Debbie Lynch-White a trouvé sa première année de divorce difficile
Daniel Daignault
C’est avec emballement que Debbie Lynch- White parle de sa participation au film Nos belles-soeurs, un rendez-vous qu’elle n’aurait manqué pour rien au monde. De plus, on la retrouve cet été à l’animation d’une nouvelle émission de cuisine, La coupe BBQ. Voilà deux beaux défis qui sont arrivés comme de grands bonheurs dans la carrière de la comédienne.
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Quel personnage incarnes-tu dans le film Nos belles-soeurs?
Je joue Des-Neiges Verrette, qu’interprétait Kathleen Fortin dans la comédie musicale. C’est mon rôle préféré depuis que j’ai vu la création du Théâtre d’Aujourd’hui, et La chanson du vendeur de brosses est aussi ma préférée. Des-Neiges, c’est la jeune vierge romantique, candide, assez prude et très catholique. Elle est très douce, elle n’a aucune malice, c’est une bonne pâte qui tombe en amour avec son vendeur de brosses. Elle n’a jamais été avec quelqu’un, et on découvre cette espèce d’étincelle là chez cette femme qui veut tellement vivre l’amour. Toutes les autres bellessoeurs ont des familles, mais elle, elle est toute seule. C’était le fun à jouer. C’était la première fois qu’on me confiait un rôle dans cette énergie- là, et j’ai adoré ça. J’ai auditionné pour trois rôles dans Nos belles-soeurs, et dans mon coeur, c’est celui de Des-Neiges que je voulais.
Et tu as travaillé avec René Richard Cyr, qui réalise son premier film...
Oui, surtout que j’ai 13 ans de rendez-vous manqués avec Les belles-soeurs et René Richard. Ça faisait 13 ans que j’attendais ce rôle. Quand j’ai fini l’école, en 2010, il m’avait fait auditionner pour être la backup de toutes les filles, au cas où l’une d’elles serait malade. C’était pour apprendre tous les rôles, toutes les chansons. Mais je n’ai pas eu l’emploi parce qu’évidemment, à 24 ans, j’étais trop jeune pour jouer Germaine Lauzon. Deux ans plus tard, il faisait Les belles-soeurs en anglais, mais je n’ai pas eu de rôle. Même chose pour Sainte Carmen de la Main au TNM. Les années ont passé, et je ne savais pas qu’il y avait un projet de film. Quand on m’a appelée pour l’audition, je me suis dit qu’à 38 ans, j’étais dans la bonne tranche d’âge et que c’était là que ça allait se passer. Quand j’ai su que j’avais le rôle, te dire comment j’étais heureuse! Des fois, quand les choses ne sont pas dues, ça n’arrive pas, et quand c’est ton tour, c’est ton tour! Je me trouve tellement chanceuse d’être dans ce film-là! Tu le sais quand tu es dans un projet qui va marcher. On le savait en tournant: tout le monde dans ce show-là est bon. René Richard dirige incroyablement bien, et Yves Bélanger, le directeur photo, a aussi fait un travail incroyable. J’ai l’impression qu’on avait la crème de la crème pour le tournage de ce film. Des numéros de danse avec 50 danseurs, on ne voit pas ça souvent au Québec. C’est coloré, ça va être feel good, c’est vraiment un beau film.
Tu as donc chanté et dansé. Tu as aimé l’expérience?
Ça fait partie des choses que je sais faire, c’était vraiment le fun. Je n’ai jamais fait de comédie musicale et j’aimerais vraiment en faire sur scène, à un moment donné.
Qui incarne le vendeur de brosses dont ton personnage tombe amoureuse?
C’est un petit caméo joué par René Richard. Quand je suis allée faire de la postsynchronisation en studio, je nous voyais à l’écran, et ces personnages-là sont tellement touchants! On danse un slow dans le film, et on nous voit, au ralenti, tomber amoureux. Ils sont tellement cutes! On a tout dit sur l’oeuvre de Tremblay, Les belles-soeurs, c’est mythique. Mais je trouve ça le fun qu’on se passe cette pièce de génération en génération d’actrices. Je trouve ça beau que cette oeuvre traverse les époques comme ça et qu’elle puisse être découverte par les plus jeunes. C’est tellement nous comme peuple. Ces femmes-là, on les connaît toutes, c’est notre soeur, notre tante, une cousine, une grand-mère. C’est nous dans ce qu’on est de très laid et aussi de très beau.
Dans un autre ordre d’idées, as-tu eu du plaisir à faire La coupe BBQ?
