Débat sur l’avortement: Legault piqué au vif par Anglade
Marc-André Gagnon | Bureau parlementaire
En pleine étude des crédits budgétaires, la cheffe libérale Dominique Anglade a reproché au premier ministre François Legault d’avoir appuyé, aux dernières élections fédérales, «un parti qui refuse de reconnaitre le droit à l’avortement».
Mme Anglade faisait référence au Parti conservateur du Canada (dont une quarantaine de députés anti-avortement faisaient la Une du Journal, jeudi matin).
L’automne dernier, soit bien avant que le plus haut Tribunal américain table sur la possibilité de reculer sur le droit à l’avortement, François Legault avait bel et bien souhaité publiquement l’élection d’un gouvernement minoritaire conservateur à Ottawa. Il reprochait alors au Parti libéral de Justin Trudeau de vouloir s’ingérer dans les compétences du Québec, comme le NPD et le Parti vert du Canada.
Dominique Anglade, qui croisait le fer avec François Legault en commission parlementaire, jeudi, a rappelé que le chef caquiste était donc prêt à l’époque «à tourner le dos» à l’entente de 6,5 milliards $ en compensation fédérale pour le financement des garderies.
«Pas de bon sens» réplique Legault
Piqué au vif, «je n’ai pas compris le lien avec l’avortement, (...) ça n’a pas de bon sens ce qu’elle vient de dire», a répliqué le premier ministre, en avouant avoir de la difficulté à peser ses mots.
«Aucun candidat, aucun député» à la CAQ est contre le droit à l’avortement, a rappelé M. Legault, comme il l’avait assuré la veille, en voyant le débat américain se transporter de ce côté-ci de la frontière.
La veille, à l’instar de la co-porte-parole de Québec solidaire Manon Massé, le mois dernier, Mme Anglade a suggéré qu’aucun parti ne devrait présenter de candidat opposé au droit à l’avortement, une proposition rapidement appuyée par M. Legault.
Quant à l’entente sur le financement des garderies, elle était scellée avant le déclenchement des élections, a-t-il rappelé. Rappelons toutefois que jamais le chef conservateur ne s’était engagé à la respecter.
GND paierait plus d’impôts
À son tour, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, est revenu sur sa rémunération de 129 000 $ par année, soulignée à grand trait par François Legault, un peu plus tôt.
Considérant qu’il gagne un bon salaire, «Je pense que je devrais payer plus d’impôts», a lancé M. Nadeau-Dubois, en demandant si le premier ministre, qui gagne un peu plus de 200 000 $ par année, était prêt à faire de même.
«Je ne pense pas qu’il faut augmenter les impôts de ceux qui gagnent plus de 100 000 $», a rétorqué M. Legault.
«Je sais que Québec solidaire, son objectif, c’est d’augmenter les impôts. (...) Pour l’économie du Québec, la pire chose qui pourrait arriver, c’est Québec solidaire», a laissé tomber le chef caquiste.