De retour chaque année à Montréal: plus de 1000 nids-de-poule bouchés sur la même rue
Les données ouvertes de la Ville de Montréal montrent qu’on doit colmater des nids-de-poule qui apparaissent pratiquement au même endroit que l’année précédente
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Charles Mathieu et Dominique Cambron-Goulet
18 mars à 7h25
18 mars à 7h25
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Chaque printemps, la Ville de Montréal doit colmater des nids-de-poule qui apparaissent pratiquement au même endroit que l’année précédente, si bien que sur certaines rues, on en répare plus de 1000 par an.
En 2023 et 2024, la Ville de Montréal a colmaté 1263 et 1090 nids-de-poule sur le boulevard de l’Acadie, entre les rues Jean-Talon et le boulevard Métropolitain.
Malgré cela, la voie est toujours dans un état lamentable. La semaine dernière, au passage du Journal, deux appareils mécanisés s’affairaient d’ailleurs à remplir des dizaines de nouveaux trous apparus avec le dégel printanier.
Chacun des petits raccommodages faits par ces appareils est enregistré et géolocalisé grâce à un GPS.
En scrutant ces données, Le Journal a constaté que 2070 tronçons de rue ont subi des réparations de nids-de-poule chaque année entre 2020 et 2024.
«Chaque année, c’est à recommencer pas mal partout», nous a confié un opérateur de machinerie croisé sur notre route, mais qui n’a pas souhaité être nommé.
«Fin de vie»
Alan Carter, responsable du Laboratoire sur les chaussées et matériaux bitumineux de l’École de technologie supérieure (ÉTS), rappelle que les nids-de-poule sont un signe que la chaussée est «en fin de vie».
« Quand on répare un nid-de-poule, on répare le symptôme. Donc à moins que le produit soit magique, le problème qui est en-dessous va revenir encore et encore et encore »
- Alan Carter, Responsable du Laboratoire sur les chaussées et matériaux bitumineux de l’ETS
Crédit photo : École de technologie supérieure
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Parmi les tronçons les plus affectés d’année en année se trouvent le boulevard de l’Acadie, l’avenue Christophe-Colomb le long du parc Villeray ou encore la rue Notre-Dame dans Hochelaga-Maisonneuve (voir encadrés).
La Ville de Montréal indique que des travaux de planage-revêtement doivent être réalisés cette année sur l’Acadie et sur Christophe-Colomb.
Des travaux similaires sont aussi prévus sur Notre-Dame, mais après la réfection du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, dont la fin est prévue à l’automne 2026.
Ça pourrait être insuffisant
Parfois, refaire seulement la couche d’asphalte peut permettre de régler le problème, explique Alan Carter.
Par exemple, sur le boulevard Parkway dans le parc industriel d’Anjou, la Ville avait réparé plus de 6000 nids-de-poule sur une distance de moins d’un kilomètre dans les trois dernières années.
En juin 2024, des travaux de planage-revêtement de la chaussée ont été réalisés et aucun trou n’est à signaler ce printemps.
Toutefois, dans le cas des trois tronçons les plus problématiques, M. Carter croit qu’une réhabilitation en profondeur sera nécessaire pour éviter que les nids-de-poule ne réapparaissent rapidement.
«Ce ne sont pas de routes que moi j’utilise beaucoup, mais ça laisse à penser que le problème est plus profond et que tant qu’on va faire un planage-resurfaçage, on tourne en rond», juge le professeur.
Bien que des milliers de nids-de-poule eussent été bouchés ces dernières années sur l’Acadie, la chaussée est encore en piètre état.Photo Dominique Cambron-Goulet
L'avenue Christophe-Colomb est depuis plusieurs années parmi les pires routes de Montréal, selon un sondage annuel de CAA-Québec.Photo Dominique Cambron-Goulet
Des travaux réalisés l'été dernier sur le boulevard Parkway à Anjou ont permis d'éviter l'apparition de nids-de-poule ce printemps.Photo Dominique Cambron-Goulet
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