Proches aidants: des non-vaccinés en cour pour avoir accès aux CHSLD
Michael Nguyen | Journal de Montréal
Des aidants naturels non vaccinés qui ne peuvent plus aller en CHSLD ont saisi le tribunal pour pouvoir à nouveau s’occuper de leurs proches vulnérables, même s’ils ne sont pas adéquatement protégés contre la COVID-19.
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« Il y a des conséquences dramatiques, des résidents ont arrêté de se nourrir, envisagent de se laisse mourir », a plaidé Me Natalia Manole, ce mercredi au palais de justice de Montréal.
L’avocate, qui a déjà représenté du personnel de la santé qui refusait de se faire vacciner, est cette fois montée au créneau pour des proches aidants qui refusent de se faire vacciner.
En vertu d’une décision gouvernementale, ils ne peuvent toutefois plus se présenter dans les CHSLD et les résidences pour personnes âgées. Et comme il est inconcevable pour eux de se faire vacciner pour pouvoir aller s’occuper de leurs proches, ils se sont tournés vers les tribunaux.
« C’est une situation presque unique, préoccupante, car d’un côté on veut protéger les [patients] des contaminations, mais il y a des personnes vulnérables qui ont besoin de proches aidants », a fait savoir le juge Christian J. Brossard de la Cour supérieure du Québec.
Légal et justifié
L’État, de son côté, affirme toutefois que la mesure est non seulement légale, mais qu’elle est aussi justifiée afin de protéger les usagers du système.
« Ce sont des gens vulnérables, il faut prévenir les risques d’éclosions, a plaidé Me François-Alexandre Gagné en affirmant que le gouvernement avait choisi le moins pire des maux dans une situation loin d’être idéale.
Me Gagné a d’ailleurs rappelé que des exceptions étaient déjà en place pour permettre aux proches aidants non vaccinés d’entrer dans des CHSLD, par exemple pour motif humanitaire, ou encore si le patient est en fin de vie.
« Les analyses se font au cas par cas », a plaidé Me Gagné, en rappelant que la gamme de soins offerts par les aidants naturels est extrêmement variée.
Me Gagné a également rappelé qu’il n’existe pas de droit à ne pas être vacciné, ce à quoi le juge a rétorqué qu’il s’attarderait plutôt au droit des patients.
« Eux, ils n’ont rien à voir avec la décision de leurs proches qui ne veulent pas être vaccinés », a-t-il dit.
Une décision pourrait être rendue ce vendredi, et au plus tard lundi.