comité du RACJ a ensuite analysé le profil complet de la boxeuse, notamment la façon dont s’est terminé son dernier combat, sans toutefois remarquer d’irrégularité.

Également, c’est un rapport de tomodensitométrie cérébrale considéré comme faux qui a été transmis à la RACJ. Celui-ci, daté du 16 août 2021, ne montrait pas de lésions cérébrales, tandis qu’un autre du 14 mai, authentique, en montrait.

Le Dr Ramsay estime que «le processus hors Québec est sujet à des manipulations frauduleuses» et que les examens cliniques précombat doivent donc être faits au Québec et être supervisés par un neurologue ou approuvés par un médecin spécialiste en neurologie. Il en va de même pour le test de radiologie.

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De plus, en remplissant l’autoquestionnaire de la RACJ, Zacarias Zapata a omis de mentionner avoir eu des maux de tête, d’autres symptômes de commotion cérébrale ou une perte de conscience. Elle indique également avoir perdu son dernier combat par K.-O. technique et non par K.-O., ce qui était vérifiable.

La RACJ aurait dû refuser ce formulaire incomplet, assure le Dr Ramsay, qui reconnaît que le fait de cacher la sévérité des blessures subies auparavant est une pratique courante dans le milieu de la boxe.

Responsabilité partagée

Au vu des nouvelles preuves, le coroner a bonifié ses recommandations à la RACJ, dont le mandat est la protection de l’athlète, a-t-il rappelé.

Il a réitéré que les exigences précombat doivent être resserrées avec un examen d’imagerie par résonance magnétique et l’imposition de tests neuropsychologiques, selon les circonstances. Un test de suivi, pour comparer l’état du cerveau en cas de K.-O., devrait aussi être prévu.

La RACJ doit s’assurer que les promoteurs obtiennent un rapport de neuropsychologie en plus de connaître les antécédents du boxeur. En cas de K.-O. durant le combat précédent, une description complète de l’événement, si possible à l’aide d’une vidéo, devrait être nécessaire, a ajouté le coroner.

Le Dr Ramsay rappelle aussi que Zacarias Zapata aurait dû avoir son entraîneur dans son coin, ce qui ne lui était pas permis en raison de sa bourse de 1500$. C’est un compatriote, qui s’était battu plus tôt dans la soirée, qui avait joué ce rôle pour elle.

«Il convient néanmoins de s’interroger si la présence de l’entraîneur du/de la boxeur(se) ne devrait pas être obligatoire pour tous les boxeurs, puisque, connaissant bien son(a) protégé(e), il représente indubitablement un facteur protecteur. C’est à lui que revient de lancer la serviette s’il considère que son(a) boxeur(se) est en mauvaise posture», a-t-il écrit.

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