Déplacements médicaux: de meilleures compensations réclamées
Simon Gamache-Fortin | TVA Nouvelles
La flambée du prix de l'essence a un impact sur les patients qui doivent se déplacer vers les grands centres pour obtenir des soins médicaux, mais leur compensation demeure inchangée.
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Pour le moment, le ministère de la Santé et des Services sociaux n'a pas l'intention de modifier sa politique et d'augmenter le montant remboursé par kilomètre parcouru.
Les organismes de défense des usagers dénoncent cette situation.
Des frais de déplacement sont remboursés aux citoyens qui utilisent leur véhicule. Les compensions offertes ont été majorées en juin dernier, une première depuis 10 ans. Le montant actuellement attribué est de 20 sous du kilomètre avec un déductible de 200 kilomètres.
Le Conseil pour la protection des malades déplore que les compensations offertes aux employés du ministère de la Santé soient plus élevées que celles offertes aux patients.
«Nos chers fonctionnaires du ministère, eux autres, reçoivent plus de 50 cents du kilomètre. Comment [pouvons-nous] trouver un minimum de justice? Vous êtes punis, parce que vous n’avez pas les services spécialisés dans votre région. Vous êtes punis, parce qu’on ne vous offre que 20 cents du kilomètre pour vous déplacer. Puis, on vous punit pour les 200 premiers kilomètres, on va vous punir, parce que vous habitez trop loin des grands centres», a déploré le président du Conseil pour la protection des malades, Paul G. Brunet.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux n'a pas l'intention, d'ajuster les montants, pour l’instant. Cependant, une porte-parole a indiqué à TVA Nouvelles que le ministère comprend que la hausse du prix du carburant pourrait soulever des enjeux pour certains usagers.
L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) réclame des ajustements à ce programme de compensation.
«La récente hausse au niveau de l'essence, elle est en fonction de la guerre en Ukraine présentement. C'est une situation dont on ne [connait pas la durée]. N'empêche que c'est un élément de plus, une embûche devant les gens qui sont les plus vulnérables», a expliqué le président de l’AQDR, Pierre Lynch.
«Je crois qu’un moment donné le ministère se devrait de réviser cette politique-là, qui [vise], en fin de compte, les régions plus rurales comme l'Abitibi, le Bas-St-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord. Ce sont des politiques qui semblent injustes envers les usagers de ces territoires-là», a-t-il ajouté.