Le Paxlovid mérite d’être mieux connu, selon la Dre Tam
Raphaël Pirro | Agence QMI
Le traitement oral contre la COVID-19, Paxlovid, mérite d’être mieux connu par la population, car malgré les craintes initiales liées aux stocks limités, le nouveau médicament reste largement inutilisé alors qu’une sixième vague déferle sur le pays, a expliqué la Dre Tam mardi.
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«C’est un défi», a déclaré l’hygiéniste en chef du Canada lors d’un point de presse mardi. «Des fois les gens ne savent même pas qu’ils sont malades [de la COVID-19]. Ils peuvent penser qu’ils ont une allergie parce que nous sommes au printemps.»
La Dre Tam l’a d’ailleurs clairement reconnu : le Canada est bel et bien aux prises avec une 6e vague, étant donné la courbe à la hausse des hospitalisations dans plusieurs régions du pays sont.
Au Québec seulement, les hospitalisations ont bondi de 20 % sur une semaine et de 40 % sur deux semaines. Le nombre d’admissions aux soins intensifs et les décès restent cependant au neutre, preuve s’il en faut que les deux sous-variants d’Omicron sont moins virulents, comme le tendent à confirmer plusieurs études.
Paxlovid, produit par Pfizer, a été approuvé par Santé Canada à la mi-janvier pour ses effets bénéfiques contre les symptômes les plus graves liés au coronavirus.
Or, sa distribution à plus grande échelle paraît semée d’embûches, ce qui pourrait expliquer sa sous-utilisation. Des chiffres rapportés par différents médias cette fin de semaine indiquent que seulement 3 % du stock a été utilisé en Ontario et en Alberta, par exemple.
La Dre Tam estime que le traitement n’est toujours pas assez connu de la population qui pourrait en bénéficier, soit celle qui est le plus à risque de développer des symptômes graves et des complications à la suite d’une infection.
Le hic, c’est qu’il faut mettre la main sur le traitement très tôt, dès lors que les premiers symptômes légers apparaissent. Le traitement n’aura pas l’impact escompté à mesure que les symptômes s’aggravent.
La Dre Tam suggère aux personnes à risque de faire des démarches tout de suite pour savoir où et comment mettre la main sur le traitement dans leur coin de pays afin d’être prêt à l’utiliser.
«Vous devriez le savoir en avance, pour mieux entrer dans la fenêtre d’opportunité», a expliqué Theresa Tam.
Par ailleurs, il faut démontrer un test positif à la COVID-19 afin d’avoir accès au Paxlovid. Les symptômes seuls ne suffisent pas.
«Les tests et le médicament doivent être liés d’une manière efficace», croit la cheffe de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC).
La Dre Tam estime que les provinces pourraient s’inspirer de l’approche québécoise à la distribution du médicament
Après avoir rendu le médicament accessible en pharmacie sur présentation d’une ordonnance d’un médecin ou d’une infirmière praticienne spécialisée (IPS), Québec a simplifié le processus à nouveau au début du mois en permettant aux pharmaciens de le prescrire.
Le Québec est la première province à avoir emprunté cette voie sauf l’Ontario qui, à compter du 12 avril, va faciliter l’accès aux antiviraux pour les personnes admissibles munies d’une ordonnance en élargissant les lieux de délivrance pour inclure les pharmacies de la province.
À mesure que la production et la recherche de nouveaux traitements progressent, la Dre Tam prévoit que les traitements oraux contre la COVID-19 se démocratiseront et se perfectionneront.
«Ceci est une excellente nouvelle», a-t-elle déclaré.