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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

De plus en plus de moustiques transportent des maladies

Il existe 63 espèces de moustiques au Québec, et elles s’acclimatent très bien au réchauffement climatique

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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

7 septembre à 0h05
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Les maladies transmises par des moustiques sont en augmentation au Québec, propulsées par les changements climatiques, mais la province traîne de la patte en matière de prévention.

Une douzaine de communautés du Massachusetts sont désignées à haut risque ou à risque critique d’infection à l’encéphalite équine de l’Est, une maladie rare mais souvent mortelle pour laquelle il n’existe aucun remède. La mort d’un adulte aux États-Unis le mois dernier inquiète certains experts de ce côté-ci de la frontière.

Les biologistes et techniciens de GDG Environnement, de Trois-Rivières, doivent identifier les espèces de moustiques avant de mener leurs analyses sur les porteurs de pathogènes. Photo MRS
Les biologistes et techniciens de GDG Environnement, de Trois-Rivières, doivent identifier les espèces de moustiques avant de mener leurs analyses sur les porteurs de pathogènes. Photo MRS Photo MRS

La biologiste Marie-Hélène Morissette doit identifier les espèces de moustique avant de les transférer au laboratoire pour le dépistage de pathogène.
La biologiste Marie-Hélène Morissette doit identifier les espèces de moustique avant de les transférer au laboratoire pour le dépistage de pathogène. Photo MRS

«Oui, on doit être préoccupé par ces maladies [transmissibles de l’animal à l’humain], car elles vont certainement augmenter en incidence dans les prochaines années», commente le Dr Jean-Pierre Vaillancourt, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et spécialiste des zoonoses, ces maladies transmissibles des animaux aux humains.

Il rappelle que la pandémie de COVID-19 a été justement causée par une infection «vectorielle» passant à l’humain via un vecteur animal.

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Défaillance de biosurveillance

«Le Québec est en retard non seulement au Canada mais sur la majorité des pays développés en matière de biosurveillance», déplore le biologiste Richard Vadeboncoeur, vice-président de GDG Environnement, de Trois-Rivières, spécialisé dans le contrôle des insectes piqueurs.

Il mentionne que le Québec a abandonné en 2021 son programme de suivi entomologique, ce que confirme le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. «C’est choquant parce que les maladies transmises par les moustiques sont en progression au Québec», commente l’ancien pilote qui a lutté contre la tordeuse des bourgeons d’épinette avant de passer à la lutte aux moustiques.

Le biologiste Richard Vadeboncoeur, vice-président de GDG-Environnement, de Trois-Rivières, a longtemps épandu des insecticides par voie aérienne. Photo MRS
Le biologiste Richard Vadeboncoeur, vice-président de GDG-Environnement, de Trois-Rivières, a longtemps épandu des insecticides par voie aérienne. Photo MRS Photo MRS

Deuxième printemps

Antoine Roy, président-fondateur de CFRoy, à Saguenay, l’autre entreprise de contrôle des insectes piqueurs du Québec, croit lui aussi que les populations de moustiques vont croître au Québec.

Le réchauffement climatique favorise la croissance des larves à cause des hivers plus doux, mais les événements météo extrêmes créent aussi des conditions idéales.

Épandage de larvicide BTI. Ce produit biologique s’attaque aux larves de moustique, mais est contesté depuis quelques années en raison de ses effets sur les plus petits organismes vivants dans les marécages.
Épandage de larvicide BTI. Ce produit biologique s’attaque aux larves de moustique, mais est contesté depuis quelques années en raison de ses effets sur les plus petits organismes vivants dans les marécages. Photo Conseillers Forestiers Roy

«Il a tellement plu au mois d’août que nous avons dû relancer l’épandage dans plusieurs municipalités, dit-il. C’était comme un deuxième printemps.»

Étudier les maringouins

Le 30 août dans laboratoire de GDG, à Trois-Rivières, on a identifié un premier cas d’encéphalite équine de l’Est chez des moustiques capturés à Ottawa.

Appareil d'analyse de l'ARN de GDG Environnement. C'est ici qu'on a identifié un groupe d'insectes porteurs du virus de l'encéphalite équine de l'Est le 30 août dernier. Il provenait d'Ottawa. Photo MRS
Appareil d'analyse de l'ARN de GDG Environnement. C'est ici qu'on a identifié un groupe d'insectes porteurs du virus de l'encéphalite équine de l'Est le 30 août dernier. Il provenait d'Ottawa. Photo MRS MRS

Le Journal a visité ce laboratoire où la biologiste Marie-Hélène Morissette trie les moustiques afin de déterminer s’ils peuvent être porteurs de différents pathogènes.

Les biologistes Richard Vadeboncoeur et Marie-Hélène Morissette dans le laboratoire de GDG Environnement, à Trois-Rivières. Photo MRS
Les biologistes Richard Vadeboncoeur et Marie-Hélène Morissette dans le laboratoire de GDG Environnement, à Trois-Rivières. Photo MRS MRS

«Je dois d’abord identifier les espèces avant de les envoyer en biologie moléculaire où nous ferons des tests», explique-t-elle. De 500 000 à 1,3 million d’insectes passent dans ce labo chaque année.

Pas moins de 63 espèces de moustiques (ou maringouins) sont présentes au Québec. Une douzaine s’attaquent aux humains. La liste des maladies qu’elles transportent ne cesse de s’allonger.

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