Oui, j’ai vraiment aimé ça. Ç’a été une super belle rencontre avec Antonin (Mousseau-Rivard, son coanimateur).Il est tellement passionné et il était très généreux et humble. Il n’était jamais tanné de mes questions, même quand on ne tournait pas et que je lui parlais, entre autres, de sa pâte à pizza! Il partage son savoir et il connaît tout, il n’y a pas une question que je lui posais dans l’émission à laquelle il n’avait pas de réponse. J’adore aller au resto, découvrir de nouvelles affaires, et je cuisine beaucoup. Mais en plus, c’est l’aspect gastronomique du barbecue que j’ai trouvé intéressant. Je tripais à regarder les concurrents travailler et se dépasser. Je trouve que l’émission apporte quelque chose de différent. J’espère tellement qu’il y aura une seconde saison!
L’an dernier, tu as fait la série Amour libre. Parmi les sujets abordés, y en a-t-il qui t’ont particulièrement touchée?
C’est sûr que tout ce qui concerne le polyamour, ça me parle beaucoup. Dans le sens de vraiment décloisonner les relations amoureuses, d’être capable d’en avoir plusieurs. En ce moment, je réfléchis beaucoup aux manières de moins hiérarchiser l’amour. Des fois, on tombe amoureuse, et c’est cette personne-là qui occupe le plancher. On voit moins nos amies, on met tous nos oeufs dans le même panier. Moi, mes amies, surtout dans les derniers mois, elles ont beaucoup eu à me relever.
Tu n’es plus en couple?
Non, on est divorcées depuis le mois d’août de l’an dernier. Je ne cacherai pas que ç’a été très difficile au cours de la dernière année, mais j’ai pu compter sur des amies que je trouvais déjà formidables. Là, je suis complètement en amour avec elles. J’ai des gens vraiment précieux autour de moi, et c’est une forme d’amour — je n’échange pas de sexualité avec elles, mais je ressens de l’amour. Cet amour-là n’est pas moins important qu’un amour romantique. Il s’agit de voir tout ça comme une constellation plutôt que de dire: «Je suis avec cette personne-là et je l’aime vraiment plus que tout.» Non, pour moi, c’est beaucoup plus nuancé que ça. Les polyamoureux sont beaucoup dans ces réflexions-là, donc ça m’a vraiment parlé. La prochaine fois que je vais tomber amoureuse, je vais voir comment je vais faire pour insérer cette relation- là parmi les autres, mais je ne suis pas encore rendue là. Je pense que toutes ces réflexions m’amènent à voir la suite différemment.
As-tu des tournages cet été?
Je tourne un film tout le mois de juillet, à Ottawa. Je joue principalement avec Pierre-Paul Alain et Vlad Alexis. Ça s’appelle Et maintenant, et c’est une belle histoire d’amitié autour de trois inconnus qui se rencontrent. Le personnage principal apprend qu’il a un cancer de la langue de stade 4, et moi, je fais du bénévolat, je conduis les patients à leurs rendez-vous, alors je deviens comme sa conductrice. Le personnage joué par Vlad est celui de son infirmier à domicile. On va se lier d’amitié à travers tout ça. À travers la maladie, on va voir l’importance d’avoir des gens proches pour nous épauler. Sinon, je commence à tourner dans Le pacte à la fin août. C’est la quatrième et ultime saison. Et en septembre, on reprend Surveillée et punie, le show de Safia Nolin.
Dis-moi un mot sur ce spectacle. C’est une création articulée autour des insultes qu’a reçues Safia Nolin?
Oui, et je ne sais pas comment elle a fait. C’est allé loin...J’avais envie d’être dans ce show-là, comme alliée. Ma présence amène une forme de bienveillance et de sororité, qui lance comme message: «Tu n’affronteras pas ça seule.» On a tellement pleuré dans le processus, pendant les répétitions; la matière est tellement violente. Quand tu penses que des gens ont écrit ça pour vrai... Il faut que ça cesse, c’est pour ça que j’ai voulu joindre ma voix à ce projet, pour dire que c’est assez, la cour d’école, on est des adultes! C’est pas correct de pousser quelqu’un là où Safia s’est rendue, il faut être très malheureux pour aller dans cette méchanceté-là. Elle a composé des chansons, qu’elle joue dans le spectacle; on voulait lui redonner son pouvoir par la musique. On a seulement présenté trois spectacles en mai, et on va en faire une quinzaine en septembre. Ensuite, on va se promener ailleurs au Québec. Il y a même des discussions pour le reprendre à l’international.
Le film Nos belles-soeurs prend l’affiche le 11 juillet. L’émission La coupe BBQ est diffusée à Zeste.