Début d’année rock’n’roll
Dave Lévesque
Tous les joueurs du CF Montréal sont certainement impatients de reprendre le boulot, et c’est encore plus vrai dans le cas de Samuel Piette.
Le milieu de terrain québécois aura un début d’année très occupé avec le départ du camp d’entraînement de l’équipe, lundi prochain, les matchs de qualifications de la Coupe du monde avec le Canada dans trois semaines, les quarts de finale de la Ligue des champions de retour en club et le début de saison de la Major League Soccer (MLS).
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«Ça va être assez rock’n’roll dans les deux ou trois premiers mois, a-t-il convenu lors d’un entretien téléphonique, mardi. On peut aller chercher un billet pour la Coupe du monde et avancer en Ligue des champions.»
«Ce sont deux ou trois mois qui pourraient bien lancer la saison pour tout le monde», rajoute Piette.
En forme
Faute d’entraînement intérieur, Piette a chaussé ses espadrilles au cours des dernières semaines.
«On a eu un programme d’entraînement de la part du préparateur physique Jules Gueguen et il y a beaucoup de course.»
Piette revenait d’ailleurs de courir quand le représentant du «Journal de Montréal» s’est entretenu avec lui.
Considérant la somme de travail qui l’attend dans les deux prochains mois, Piette a ménagé les excès dans le temps des Fêtes.
«Je n’ai pris que deux semaines de vacances à la fin de la saison. Je ne cacherai pas que j’aime profiter des bonnes choses de la vie et prendre un bon verre de vin, mais on a été plus tranquille cette année, en plus de la pandémie [qui a forcé tout le monde au calme].»
Bon noyau
Sur le plan sportif, le vétéran de 27 ans estime que l’équipe part avec une longueur d’avance sur l’an passé.
«C’est une très bonne chose d’avoir gardé le même noyau avec un effectif essentiellement similaire à celui de l’an passé. On a une super chimie sur le terrain, mais encore plus en dehors.»
D’ailleurs, il estime que l’équipe va continuer son essor après une saison à développer les idées de Wilfried Nancy.
«L’an passé, on a montré beaucoup de belles choses pour une première année avec Wilfried», soutient Piette.
«On a créé de belles fondations et on a une équipe qui est difficile à affronter grâce à une bonne possession de balle, en plus d’agresser dès qu’on la perd. C’est sûr que le message de Wilfried ne changera pas sur ce point-là», ajoute-t-il.
Il souhaite aussi que l’équipe progresse en corrigeant certaines lacunes de longue date.
«Sur les phases arrêtées, j’ai l’impression qu’on a encore accordé trop de buts l’an dernier, mais on a été capables d’en marquer. Si on peut en marquer plus, on peut ajouter une corde à notre arc pour devenir encore plus dangereux.»
Ajout important
Piette a reçu un beau cadeau de Noël quand on a confirmé l’acquisition du défenseur canadien Alistair Johnston de Nashville, la semaine dernière.
Les deux joueurs sont coéquipiers au sein de la sélection canadienne et Piette accueille l’arrivée de son compatriote avec enthousiasme.
«Ça me motive encore plus de commencer l’année avec un gars comme lui. J’ai tout de suite demandé qu’il soit à côté de moi dans le vestiaire parce que c’est un bon ami», avoue Samuel Piette.
Selon lui, l’attitude de l’arrière de 23 ans cadre parfaitement dans l’environnement de l’équipe.
«Son arrivée est importante pour la chimie parce que c’est vraiment un bon gars. Je trouvais déjà qu’il cadrait bien dans notre système avant la transaction.»
Changer l’histoire
Dans un début de saison très chargé, il y a deux défis qui interpellent particulièrement Samuel Piette.
D’une part, l’équipe nationale du Canada pourrait faire oublier une humiliante défaite de 8 à 1 contre le Honduras il y a près de dix ans, et, d’autre part, le CF Montréal pourrait prendre sa revanche contre Santos Laguna.
Ce sont deux belles occasions d’exorciser un passé qui peut encore causer de l’urticaire aux partisans et aux parties qui ont vécu ses affronts.
«On est chanceux de jouer ces matchs, a reconnu Piette. En qualification de la Coupe du monde, on est en très bonne position et si on gagne au Honduras, on les élimine pas mal et on se positionne, tout en prenant notre revanche.»
Souvenir
«Je me souviens de ce match de 8 à 1 contre le Honduras, je le regardais sur mon ordinateur en Allemagne. Ç’a été un moment marquant pour la sélection canadienne.»
Pour la petite histoire, ce revers humiliant subi en octobre 2012 à San Pedro Sula, là où sera disputée la rencontre du 27 janvier prochain, avait mis fin à tout espoir de qualification canadienne pour la Coupe du monde de 2014.
Les choses ont drôlement évolué depuis et la mentalité est en mutation, surtout que la sélection est allée chercher des verdicts nuls aux États-Unis et au Mexique.
«Ce qu’on veut faire en équipe nationale, c’est enlever la mentalité défaitiste quand on se présente à l’étranger, en se contentant de gagner nos matchs à la maison», a souligné Piette.
«On est allé chercher un point au Mexique, mais on aurait pu aller chercher les trois parce qu’on a joué un meilleur match qu’eux. On a peut-être réalisé que c’était possible d’aller chercher de bons résultats à l’extérieur.»
Sur le cœur
De retour en club, Piette aura l’occasion avec le CF Montréal de mettre le couvert sur le plus triste pan de l’équipe, cette défaite de 5 à 2 à Torreón en mars 2009.
L’équipe menait 4 à 3 au total des buts avant les arrêts de jeu et avait l’avantage avec deux buts marqués à l’étranger. Mais Santos Laguna a marqué deux fois dans le temps ajouté pour remporter ce quart de finale.
«Je m’en souviens, j’étais chez mes parents et je l’écoutais à la radio dans mon lit», précise Piette qui n’a pas encore parlé du duel avec ses coéquipiers.
«On va assurément en discuter dès notre retour au jeu, que ce soit par l’entremise de Wilfried ou encore par la visite du propriétaire qui l’a sans doute encore un peu sur le cœur. Je trouve ça spécial de les affronter et de pouvoir changer l’histoire.»